Pourquoi des inondations aussi importantes en Bretagne ?
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Des crues majeures sont en cours dans l'Ille-et-Vilaine. Comment expliquer de telles inondations ? Les précipitations récentes constituent-elles des records ? Météo Villes fait le point.
Crues historiques de la Vilaine et de la Seiche
Depuis le week-end, de nombreux cours d'eau du nord-ouest de la France sont entrés en crue. Certaines atteignent des niveaux historiques, notamment dans le département de l'Ille-et-Vilaine. La
ville de Rennes a été fortement impactée avec un pic de crue observé en journée du dimanche 26 janvier 2025. Outre la Vilaine, l'Ille a également subi une crue majeure, noyant certaines rues de
la ville sous plus d'un demi-mètre d'eau comme le montre le cliché ci-dessous.
Inondations importantes ce dimanche 26 janvier 2025 sur la ville de Rennes (35) - via rennes-infos-autrement.fr
La Vilaine subit une crue d'ampleur exceptionnelle en ce début de semaine. Celle-ci a excédé les niveaux remarquables de la crue de janvier 2001, causant des inondations dans de nombreuses
communes situées en aval de Rennes. Cette image aérienne prise dans le secteur de Redon ce lundi 27 janvier 2025 permet de mesurer l'ampleur de la crue. Les eaux de la Vilaine s'étendent
sur plusieurs centaines de mètres en dehors du lit du fleuve.
Crue majeure de la Vilaine à Redon (35) ce lundi 27 janvier 2025 - via Alr Drones
À Guipry-Messac en Ille-et-Vilaine, le pic de crue de la Vilaine a été atteint ce mardi 28 janvier 2025. En fin de matinée, son niveau affichait 4,80 mètres à la station de l'écluse de Mâlon,
soit 40 centimètres de plus que la crue de référence du 6 janvier 2001 ! Les inondations sont majeures dans le secteur. Le camping de la commune, situé sur les rives de la
Vilaine, est actuellement englouti sous deux mètres d'eau comme le montre le cliché ci-dessous !
Camping noyé sous 2 mètres d'eau à Guipry-Messac (35) ce lundi 27 janvier 2025 - via Martine Cheval
Affluent en rive gauche de la Vilaine, la Seiche subit également une crue d'ampleur historique. De nombreuses communes ont les pieds dans l'eau depuis le dimanche 26 janvier 2025. Le niveau se
stabilisait à peine et le cours d'eau était toujours placé en vigilance rouge ce mardi 28 janvier 2025. À la station de Bruz, la Seiche atteignait un niveau semblable à celui de la crue de
référence de janvier 2001.
Inondations causées par la crue de la Seiche à Piré-sur-Seiche (35) ce lundi 27 janvier 2025 - via Toto Aubree
Un mois de janvier historique à Rennes
Ces inondations majeures sont notamment causées par une pluviométrie qui s'avère remarquable dans l'est de la Bretagne en ce premier mois de l'année 2025. En effet, la station de Rennes est en
train de vivre son mois de janvier le plus arrosé depuis le début des mesures. Au lundi 27 janvier 2025, il était déjà tombé un total de 178,5 mm de pluie sur la capitale
bretonne, battant l'ancien record de 169,6 mm établi en janvier 1995 !
Rennes a battu son record de pluviométrie pour un mois de janvier
Non seulement la station de Rennes est en train de vivre son mois de janvier le plus arrosé depuis le début des mesures, mais il faut préciser que sur les 178,5 mm tombés depuis le début du mois,
pas moins de 93,5 mm sont tombés lors des six derniers jours (du 22 au 27 janvier), dont 36,5 mm rien que le 24 janvier ! C'est bien cette dernière séquence de pluies abondantes qui a généré les
crues majeures.
Rennes a reçu 6 semaines de précipitations ces 6 derniers jours
Plus généralement, c'est toute la Bretagne, la Manche et une bonne partie des Pays de la Loire qui vivent un mois de janvier 2025 particulièrement arrosé. Sur ces zones, les cumuls dépassent les
100 mm de manière généralisée et souvent les 150 mm sur les départements bretons, Loire-Atlantique incluse. La Vilaine, qui prend sa source dans l'ouest de la Mayenne, a donc subi des pluies très
abondantes sur une bonne partie de son bassin, expliquant l'ampleur de la crue actuelle.
Cumuls de précipitations au nord-ouest en janvier 2025 - meteo60.fr
Un contexte très difficile depuis 15 mois
Depuis l'automne 2023, les basses pressions ont dominé les débats sur la France avec de nombreuses séquences perturbées, se traduisant par des pluies souvent abondantes sur la France. Ainsi,
l'année 2024 a enregistré un cumul moyen national proche de 1.075 mm, se classant au 7ème rang des années les plus pluvieuses en France depuis le début des
mesures !
Cumul annuel de précipitations en France, 2024 au 7ème rang des plus humides - Météo France
Après 15 mois marqués par une succession d'épisodes perturbés, les nappes phréatiques affichent des niveaux élevés dans de nombreuses régions françaises. Toutes les zones en bleu sur la carte
ci-dessous correspondent à des nappes dont le niveau est supérieur à la normale en date du 1er janvier 2025. On constate que l'est de la Bretagne est particulièrement affecté avec des
niveaux très hauts en Ille-et-Vilaine, et ce même avant les pluies du mois en cours ! Dans le secteur, les nappes phréatiques sont donc saturées et accueillent moins
d'eau, ce qui contribue à amplifier les crues en surface.
Niveau des nappes phréatiques en France au 1er janvier 2025 - BRGM
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Inondations : une fréquence exceptionnelle depuis 15 mois !
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Nouvelles inondations majeures en cette fin janvier sur le Nord-Ouest
Après un intermède anticyclonique, le temps est de nouveau devenu bien plus dépressionnaire et humide en cette fin janvier 2025. Les perturbations se succèdent en effet depuis maintenant
plusieurs jours, apportant des cumuls de pluie parfois notables, notamment sur le Nord-Ouest du pays. Sur les 3 derniers jours, on a en effet pu relever :
102,6mm à Elven (56)
94,6mm à Pleucadeuc (56)
87,7mm à Herbignac (44)
87,1mm à Arzal (56)
83,5mm à Guémené-Penfao (44)
81,8mm à La Chapelle-Bouëxic (35)
Cumuls de précipitations sur les 72 dernière heures sur le Nord-Ouest de la France – via meteociel.fr
Ainsi, ces fortes précipitations successives apportant des cumuls notables sur une large partie de la Bretagne et des Pays-de-la-Loire ont engendré une nette montée des niveaux des cours d'eau du
secteur, dont bon nombre sont entrés en crue jusque dans le Perche et en Normandie.
Carte de vigilance Vigicrue du 27 janvier 2025 – Vigicrues
C'est néanmoins en Ille-et-Vilaine que la situation est la plus critique en ce début de semaine. En effet, la Vilaine médiane et la Seiche observent des crues exceptionnelles avec des niveau
d'eau particulièrement élevés. Pour la Vilaine, les niveaux de la crue du 6 janvier 2001 sont par exemple dépassés à la station de Guipry alors que le pic de crue n'est toujours pas atteint en
cette fin de journée du 27 janvier.
Évolution du niveau de la Vilaine à Guipry depuis le 24 janvier 2025 - Vigicrues
Pour la Seiche, les crues atteignent des niveaux historiques en ce 27 janvier 2025, dépassant largement ceux de la crue de référence du 26 octobre 1966 au niveau de la station d'Amanlis et
restant très élevés au moins jusqu'en milieu de semaine.
Évolution du niveau de la Seiche à Amalanis depuis le 25 janvier 2025 – Vigicrues
De nombreux secteurs se retrouvent donc sous les eaux en cette fin janvier alors que le temps devrait rester humide sur de nombreuses régions jusqu'en milieu de semaine, laissant craindre de
nouvelles crues possiblement plus étendues dans les prochains jours.
Crues importantes ce 26 janvier 2025 sur la ville de Rennes - via rennes-infos-autrement.fr
Une fréquence exceptionnelle depuis l'automne 2023
Les inondations semblent malheureusement monnaie courante depuis maintenant de nombreux mois sur la France, la faute à un temps exceptionnellement humide et perturbé perdurant depuis maintenant
15 mois sur notre pays.
En effet, alors que nous avions connu plusieurs années sèches consécutives, 2022 s'étant d'ailleurs montrée comme la 2ème année la plus sèche depuis le début des relevés météorologique en France,
la tendance s'est complètement inversée à partir de la mi-octobre 2023.
À partir de cette date, les périodes anticycloniques a répétition ont laissé placé à une influence océanique largement dominante, apportant son lot de perturbations plus ou moins actives. Un type
de temps qui a ensuite perduré durant la totalité de l'année 2024.
Anomalies de pressions et de précipitations en Europe en 2024 – Via ClimateReanalyzer
Ainsi, alors que 2022 avait donc été la 2ème plus sèche jamais observée en France, 2024 fut au contraire la 10ème plus humide depuis le début des relevés météorologiques avec un
cumul national moyen de 1 075mm sur l'année, soit un excédent pluviométrique d'environ +15%.
Cumul annuel de précipitations en France de 1959 à 2024 - Via Météo-France
Avec ces précipitations particulièrement abondantes et récurrentes, les inondations se sont succédées sur notre pays depuis la fin du mois d'octobre 2023, touchant de très nombreuses régions et
perdurant encore en ce début d'année 2025.
Leur récurrence fut si exceptionnelle que la fréquence des vigilances crue/inondation depuis octobre 2023 s'est montrée deux fois plus importante que la moyenne. On a en effet pu
observer 133 jours avec au moins un tronçon de cours d'eau en vigilance orange durant ces 15 derniers mois et 24 jours avec au moins un cours d'eau en vigilance
rouge !
Nombreux départements en vigilance rouge le 17 octobre 2024 – Via Twitter : Météo-France
De nombreux épisodes marquants :
Depuis la mi-octobre 2023, les épisodes d'inondations remarquables se sont donc montrés particulièrement récurrents avec 9 épisodes sur la moitié Nord depuis cette date et 10 épisodes sur la
moitié Sud et notamment le Sud-Est.
On peut par exemple citer les inondations majeures de la fin octobre /début novembre 2023 dans le Pas-de-Calais. Après 2 semaines de pluie quasiment ininterrompue, la Liane, l'Aa et la
Canche ont en effet subit des crues historiques, inondant de nombreux secteurs.
La rivière Dordogne (affluent de la Canche) en crue à Longvilliers (62) le 10 novembre 2023 – Kevin Floury
Le Nord-Pas-de-Calais avait d'ailleurs été de nouveau durement touché par d'importantes inondations au début du mois de janvier 2024 puis une nouvelle-fois à la fin du mois de février, une
récurrence exceptionnelle !
Par la suite, on peut citer la succession là aussi exceptionnelle d'épisodes méditerranéens entre les mois de février et mars, puis de façon moins insistante durant le mois d'avril. De nombreux
épisodes pluvieux se sont en effet succédés durant cette période sur le Sud-Est, engendrant des crues et inondations parfois notables.
Crue de l'Ardèche à Saint-Martin-d'Ardèche le dimanche 10 mars 2024 - photo Élisabeth Goussard
Au printemps, ce sont notamment les inondations ayant concerné le
Nord-Est de la France le 17 mai qui furent particulièrement remarquables avec jusqu'à 1m d'eau dans les rues de certaines communes.
Au mois de juin, plusieurs épisodes diluviens se sont également produits, cette fois-ci plus localisés car liés à des orages. On peut notamment citer l'épisode orageux ayant durement touché la
Mayenne le 20 juin (déclenchement d'une vigilance rouge) ou encore l'épisode de crues torrentielles ayant touché la région du hameau de la Berarde en Isère le lendemain.
Crue majeure de l'Oudon à Craon (53) ce jeudi 20 juin 2024 - Daniel Guillet
Par la suite, excepté quelques orages diluviens localisés, il faudra attendre l'automne pour retrouver des inondations majeures et plus généralisées. On se souvient par exemple du passage de l'ex-cyclone Kirk entre le 9 et le 10 octobre avec là
encore plusieurs cours d'eau du Nord de la France placés en vigilance rouge pour des crues majeures.
Quelques jours plus tard, un épisode cévenol exceptionnel engendrera des inondations majeures entre le Massif Central et la vallée du Rhône avec des cumuls dépassant les 500mm en seulement 36h du
côté de l'Ardèche.
Crue majeure du Gier à Rive-du-Gier (42) ce jeudi 17 octobre 2024 - France Bleu
Moins de 10 jours plus tard, ce fut au tour du Var de subir des inondations parfois très importantes, notamment en raison de pluies orageuses particulièrement intenses. On a par exemple pu
relever 101,3 mm en seulement 30 minutes à Vidauban dans la nuit du 24 au 25 octobre, un nouveau record national absolu de pluie sur ce laps de temps en France, battant l'ancien record détenu par
Montélimar 100 mm tombés en 30 minutes en novembre 1982.
Avec 101,3 mm, Vidauban (83) a établi un nouveau record national de pluie en 30 minutes ! - Météo-Villes
Si les précipitations ont été ensuite moins fréquentes et surtout moins abondantes, les inondations reprennent malheureusement du service en ce mois de janvier 2025, concernant notamment le Nord
et surtout le Nord-Ouest du pays en se montrant, une nouvelle-fois, majeures comme c'est actuellement le cas sur le département de l'Ille-et-Vilaine.
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Vents violents, crues et submersion marine : agitation en vue sous la tempête Herminia
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Après la dépression Eowyn responsable de conditions dantesques et de vents jusqu'à 180km/h sur l'Irlande (>>), les regards sont désormais tournés pour ce dimanche et ce lundi vers l'approche d'une nouvelle dépression
: HERMINIA.
HERMINIA : un Jet Stream une nouvelle fois en cause
Tout comme pour Eowyn, la formation de cette dépression s'explique par la présence d'un courant Jet (Jet Stream) survitaminé en altitude (courant atteignant 300 à
330km/h pour cette journée de dimanche à 9km d'altitude au large de nos côtes Européennes). Un courant Jet très virulent lui même causé par la persistance d'un important conflit
de masse d'air au dessus de l'Atlantique, entre une coulée d'air très froide venue d'Amérique du Nord, et la remontée d'un air doux et humide en provenance des tropiques.
Cet courant Jet propice à la formation de ces dépressions, est actuellement dirigé vers l'Europe et vers la France... Ceci expliquera la proximité de cette dépression Herminia et
la forte dégradation des conditions sur notre pays.
Vitesse des vents à 9km d'altitude et courant Jet - situation du 25 janvier 2025 après-midi - Modèle GFS via WxCharts
Des vents violents attendus sur plusieurs régions
Comme pour la précédente dépression, Herminia se matérialisera par une dépression extrêmement creuse (près de 950hPa seulement du côté de l'Irlande ce lundi). Et
qui dit très basses pressions, dit renforcement des vents. C'est dans le flanc Sud de cette dépression que les vents s'annonce les plus violents, entre les deux journées
de dimanche et lundi, lorsque le cœur de cette dernière passera au plus près de la France.
Approche de la dépression Herminia - Animation de la pression atmosphérique du 25 au 28 janvier 2025 - Modèle GFS via WxCharts
Plusieurs secteurs sont visés par des vents tempétueux, tout d'abord lors de la journée de ce dimanche 26 janvier :
Le quart Nord-Ouest et notamment la Bretagne ou encore le Cotentin : des rafales de 100 à 110km/h sont possibles dans les terres du Finistère, de la Manche
et des Côtes d'Armor, et jusqu'à 120-140km/h sur la pointe Finistère (voire 150km/h sur les caps les plus exposés)
L'Ouest de la chaîne Pyrénéenne sous un virulent flux de Sud : rafales de 110 à 120 km/h sur les collines basques et en moyenne montagne, voire en vallées par déferlement.
Jusqu'à 140-150 km/h sur les crêtes les plus exposées.
Le secteur du Cap Corse avec des vents de 120 à 140km/h voire même davantage sur les secteurs les plus exposés.
En soirée de dimanche et surtout au cours de la nuit de dimanche à lundi, c'est dans le Centre-Est où ces vents se renforceront très nettement :
100 à 110km/h possibles dans l'agglomération Lyonnaise
90 à 100km/h dans le val de Saône et dans le Doubs (loc. davantage sur massif Jurassien)
Plus de 100km/h sur certains massifs les plus exposés des Alpes (notamment Vercors ou encore Belledonne)
Rafales de vent maximales prévues - dimanche 26 janvier 2025 (et nuit suivante) - Météo-Villes
Lors de la journée de lundi, les vents les plus forts se cantonneront sur l'intégralité de la façade Atlantique. Au sein d'un régime d'averses très actif, les
vents pourront atteindre les 90 à 100 km/h sur l'ensemble des côtes, localement 110 voire 120km/h sous les grains les plus musclés depuis les côtes Charentaises à la
Bretagne.
Rafales de vent maximales prévues - journée du lundi 27 janvier 2025 - Météo-Villes
En raison de ces vents violents, une vigilance orange institutionnelle est actuellement en cours pour cette journée du dimanche 26 janvier 2025 sur les
départements du Finistère, des Côtes d'Amor, du Rhône, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées.
Carte de vigilance pour le paramètre vent - journée du 26 janvier 2025 - Météo-France
Forte houle et risque de submersion marine sur la façade Atlantique
Outre ces vents violents, ce vigoureux vent d'Ouest à Sud-Ouest ne sera pas sans conséquence sur l'état de l'Atlantique. Déjà dimanche, la houle devrait progressivement forcir
sur l'ensemble des côtes, mais c'est en journée de lundi où l'on attend les vagues les plus importantes avec des hauteurs possibles de 10 à 12 mètres sur les côtes
Finistériennes.
Une houle qui rester également importante sur le secteur Vendéen et de Loire-Atlantique atteignant 7 à 8 mètres (voire 9). Sur
l'ensemble des côtes Aquitaines (du Pays Basque aux Charentes), il est attendu des vagues de l'ordre de 6 à 7 mètres sur la journée de lundi mais également de
mardi.
Fort heureusement, les coefficients de marée restent encore assez bas (55 durant la nuit de lundi, 61 lors de la pleine mer en journée). Mais l'importance des vagues attendues
ainsi que les basses pressions (autour de 990hPa le long de la Manche) seront suffisantes pour provoquer localement des phénomènes de submersion marine.
Hauteur maximale des vagues prévues ce lundi 27 janvier 2025 sur la côte Atlantique et côtes de la Manche - Météo-Villes
Des pluies abondantes et une aggravation du risque de crues
Dernier paramètre, celui des fortes précipitations attendues sur ces deux prochains jours. En effet, entre les journées de dimanche et de lundi, des pluies parfois abondantes
devraient se produire en divers secteurs du pays :
30 à 40mm sur le Sud-Bretagne et près de l'embouchure de la Loire
40 à 50mm (loc. 70) sur l'Ouest du Massif-Central et sur le sud des Vosges
50 à 80mm sur les Cévennes Ardéchoises ainsi que sur une large partie des Alpes
80 à 120mm voire localement 150mm sur le massif des Ecrins (Hautes-Alpes) ainsi que dans le Mercantour (Alpes-Maritimes)
Cumul des pluies prévues - dimanche 26 et lundi 27 janvier 2025 - Météo-Villes
Malheureusement, ces pluies interviendront dans des contextes propices à une multiplication voire une aggravation des crues. En effet, ces pluies vont d'une part s'ajouter à des
sols déjà saturés dans le Nord-Ouest. Du côté des Alpes, ces précipitations abondantes (plus de 100mm) seront sous forme de pluie jusqu'à haute altitude (plus de
2500m ce lundi), provoquant en complément une fonte nivale importante en moyenne montagne.
De ce fait, neuf cours d'eau sont actuellement placés en vigilance orange par les services de Vigicrues, dans les départements de l'Ille-et-Vilaine, de la Mayenne et du
Calvados. Cette vigilance pourrait sensiblement évoluer au fil des heures, avec une extension possible notamment sur les Alpes en raison des pluies abondantes prévues. La décrue pourrait
être très lente, avec une amélioration qui pourrait intervenir seulement en 2e partie de semaine sur ces bassins concernés.
Carte de vigilance crues émise le dimanche 26 janvier 2025 à 10h - Vigicrues
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Tempête Eowyn : le Lothar Irlandais ?
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Dépression EOWYN en début de nuit du 23 au 24 janvier 2025 - EUMETSAT
Ce 24 janvier 2025, les Iles Britanniques ont été touchées par une violente tempête nommée EOWYN. L'Irlande a été plus particulièrement concernée, pour ce qui
est l'une des pires tempêtes observée à travers le pays sur ces dernières décennies.
Le courant jet : un facteur déterminant
Comme toutes les tempêtes Atlantiques, la principale cause se trouve très à l'Ouest, avec la présence d'un puissant courant Jet, appelé Jet Stream. Ce courant de nos latitudes
moyennes prend la forme d'un couloir de vent particulièrement fort circulant d'ouest en est. Il est courbé par les effets de la rotation de la terre (force de Coriolis). De quelques kilomètres
d'épaisseur pour plusieurs milliers de kilomètres de longueur, ce courant se situe généralement entre 8 et 15 km d'altitude et régit notre temps en dirigeant les vents dominants et en alimentant
le rail dépressionnaire.
Schéma expliquant le phénomène de "Jet Stream"
Cette circulation atmosphérique peut être accélérée par les contrastes thermiques entre l'air froid près des pôles et l'air chaud près des tropiques. Plus le conflit entre ces
deux masses d'air est important, plus la vitesse des vents dans cette circulation atmosphérique se montre virulente.
Or, c'est exactement cette configuration qui s'est présentée en cette fin de semaine. Le décrochage d'air polaire qui a apporté une vague de froid d'ampleur sur l'ensemble de l'Amérique
du Nord ces derniers jours (>>) a continué de glisser vers l'Atlantique. Il
s'est confronté à la remontée d'un air subtropical nettement plus doux : ce très important conflit de masse d'air a sensiblement accéléré le courant Jet au
milieu de l'Atlantique, et a provoqué la formation d'une dépression (EOWYN) qui s'est alors retrouvé "boostée" par ces conditions propices...
Situation générale le 23 janvier 2025 aboutissant à la formation de la tempête EOWYN - Carte du modèle GFS via Meteociel
Au cours de la journée de jeudi, la dépression a en effet été alimentée par ce conflit de masse d'air et un courant Jet particulièrement violent, atteignant des vitesses supérieures à
300km/h à 9km d'altitude. Ceci a contribué à accélérer et à intensifier le creusement de la dépression, qui a perdu plusieurs dizaines d'hPa en moins de 24 heures, pour atteindre
l'Irlande avec une pression minimale légèrement inférieure à 940hPa !
Courant jet à plus de 300 km/h sur l'Irlande ce vendredi 24 janvier 2025 - wxcharts.com
Animation du creusement de la tempête EOWYN avant son arrivée sur l'Irlande - 23 et 24 janvier 2025 - Satellite MSG4 via Twitter @WxNB_
184km/h : un nouveau record national de vent pour l'Irlande
Les vents se sont alors déchaînés durant la journée de vendredi sur l'Irlande et notamment sur toute la côte Ouest. Avec une rafale de 184km/h mesurée à Mace
Head, il s'agit d'un nouveau record absolu pour toute l'Irlande (ancien record de 183km/h datant de 1945). Tout l'Ouest du pays a observé des rafales jusqu' 130 voire
150km/h dans les terres :
184km/h à Mace Head (nouveau record national)
155km/h à l'aéroport de Connaught Airport
151km/h à Finner
137km/h à l'observatoire de Valentia Observatory
137km/h à Belmullet
137km/h à l'aéroport de Shannon Airport
130km/h à Sherkin Island
Ces valeurs sont toutefois 20 à 30km/h inférieures aux prévisions catastrophiques envisagées initialement (des rafales de 200km/h étaient envisagées). Ceci peut s'expliquer par
deux raisons :
Un creusement ayant atteint son paroxysme au large, permettant une atténuation plus hâtive que prévue à l'arrivée des plus fortes rafales sur les côtes et les terres.
Un maillage de stations en Irlande assez limité (une quinzaine de stations seulement). Certains secteurs ont pu localement atteindre les 200km/h sur les côtes, mais le réseau
officiel de station n'est pas assez dense pour mettre en avant ces particularités locales contrairement au réseau Français.
A noter que toutes les Iles Britanniques ont été concernés, notamment l'Irlande du Nord ou bien encore l'Ecosse, qui ont aussi subi des rafales tempétueuses parfois supérieures à
140 voire 150km/h :
171km/h à Cairnwell (933m d'altitude)
162km/h à Drumalbin
150km/h à Aberdaron
147km/h à Islay
Rafales maximales observées sous la tempête EOWYN en Grande-Bretagne - journée du 24 janvier 2025 - Meteociel
De telles rafales ont eu des conséquences notables. Durant la journée du vendredi 24 janvier, des centaines de trains ont été annulés et plus de 500 vols sont restés
cloués au sol en Irlande et au Royaume-Uni. En Irlande, les milliers d'arbres déracinés ont provoqué une coupure de courant pour 715 000 foyers au maximum des
évènements, soit 30% environ des foyers du pays ! De nombreux dégâts ont été observés avec des murs effondrés, des toitures arrachées, et des habitations parfois fortement
endommagées par la chute de ces arbres.
Fort heureusement, le bilan humain est très limité : seule une personne est décelée dans le comté de Donegal (Irlande) par la chute d'un arbre dans son véhicule. Ceci peut
s'expliquer par la forte communication des autorités la veille avec le déclenchement de la vigilance rouge à l'échelle de tout le pays (une première) : la
fermeture des écoles, l'arrêt des nombreux transports en commun et la recommandation suivie d'éviter tout déplacement au cours du passage de la tempête a fortement limité les risques.
Maison fortement endommagée par la chute d'un arbre sous la tempête EOWYN à White Abbey (Irlande du Nord) - 24 janvier 2025 - Maddie Sloan
Arbres déracinés au passage de la tempête EOWYN à Galway (Irlande) - 24 janvier 2025 - Twitter @KildareMet
Effondrement d'une tribune de stade à Newport (Irlande) - 24 janvier 2025 - Twitter @BurrishooleGAA
Eowyn VS Lothar : peut-on comparer l'intensité de ces deux tempêtes ?
Eowyn peut-être considéré comme une tempête exceptionnelle et historique de part son intensité pour l'Irlande. Toutefois, peut-on affirmer que Eowyn est l'équivalent de notre tempête
Lothar en France en 1999 ? Voici quelques éléments de comparaison...
Tout d'abord, des éléments de contexte : nous sommes à Noël 1999 et la météo nationale émet un avis de tempête pour le lendemain. Les valeurs annoncées dans les bulletins météo de l'époque sont
de 100/110 km/h dans les terres et jusqu'à 130/140 km/h sur les côtes. Tout le monde se prépare alors à une tempête d'intensité assez classique à la saison hivernale. Seulement, les modèles
météorologiques d'il y a 20 ans n'étaient pas aussi performants qu'aujourd'hui. Autre problème - et non des moindres - le courant jet atteignait des niveaux remarquables sur le
proche-Atlantique avec des valeurs de 400 voire même 500 km/h ! Il s'agit de valeurs encore bien au-delà de ceux observées ce vendredi 24 janvier pour le creusement de la
dépression Eowyn.
Le creusement de Lothar (puis de Martin moins de 48 heures après) s'est fait en phase avec ce puissant courant jet, ce qui a participé au creusement très rapide des dépressions, causant une
brutale intensification des vents en surface. C'est alors que la France s'est retrouvée dans le viseur de deux "bombes météorologiques" successives, fonçant vers le pays à une vitesse
impressionnante de 100 km/h.
Réanalyse de la puissance du courant jet (vents à 9000m d'altitude) le 26 décembre 1999 à 00h - via Meteociel.fr
Le cœur de la dépression circule très rapidement durant la journée du 26 décembre 1999 de la Normandie vers les Ardennes durant la matinée, s'éloignant vers l'Allemagne à la mi-journée. La
dépression se creuse à 978hPa lors de son passage au-dessus du bassin Parisien : une dépression dès lors largement moins creuse qu'Eowyn qui est descendue
temporairement sous les 940hPa ce vendredi au large de l'Irlande.
Trajectoire de la dépression Lothar entre le 25 et le 26 décembre 1999 - infographie via Météo France
Pourtant, au sud immédiat du cœur dépressionnaire, un couloir de vents extrêmement puissants large d'environ 150 km s'enfonce du nord de la Bretagne et de la Basse-Normandie jusqu'à l'Alsace avec
des rafales atteignant et dépassant les 150 km/h, sur les côtes comme dans les terres ! Inévitablement, Lothar fait de lourds dégâts sur ces régions, frappant durement toute la
moitié nord (à l'exception de l'Artois).
Les rafales maximales générées par Lothar sont impressionnantes dans l'intérieur des terres, atteignant même 170km/h dans la région Parisienne (173km/h à Orly, 169km/h à
Paris-Montsouris). Il s'agit d'une différence très notable par rapport à cette tempête Eowyn, où les rafales dans les terres ont été bien moindres, ne dépassant que rarement les
130 à 140km/h. L'intensité de Lothar en France en 1999 était donc bien supérieure à celle d'Eowyn sur l'Irlande.
Estimations et relevés officiels de la vitesse des vents lors du passage de la tempête Lothar le 26 décembre 1999 - Météo-France
Face à cette situation exceptionnelle, les météorologues de l'époque ont également souffert d'un manque d'expérience inévitable, lié au caractère absolument inédit de l'événement. Sans modèle
suffisamment aguerri pour anticiper la violence des vents, la tempête a été sous-estimé et la prévention en a été affectée. De plus, la vigilance
météorologique n'existait pas en 1999 (en France, ce dispositif sera instauré en 2001 après que Lothar et Martin aient éveillé les consciences sur les enjeux de la prévention face aux
phénomènes météorologiques violents).
Une situation qui fait toute la différence avec cette tempête Eowyn, parfaitement entrevue par des modèles météorologiques très performants en 2025. L'absence à cette époque de
vigilance météorologique et l'effet de surprise avait aussi eu des conséquences dramatiques sur le bilan humain qui s’élevait à 53 morts pour cette seule tempête Lothar (et même
92 morts avec la tempête Martin). Pour Eowyn, le seul décès à déplorer démontre toute l'utilité des vigilances météorologiques et de la prévention en amont face à ce type de
phénomène.
20 ans après Lothar, les ingénieurs de Météo France ont simulé ce qu'aurait donné la carte de vigilance du 26 décembre 1999. Lothar aurait justifié le placement en alerte rouge
de 46 départements français (+ 19 départements en orange). Depuis 2001 et l'instauration de la vigilance météorologique, jamais une alerte rouge n'a été activée sur autant de
départements pour une tempête.
Simulation de la vigilance météorologique du 26 décembre 1999 pour le passage de la tempête LOTHAR - Météo France
En définitive, si cette tempête Eowyn a été remarquable voire exceptionnelle par son étendue (toute l'Irlande touchée, des rafales de 130 à 180km/h sur tout l'Ouest du pays, ainsi qu'un record
national de vent), celle-ci est difficilement comparable à la tempête Lothar en France en 1999.
Pour Lothar, bien que la dépression ayant été moins creuse, à provoqué des dégâts considérables, ainsi qu'un bilan humain extrêmement lourd en
raison d'un véritable effet de surprise, et surtout en raison de son intensité largement supérieure dans l'intérieur des terres (des rafales à plus de 170km/h qui demeurent
toujours des records sur la plupart des stations de plaine de la moitié Nord à ce jour).
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Vague de froid américaine : neige en Louisiane puis tempête en Irlande !
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La vague de froid qui a touché le nord de l'Amérique fut remarquable avec des chutes de neige jusqu'au golfe du Mexique ! Celle-ci a également eu des conséquences jusqu'en Europe.
Une vague de froid impressionnante
La vague de froid qui a envahi les États-Unis ces derniers jours n'est pas banale. Le décrochage polaire est particulièrement important, intense mais aussi très étendu. En altitude, les
températures sont descendues sous les -35°C vers 850 hPa (vers 1500m) dans une partie des USA, des niveaux particulièrement bas ! La particularité de cette vague de froid réside
également dans son étendue avec un air polaire plongeant très au sud, atteignant les plages du golfe du Mexique !
Masse d'air vers 1500m sur le Nord de l'Amérique ce 20 janvier 2025 – via wxcharts.com
Les températures ont plongé à des niveaux remarquables sur une bonne partie du continent nord-américain, s'enfonçant sous les -30°C dans plusieurs États des USA et atteignant des
pointes à -40°C au Québec dans l'est du Canada ! C'est toutefois dans le sud des États-Unis que l'épisode est le plus remarquable avec des valeurs inhabituellement basses
jusqu'aux plages du golfe du Mexique ! En Louisiane, la station de l'aérodrome de Lake Charles a mesuré -14,4°C en milieu de semaine, ne dépassant pas le 0°C en journée ! Les
normales dans cette région sont de 6°C le matin et 16°C l'après-midi !
Températures minimales du mercredi 22 janvier 2025 sur le nord de l'Amérique - meteociel.fr
Épisode neigeux historique jusqu'au bord du golfe du Mexique
Avec un froid plongeant jusqu'au golfe du Mexique, un épisode neigeux remarquable s'est produit jusque dans les zones les plus méridionales des États-Unis, où la neige ne tombe que rarement.
L'image satellite ci-dessous est exceptionnelle. Elle montre une bande de neige au sol sur la côte sud des USA, partant de la région de Houston au Texas (à l'ouest) jusqu'au nord de la Floride (à
l'est) en incluant toute la bande littorale de la Louisiane, et ce jusqu'aux plages !
Le littoral du golfe du Mexique (côte sud des USA) enneigé le mercredi 22 janvier 2025 - NASA
Voir les rivages du golfe du Mexique recouverts de neige est déjà un fait peu commun, surtout à notre époque, mais les quantités de neige (en inches sur la carte) ont également été remarquables.
Il est généralement tombé plus de 20 cm de neige sur le sud de la Louisiane avec des relevés approchant parfois les 30 centimètres dans certaines localités ! Un
tel épisode sur ces régions est parfois inédit depuis plus d'un siècle !
Quantités de neige sur le sud des USA le 21 janvier 2025 - via Eric Webb @webberweather
À La Nouvelle-Orléans en Louisiane, la station officielle a mesuré une couche de neige de 20 centimètres au sol ! Il s'agit tout simplement de l'épisode neigeux le plus important
sur la ville depuis la mi-février 1895, soit depuis 140 ans ! Au mois de janvier, la température moyenne de la Nouvelle-Orléans est de 7°C le matin et 17°C l'après-midi. Autant
dire que le climat de cette ville est très peu propice à la neige, encore plus au XXIème siècle avec l'avancée du réchauffement climatique.
La Nouvelle-Orléans (Louisiane) sous un épais manteau de neige le mercredi 22 janvier 2025 - photo pour Météo Villes
La vague de froid a alimenté la tempête en Irlande
Cette vague de froid n'a pas eu des conséquences qu'en Amérique. De l'autre côté de l'Atlantique, elle a également contribué à former une tempête explosive qui a frappé les Îles Britanniques ce
vendredi 24 janvier 2025. On voit très bien sur l'animation ci-dessous que l'air polaire a plongé au dessus de l'Atlantique, interagissant avec l'air doux subtropical. Cet impressionnant
contraste de masses d'air a accéléré le courant jet et engendré le creusement rapide d'une dépression, nommée Eowyn, qui a atterri sur l'Irlande.
Masses d'air au dessus de l'Atlantique et formation de la tempête Eowyn - anero.id
Avec un tel conflit de masses d'air, la tempête Eowyn a été boostée, se creusant particulièrement rapidement et gagnant très vite en intensité avant de toucher terre en Irlande ce matin du
vendredi 24 janvier 2025. Les vents ont été particulièrement violents, soufflant jusqu'à 184 km/h à la station de Mace Head avec un vent moyen remarquable de 137
km/h ! Dans les terres, les rafales ont dépassé localement les 150 km/h. Les dégâts sont très importants avec plus de 800.000 foyers privés
d'électricité !
Gros dégâts de la tempête Eowyn à Galway (Irlande) ce vendredi 24 janvier 2025 - via @KildareMet
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Tempête Eowyn en Irlande : des risques aussi en France ?
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Ce vendredi 24 janvier 2025, les Îles Britanniques seront frappées par une tempête d’intensité remarquable. L’Irlande est placée en alerte rouge.
Des vents à 200 km/h sur l’Irlande !
Nos voisins britanniques se préparent à être particulièrement secoués. Ce vendredi 24 janvier 2025, la tempête Eowyn va frapper de plein fouet l’Irlande en se creusant à une vitesse
impressionnante. Elle sera alimentée par un courant jet (vents violents d’altitude) particulièrement violent, atteignant des vitesses de plus de 300 km/h vers 9000m d’altitude !
Ce dernier contribue à accélérer et intensifier le creusement des dépressions.
Courant jet à plus de 300 km/h sur l'Irlande ce vendredi 24 janvier 2025 - wxcharts.com
La tempête Eowyn promet de faire des dégâts. Les vents devraient atteindre des vitesses remarquables, pouvant dépasser la barre des 200 km/h dans le Connemara (Ouest de
l'Irlande) ! Les 150 km/h sont susceptibles d'être atteints et dépassés jusque dans l'intérieur des terres, notamment dans la partie nord de l'Irlande mais aussi localement
jusque dans le sud de l'Écosse ! C'est donc une tempête d'intensité rare qui se prépare...
Rafales maximales de la tempête Eowyn sur les Îles Britanniques ce vendredi 24 janvier 2025 - meteociel.fr
Par conséquent, une vigilance de niveau ROUGE a été émise sur la totalité du territoire irlandais pour ce 24 janvier 2025. Le nord de l’Angleterre et l’Écosse seront également
fortement touchés et ont été placés en vigilance de niveau orange. Les régions de Glasgow et d’Edimbourg ont même été placées en niveau ROUGE !
Carte de vigilance valable ce vendredi 24 janvier 2025 - Meteoalarm
Eowyn ne frappera pas la France
Ces dernières heures, plusieurs médias français se sont emparés du sujet. Malheureusement, la mesure n’est pas toujours au rendez-vous. On peut notamment lire qu’une « bombe
météorologique va frapper la France », ce qui est tout simplement faux. Le couloir des vents les plus forts de la tempête Eowyn passera bien plus au nord, comme nous l’avons vu plus
haut.
Titre laissant penser qu'Eowyn frappera durement la France - 20 Minutes
En réalité, les effets de la tempête Eowyn se feront surtout sentir dans le nord-ouest de la France. Toutefois, on ne parlera que d’un coup de vent classique pour la saison avec des rafales
atteignant 90 à 110 km/h sur les littoraux et caps exposés de la Manche, des valeurs banales dans ces zones et qui ne nécessitent pas de vigilance orange. Dans les terres, les rafales dépasseront
rarement 70 à 80 km/h (entre Bretagne et Belgique).
Rafales maximales prévues ce vendredi 24 janvier 2025 - meteociel.fr
D’autres risques venteux dans les prochains jours ?
Il conviendra de surveiller un nouveau risque de vents très forts gagnant le nord-ouest ce dimanche 26 janvier 2025. Des rafales à plus de 100 km/h pourraient souffler sur la pointe bretonne
ainsi qu'en Manche. Les régions d'une large moitié nord seraient concernées jusqu'à lundi matin avec des rafales atteignant fréquemment 70 à 90 km/h. Cette prévision reste bien évidemment à
confirmer.
Rafales maximales prévues les dimanche 26 et lundi 27 janvier 2025 - wxcharts.com
Outre ces potentielles menaces de vents violents, il conviendra également de surveiller les cumuls de pluie d’ici au début de la semaine prochaine. Comme le montre la carte ci-dessous, ils
s’annoncent conséquents dans de nombreuses régions, atteignant souvent 30 à 50 mm au nord-ouest et parfois 80 mm vers la Bretagne, les Pays de la Loire ou les reliefs. Dans un contexte où les
sols sont humides et certains cours d’eau sont élevés, il faudra surveiller le risque d’inondations.
Cumuls de pluie prévus jusqu'au mardi 28 janvier 2025 - meteociel.fr
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Janvier 1987 : la dernière vague de froid massive en France
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C'est un froid que n'ont généralement pas connu celles et ceux qui sont nés après le milieu des années 80... Cette vague de froid majeure correspond d'ailleurs au début d'un processus
d'accélération du réchauffement climatique qui n'a pas cessé depuis...
Même si d’autres vagues de froid ont eu lieu depuis (comme par exemple, en février 2012), janvier 1987 sonne un peu comme la fin d’une époque.
Sur le graphique présenté ci-dessous, on voit clairement que la hausse de la température moyenne change de rythme à partir de la fin de l’année 1987 (l’hiver 87-88 fut particulièrement doux). C’est d’ailleurs surtout à partir de ce moment-là que l’on commence à parler
sérieusement du réchauffement climatique.
Et si le froid de janvier 1987 a généralement été moins intense qu’en janvier 1985, il fréquent de voir que depuis cette date, les températures ne sont jamais descendues en dessous. C’est par
exemple le cas à Arras où les -14,7° du 19 janvier 2024 n’avait pas été atteint depuis janvier 1987.
Voici la chronique de cette vague de froid, (que vous pourrez d’ailleurs retrouver dans le détail sur notre banque de données unique sur les évènements climatiques en France depuis 1850 >>> ).
C'était il y a 38 ans et certains comme moi s'en souviennent très bien... J'étais en terminale.
Un véritable "Moscou-Paris"
À la fin de la première décade du mois de janvier 1987, un puissant anticyclone se met en place sur la Scandinavie et l'ouest de la Russie, centré à plus de 1045 hPa. Ce dernier dirige un flux
continental de secteur nord-est de la France, advectant un air en provenance directe de Russie. C'est ainsi que le fameux "Moscou-Paris" apporte une vague de froid majeure entre le 10 et le 22
janvier 1987 en France.
Configuration générale en Europe lors de la vague de froid de janvier 1987 - Météo Villes
La présence de basses pressions vers les Balkans a fait office de "pompe à froid" en accentuant le flux continental et en drainant l'air glacial jusqu'à l'ouest de l'Europe. Les masses d'air
polaire avaient atteint la France avec des valeurs inférieures à -20°C à 850 hPa (vers 1500m) sur le nord et l'est du pays dès les 11 & 12 janvier 1987, des niveaux habituellement rencontrés
sur les régions polaires et la Sibérie !
Masses d'air à 850 hPa (vers 1500m) le 12 janvier 1987 - réanalyse via wetterzentrale
Des températures glaciales
Partout en France, les températures s'effondrent dès la fin de la première décade de janvier 1987 mais la vague de froid sévit particulièrement en seconde décade du mois. À Paris, le thermomètre
reste dans le négatif durant 9 journées consécutives entre le 11 et le 19 janvier 1987 ! Plus impressionnant encore : la capitale connaît 3 minimales inférieures à -10°C avec -12,1°C le 12 puis
-11,5°C le 13 et enfin -11,3°C le 15 ! Encore plus remarquable, les maximales plafonnent à -8°C les 12 et 15 janvier !
Températures minimales et maximales à Paris-Montsouris en janvier 1987 - via infoclimat.fr
C'est dans le nord-est de la France que la vague de froid est la plus sévère. À Mulhouse en Alsace, le thermomètre reste sous le zéro durant 15 jours consécutifs entre le 8 et le 22 janvier 1987
! Deux minimales polaires sont enregistrées les 12 et 13 janvier avec -22,1°C et -20°C ! L'après-midi du lundi 12 janvier 1987 reste historiquement froid avec une maximale de -12,1°C !
Températures minimales et maximales à Bâle-Mulhouse en janvier 1987 - via infoclimat.fr
La journée la plus froide de cette vague de froid est celle du lundi 12 janvier 1987. Les minimales descendent jusqu'à -22°C à Mulhouse, -20°C à Château Chinon (58) et -10°C à Marseille ! Ce sont
les maximales qui sont les plus remarquables, se maintenant sous les -10°C sur toutes les régions de l'est ! Ainsi, on ne dépasse pas -15°C à Langres, -13°C à Saint-Étienne ou encore -12°C à
Grenoble & Strasbourg !
Températures minimales et maximales enregistrées le lundi 12 janvier 1987 - via infoclimat.fr
Avec un tel froid, de nombreux cours d'eau gèlent partiellement ou totalement. Les températures sont tellement glaciales que le carburant des véhicules gèle parfois, entraînant de nombreuses
pannes. La vie quotidienne est fortement perturbée durant la douzaine de jours que durera cette vague de froid.
La vague de froid et ses conséquences à Grenoble en janvier 1987 - via Le Dauphiné Libéré
Un froid polaire mais aussi beaucoup de neige
La vague de froid de janvier 1987 a également été marquée par plusieurs épisodes neigeux notables, en lien avec les anomalies dépressionnaires glissant au sud de l'anticyclone scandinave. Presque
toutes les régions se sont retrouvées les pieds dans la neige. Les mesures faisaient état de 9 cm à Lyon, 10 cm à Biarritz, 14 cm à Brest & Paris, 15 cm à Bordeaux, 17 cm à Clermont-Ferrand,
20 cm à Marseille et 27 cm à Montpellier, 33 cm à Landivisiau (Finistère) et même 40 cm dans le secteur d'Aigues-Mortes (Gard) !
Épaisseur maximale de neige lors de la vague de froid de janvier 1987 - Chronique Météo
Villes
L'épisode neigeux le plus marquant de cette vague de froid est sans doute la tempête de neige qui a touché le Languedoc le 14 janvier 1987 ! Les départements du Gard et de l'Hérault sont les plus
touchés avec des quantités de 20 à 40 cm mais le vent violent forme des congères qui dépassent parfois le mètre, paralysant totalement la circulation !
Le Gard (à gauche) et Sète (à droite) croulant sous la neige le 14 janvier 1987 - via Chronique Météo Villes & Météo Thau
Dans le même temps, les chutes de neige concernent aussi le centre de la France ainsi que l'Île-de-France. Il tombe une dizaine de centimètres de neige sur la capitale le 14 janvier 1987 et la
circulation s'en trouve rapidement paralysée, alors que le thermomètre oscille entre -10°C le matin et -5°C l'après-midi, rendant totalement inefficaces les opérations de salage !
Paris paralysée par la neige en après-midi du 14 janvier 1987 - via Chronique Météo Villes
& RATP
Les Bouches-du-Rhône et notamment Marseille ont également droit à plusieurs épisodes de neige entre les 14 et 16 janvier 1987, si bien que le Vieux Port se retrouve recouvert d'un manteau blanc
épais de 20 centimètres et que le thermomètre y reste constamment négatif entre le 15 et le 17 janvier, s'abaissant jusqu'à -9°C en matinée du 18 janvier ! La neige mettra plus d'une semaine à
disparaître totalement sur Marseille, un fait remarquable !
Le Vieux Port de Marseille sous 20 cm de neige en janvier 1987 - via Chronique Météo
Villes
Les côtes de la Manche ne sont pas en reste et les averses de neige s'y succèdent, particulièrement entre le Cotentin et le nord de la Bretagne. Il tombe 18 cm sur Cherbourg et la couche dépasse
parfois les 30 cm dans le nord du Finistère ! Au pied du Mont Saint-Michel, les châteaux de neige remplacent les châteaux de sable !
Châteaux de neige au pied du Mont Saint-Michel en janvier 1987 - via Chronique Météo
Villes
La vague de froid de janvier 1987 est la dernière vague de froid d'ordre exceptionnel ayant concerné la France. Elle fait partie de quatre vagues de froid exceptionnelles avec celle de janvier
1985, celle de janvier-février 1963 et celle de février 1956. Au XXIème siècle, seule la vague de froid de février 2012 a su se faire une place parmi les vagues de froid marquantes, tout en
restant largement derrière les 4 épisodes pré-cités.
Classement des vagues de froid en France par durée et intensité - via Météo France
Vous pouvez vous replonger dans la vague de froid de janvier 1987 et dans toutes les autres à l'aide de notre chronique
richement illustrée et unique sur le web ! >>>
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Cet hiver peut-il être considéré comme froid ?
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Un temps froid en ce mois de janvier 2025
Depuis maintenant plus de 10 jours, le ressenti se montre assez froid sur la majorité de la France avec des gelées matinales fréquentes et parfois marquées et des maximales restant basses là où
la grisaille reste tenace.
C'est notamment en début de journée que la sensation de froid se montre la plus vive avec un gel souvent généralisé et des gelées parfois sévères sur les secteurs les plus exposés. Certaines
matinées ont d'ailleurs été parmi les plus froides observées en France depuis plusieurs années, comme celle du 14 janvier dernier où l'indicateur thermique national a atteint -4,63°C, soit la
valeur la plus basse depuis le 28 février 2018 !
L'indicateur thermique national a atteint son plus bas niveau depuis le 28 février 2018 le 14 janvier dernier - Météo Villes
Si les gelées sont généralisées ces derniers jours sur notre pays, les températures sont toutefois plus contrastées durant l'après-midi. En effet, le ressenti reste froid et hivernal là où la
grisaille se montre persistante durant la journée mais les températures sont au contraire plus agréables et même plutôt douces là où le soleil parviens à briller durant l'après-midi.
Ce fut par exemple le cas ce week-end des 18 et 19 janvier avec des maximales restant froides sous la grisaille (notamment sur le Nord) mais se montrant plus douces sous le soleil, notamment sur
le Sud et les reliefs.
Températures maximales et image satellite des 18 et 19 janvier 2025 sur la France – Météo-Villes et EUMETSAT
Ce type de situation est typique des blocages anticycloniques hivernaux comme celui que nous vivons actuellement avec des inversions thermiques fréquentes sur notre pays.
L'air humide et froid s'accumule dans les basses couches de l'atmosphère avec un ressenti restant très hivernal là où la grisaille ne parvient pas à se dissiper en journée alors que les maximales
se montrent plus douces là où le soleil s'impose plus facilement l'après-midi, à savoir le Sud du pays et les reliefs.
Comparaison entre une situation "normale" et une situation d'inversion thermique - Schéma : Météo Franc-Comtoise, modifié par Météo-Villes
Ainsi, avec ce froid bloqué en basses couches depuis maintenant une dizaine de jours, le ressenti se montre bien hivernal sur la France, en témoigne l'évolution de l'indicateur thermique national
depuis le 1er janvier avec des températures restant sous les normales de saison depuis le 10 janvier dernier, parfois assez largement.
De ce fait, l'anomalie thermique sur la période allant du 1er au 20 janvier atteint -0,9°C par rapport à la moyenne 1991-2020, ce qui est assez notable. Néanmoins, cette anomalie négative
pourrait vite être effacée par la douceur attendue pour la dernière décade de janvier.
Evolution de l'indicateur thermique national depuis le 1er janvier 2025 – Via Infoclimat.fr
L'hiver 2024/2025 est-il froid pour le moment ?
Pour le moment, les 3 premières semaines de janvier 2025 ont donc été plus froides que la normale sur la France avec une température moyenne de 4,77°C. Cette température moyenne se situe parmi
les plus basses pour la période allant du 1er au 20 janvier depuis 10 ans. En effet, depuis 2015, seules les années 2017, 2021 et 2024 ont vu des températures encore plus basses durant cette
période.
Températures moyennes du 1er au 20 janvier en France depuis 1930 – Infoclimat.fr
Néanmoins, on se rend vite compte que cette valeur reste assez élevée par rapport à des hivers plus lointains. Avant 2010, il était plus fréquent d'observer des températures moyennes encore plus
basses durant cette période de l'année et avant les années 1990/2000, ces 3 premières semaines de janvier 2025 auraient même été considérées comme douces !
Ainsi, même si ce mois de janvier 2025 se montre assez froid (pour le moment) par rapport à ce que nous avons pu connaître ces dernières années, cette sensation hivernale est à relativiser par
rapport à ce que nous avons connu dans le passé.
Le constat est d'ailleurs le même pour le mois de décembre 2024. Les températures se sont en effet montrées contrastées sur la France pour ce premier mois de l'hiver 2024/2025 avec des périodes
de douceur alternant avec des périodes plus fraîches voire froides.
Évolution des températures quotidiennes en France durant décembre 2024 et écart à la moyenne 1991-2020 - Infoclimat
Au final, l'anomalie thermique a atteint +0,3°C par rapport à la moyenne 1991-2020 sur la France pour ce mois malgré une sensation assez hivernale, notamment durant la seconde décade ainsi que
durant les fêtes de fin d'année où, comme en janvier, les hautes pressions ont régulièrement piégé l'air froid et humide dans les basses couches.
En comparant le mois de décembre 2024 aux précédents, on se rend compte que celui-ci est malgré tout le 4ème plus « froid » sur la dernière décennie, derrière 2014, 2016 et 2017.
Néanmoins, une nouvelle-fois, celui-ci fait pâle figure par rapport à ce que nous avons pu connaître dans le passé, notamment avant le début de la décennie 2010-2020.
On peut d'ailleurs citer comme exemple le mois de décembre
2010 qui s'était montré exceptionnellement froid et hivernal sur la France, le plus froid depuis une quarantaine d'années, ou encore décembre 2001, marqué par une vague de froid notable durant la seconde quinzaine, sans oublier décembre 1969, l'un des plus froids du 20ème siècle.
Indicateur thermique national pour le mois de décembre depuis l'après-guerre (1946) - Infoclimat
En prenant en compte les paramètres cités précédemment, il est difficile de considérer cet hiver 2024/2025 comme véritablement froid, du mois pour le moment. Toutefois, nous pouvons noter que
celui-ci se situe parmi les plus « frais » de la dernière décennie en France et contraste parfois assez nettement avec de que nous avons pu connaître ces dernières années, notamment en
plaine.
En effet, les périodes anticycloniques récurrentes ont pour effet, depuis le début de l'hiver, de bloquer le froid dans les basses couches de l'atmosphère sur de nombreuses régions avec des
journées grises et hivernales successives, renforçant la sensation d'hiver « froid » pour de nombreux français, notamment par rapport aux années précédentes.
Neige industrielle et givre s'accumulant depuis plusieurs jours sous la grisaille dans l'Yonne ce 20 janvier 2025 - Photo via Twitter @meteo_89
Néanmoins, ce ressenti est assez trompeur puisque pour le moment, cet hiver est loin d'être particulièrement froid, se situant sensiblement autour des moyennes de la période 1991-2020. Jusqu'à
cette dernière décade de janvier, les périodes de froid durable ont été paradoxalement plus fréquentes dans les plaines qu'en montagne en raison de situations anticycloniques successives
favorisant la survenue d'inversions thermiques depuis le mois dernier.
Bel exemple d'inversion thermique dans le Nord des Alpes ce dimanche 19 janvier 2025 - Via Twitter @romumartinik
Il est d'ailleurs important de noter que, si l'enneigement est encore assez bon sur nos reliefs en altitude (notamment sur les Alpes et les Pyrénées), celui-ci devient déficitaire sur la majorité
de nos massifs en moyenne et basse montagne en raison justement de ces périodes anticycloniques à répétition apportant un temps sec et des températures plus élevées en altitude qu'en vallée.
Couche de neige déficitaire en cette dernière décade de janvier à Pra-Loup (04) - 1820m d'altitude – via Skaping
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Vague de froid aux USA et conséquences en Europe
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Intense vague de froid sur les États-Unis cette semaine
En cette dernière décade de janvier 2025, les Etats-Unis s'apprêtent à connaître une vague de froid intense et surtout très étendue, apportant des températures glaciales sur la majorité du pays
et des chutes de neige jusqu'aux abords du Golfe du Mexique.
En effet, un véritable décrochage polaire est en cours sur le Nord de l'Amérique depuis la semaine dernière avec l'arrivée d'une masse d'air particulièrement froide en altitude par le Nord du
Canada, s'étendant jusqu'au Sud et à l'Est des Etats-Unis en ce début de semaine.
Situation atmosphérique sur le Nord de l'Amérique ce 20 janvier 2025 – Modèle GFS via WX CHARTS
Cet air particulièrement froid en altitude va apporter un ressenti parfois polaire près du sol avec des températures extrêmement basses sur une large partie des États-Unis (et du Canada), parfois
situées plus de 20 à 25°C sous les normales de la période en première partie de semaine.
Anomalies de températures à 2m sur les États-Unis entre le 20 et le 25 janvier 2025 – Via TropicalTidBits
Ce lundi matin, les températures atteignaient ainsi en général les -20 à -30°C sur une large partie Nord des USA avec des gelées s'étendant également jusqu'au littoral du Golfe du Mexique. Seules
la Californie, le Sud du Texas et la Floride conservaient des températures sensiblement plus douces.
Températures minimales relevées ce lundi 20 janvier sur l'Amérique du Nord – via meteociel.fr
À Washington, la cérémonie d'investiture du président Donald Trump se déroule dans une ambiance glaciale avec un froid s'accentuant au fil de la journée et des températures étant prévues de
passer sous les -10/-12°C en soirée et nuit prochaine. De ce fait, cette cérémonie se déroulera à l'intérieur du Capitole, une première depuis 1985.
Début de journée sous -6°C avec des températures continuant de baisser malgré le lever du soleil à Washington - via Windy
Néanmoins, ce froid polaire se montre en grande majorité sec sur les USA. Seuls les abords des Grands Lacs observeront des chutes de neige dans les prochains jours (neige par effet de lac) ainsi
que, paradoxalement, le Sud et l'Est des États-Unis.
C'est en effet sur ces régions que le risque de neige se montrera le plus franc d'ici le milieu de semaine avec la formation d'un front neigeux s'étendant du Texas aux Carolines entre mardi et
mercredi, susceptible d'apporter des chutes de neige notables jusque sur les littoraux du Golfe du Mexique, un événement restant peu fréquent. Par exemple, une alerte pour chutes de neige a été
déclenchée sur le Nord de la Floride ce lundi, une première depuis 11 ans et on attend parfois plus de 15/20cm jusque sur les littoraux de la Louisiane.
Risque de neige jusqu'en milieu de semaine sur les États-Unis – ECMWF via meteologix
Par la suite, la masse d'air se radoucira sensiblement en seconde partie de semaine sur une large partie Sud des USA mais restera glaciale aux abords du Canada. Le décrochage polaire s'étendra en
effet jusqu'à l'Atlantique durant ce laps de temps.
Évolution des températures à 850 hPa sur le Nord de l'Amérique du 20 au 27 janvier 2025 – Modèle GFS via WX CHARTS
Quelles conséquences pour l'Europe ?
Un temps hivernal est donc attendu cette semaine jusque sur la Nouvelle-Orléans, une latitude similaire à celle du Maroc, mais ce froid pourrait-il se propager jusqu'à l'Europe par la
suite ?
Malheureusement pour les adorateurs de l'hiver, cette vague de froid polaire sur l'Amérique du Nord n'aura pas les mêmes conséquences sur le continent européen. En effet, l'arrivée de cet air
très froid sur l'Atlantique aura pour effet de nettement renforcer le courant jet sur le Nord du bassin, celui-ci s'orientant de l'Est du Canada aux îles britanniques en seconde partie de
semaine.
Évolution du courant jet sur l'Atlantique du 20 au 25 janvier 2025 – Modèle GFS via meteociel.fr
Ceci provoquera également un net renforcement de la cyclogénèse sur l'océan avec la formation de plusieurs creux dépressionnaires actifs successifs le long de ce courant jet, induisant une
reprise de l'influence océanique sur l'Ouest de l'Europe, France y compris.
Situation atmosphérique envisagée en seconde partie de semaine sur l'Europe – Modèle GFS via WX CHARTS
Or, notre pays devrait rester au Sud de ce courant jet très actif, ce qui ne sera pas favorable à l'instauration d'un temps froid. Bien au contraire même, puisque le flux devrait s'orienter au
Sud-Ouest en altitude en seconde partie de semaine, favorisant la remontée de masses d'air douces pour la période depuis l'Afrique du Nord vers la France.
Animation des températures à 850 hPa sur l'Europe du 21 au 27 janvier 2025 – Modèle GFS via WX CHARTS
Ainsi, contrairement aux USA où le temps s'annonce majoritairement sec (excepté sur le Sud et l'Est du pays) et surtout très froid en liaison à cette descente d'air polaire, les prochains jours
marqueront le retour d'un flux océanique humide et plutôt doux sur notre pays tout comme sur une large partie de l'Europe, en témoignent les anomalies de températures et de précipitations
attendues cette semaine sur l'Europe.
Anomalies de températures et de précipitations pour la semaine du 20 au 26 janvier 2025 sur l'Europe – ECMWF
Ce type de temps humide et plutôt doux pourrait d'ailleurs perdurer la semaine suivante si l'on en croit les dernières modélisations, bien que cette tendance restera à confirmer dans les
prochains jours.
Anomalies de températures et de précipitations pour la semaine du 27 janvier ai 2 février 2025 sur l'Europe – ECMWF
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Un phénomène de "neige industrielle" observé depuis plusieurs jours
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Fine couche de "Neige industrielle" ce 17 janvier 2025 dans le secteur de Auxerre (Yonne) - S. Dessablons via Twitter @meteo_89
Alors que les hautes pressions et l'air froid persistent sur une bonne partie de la France, de nombreux phénomènes de neige industrielle sont observés ces derniers jours en
plusieurs secteurs du pays. Ces phénomènes restent très localisés et surviennent le plus souvent en l'absence de perturbations. Ceux-ci sont généralement assez peu connus du grand public mais
sont pourtant observés presque chaque année avec plus ou moins d'intensité.
Comment se forme la neige industrielle ?
Ces chutes de neige se produisent en général par temps calme et froid sous un puissant anticyclone tel que celui que nous connaissons actuellement. Lors de ce type de situation,
les inversions thermiques sont nombreuses, c'est à dire que l'air froid et humide est piégé par les hautes pressions près du sol sous un « couvercle »
plus doux présent un peu plus en altitude.
Schéma du phénomène d'inversion thermique - Météo-Villes
Sous ce « couvercle », l'humidité et l'air froid ne peuvent pas se disperser et des plaques de brouillards et de nuages bas (stratus) se forment dans les secteurs les plus
propices. Toutefois ces conditions sont observées régulièrement en France sans toutefois produire à chaque fois de la neige industrielle. C'est à ce moment là que l'activité humaine
intervient. La pollution liée aux activité industrielles, à la circulation ou encore aux appareils de chauffage apporte de nombreuses particules fines dans
l'atmosphère qui, associées à la forte humidité présente dans les basses couches, agissent comme des noyaux de cristallisation.
Mécanisme de formation de la neige industrielle - LP/Infographie - T.H.
Ainsi, l'humidité ambiante s'agglomère autour de ces particules fines en cristallisant grâce aux températures négatives, de petits flocons se forment alors et tombent ensuite au
sol sous l'effet de leur propre poids, restant très localisés.
Images satellite d'un épisode de neige industrielle particulièrement local aux Pays-Bas le 19 janvier 2017 - NASA
C'est le même principe que pour la formation de la neige « naturelle », sauf que celle-ci se forme bien plus en altitude, autour de grains de poussière et lors de
perturbations bien plus étendues. La neige industrielle est bien plus localisée car celle-ci dépend de conditions particulières retrouvées dans des secteurs bien spécifiques qui ne peuvent pas se
retrouver sur des échelles très étendues.
Une situation propice depuis quelques jours en France :
La neige industrielle dépend donc de conditions atmosphériques très spécifiques pour se former. C'est le cas ces derniers jours sur certaines régions françaises car l'anticyclone
reste très ancré sur la France et l'air froid ne parvient pas à s'échapper. Les conditions étaient donc réunies pour la formation de stratus persistants sur certaines régions.
Combinés à un épisode de pollution aux particules fines, un léger dépôt de neige dite "industrielle" a donc été observé en plusieurs secteurs de France. C'était notamment le cas en
Occitanie, en vallée du Rhône, dans le val de Saône ou encore en Bourgogne ces derniers jours.
Couche de neige industrielle à Meyzieu (Rhône) ce mercredi 15 janvier 2025 - Alex Callico Bobillon via actu.fr
Neige industrielle au sol du côté de Gaillac (Tarn) ce 15 janvier 2025 - Facebook Tarn Meteo
Autre cas de neige industrielle à Montauban (Tarn-et-Garonne) ce 15 janvier 2025 - Facebook Meteo Tarn et Garonne
Fine couche de neige industrielle à Chasse-sur-Rhône (Isère) - 17 janvier 2025 - Twitter @OsloHimself
Une probabilité toujours présente ce week-end :
La situation ne devrait guère évoluer pour ce week-end. La dominance des hautes pressions provoque de nouveau la présence de nuages bas et brouillards bien tenaces, déjà ce
samedi sur une grande moitié Nord de la France mais aussi en vallée du Rhône.
Image satellite au dessus de la France ce 18 janvier 2025 - Satellite TERRA / NASA
Et cette dominance des hautes pressions ainsi que l'absence de vent provoque un nouvel épisode de pollution aux particules fines pour ce samedi et ce dimanche. Une qualité de
l'air encore plus dégradée aux alentours des plus grandes agglomérations, mais aussi sur un bon quart Nord-Ouest de la France.
Maximum journalier de particules fines dans l'atmosphère (< 2,5 µm) pour ce 18 janvier 2025 - Prev'Air
De ce fait, la probabilité d'observer ce phénomène de neige industrielle est de nouveau accru pour ces deux journées du samedi 18 et dimanche 19 janvier en plusieurs secteurs du
pays:
Une grande partie Ouest et Nord-Ouest du pays, allant de la Gironde aux Hauts-de-France en passant par le bassin Parisien
Une portion du val de Garonne (Agen, Montauban)
Le val de Saône (Dijon, Mâcon) et l'agglomération Lyonnaise
La plaine Alsacienne (Strasbourg, Colmar)
Secteurs propices à l'observation de neige industrielle - week-end du 18 et 19 janvier 2025 - Meteo-Villes
Un épisode marquant : jusqu'à 30cm de neige industrielle le 9 janvier 2021 à Catennom (Moselle)
Le phénomène n'est pas particulièrement rare en France mais passe souvent assez inaperçu du fait de son aspect très localisé et généralement peu durable. Toutefois, quelques
épisodes assez marqués ont déjà pu être observés ces dernières années.
Parmi les plus marquants, nous pouvons noter celui observé le 9 février 2021 en Moselle. Un épisode de neige industrielle particulièrement marqué est observé près de la centrale nucléaire
de Cattenom. En raison d'un froid vif et d'une humidité abondante accentuée par les rejets de vapeur d'eau de la centrale, 15 à 30cm sont tombés en une seule nuit sur un
périmètre d'environ 10km autour de la centrale seulement !
Près de 30 cm de neige aux abords de la centrale nucléaire de Cattenom le matin du 9 février 2021 - via Info trafic Lorraine et Joëlle Juving
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À quand la fin du froid ?
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Un temps froid cette semaine sur notre pays
Après un début d'année sous des températures assez douces pour la période, la mise en place d'un flux continental sec a apporté un ressenti froid et hivernal sur notre pays avec des gelées
matinales généralisées, parfois marquées, et des maximales restant globalement sous les normales de la période.
Ce froid fut d'ailleurs notable puisque la matinée du 14 janvier dernier fut la plus froide depuis 7 ans en France avec un indicateur thermique national atteignant -4,63°C.
L'indicateur thermique national a atteint son plus bas niveau depuis le 28 février 2018 - Météo Villes
En cette fin de semaine, si les températures sont remontées en altitude, le froid reste toujours présent sur la majorité du pays car piégé en basses couches par les hautes pressions. Ainsi, on
retrouve une situation où les inversions thermiques sont à nouveau monnaie courante avec des températures se retrouvant plus élevées en montagne qu'en plaine, notamment lorsque la grisaille se
montre tenace.
Inversion thermique sur les Alpes ce 17 janvier 2025 - Webcam via Skaping
Ce type de temps va persister jusqu'en début de semaine prochaine avec des valeurs restant sous les normales de la période de jour comme de nuit sur une large partie Ouest et Nord du pays (en
raison de la grisaille persistante) mais des valeurs diurnes en hausse sur l'Est et le Sud, où le soleil se montre plus franc durant la journée.
Animation des anomalies de températures à 2m du 17 au 21 janvier 2025 – Via TropicalTidBits
Vers une hausse des températures la semaine prochaine
Cette semaine donc, le flux est resté à dominante continentale sur notre pays, permettant donc à de l'air froid de s'étendre de l'Est du continent vers la France. Ce flux continental s'était mis
en place en raison de l'isolement d'une zone dépressionnaire sur la Méditerranée, orientant donc le flux à l'Est/Nord-Est en basses couches.
Néanmoins, la situation devrait évoluer en altitude la semaine prochaine. En effet, les hautes pressions vont peu à peu se décaler vers l'Europe de l'Est dans les prochains jours, permettant au
flux de basculer progressivement au Sud/Sud-Ouest d'ici le milieu de semaine prochaine, ce qui devrait engendrer une hausse des températures sur la totalité du pays.
Comparaison des anomalies de températures à 850 hPa entre le 16 et le 23 janvier 2025 – Modèle GFS via WX CHARTS
Ainsi, les gelées matinales, encore fréquentes et parfois marquées en plaine ce week-end, vont peu à peu régresser vers l'Est en début de semaine prochaine, disparaissant même quasi totalement
d'ici le milieu de semaine.
Évolution des températures minimales en France entre le 18 et le 23 janvier 2025 – WoFrance
Même chose au niveau des maximales, qui devrait progressivement s'élever sur la totalité du pays en début de semaine prochaine, le bascule du flux en altitude permettant de mieux brasser l'air et
d'évacuer l'air froid et humide bloqué en basses couches sur une partie du Nord et de l'Ouest du pays depuis plusieurs jours.
Évolution des températures maximales en France entre le 18 et le 23 janvier 2025 – Météo-Villes
Un temps doux et humide pour la suite ?
L'évacuation du froid et la bascule du flux en altitude devrait coïncider avec le retour d'un temps plus humide et perturbé par l'océan. L'activité dépressionnaire devrait en effet s'affirmer sur
l'Atlantique à partir du milieu de semaine, induisant le retour de conditions humides sur la majorité de la France persistant au moins jusqu'au début du mois de février.
Animation des cumuls de précipitations en 24h sur la France du 20 au 27 janvier 2025 – Modèle GFS via WX CHARTS
Cette influence dépressionnaire devrait apporter des températures temporairement très douces en fin de semaine grâce à un flux s'orientant au Sud-Ouest en altitude, permettant des masses d'air
d'origine subtropicale de s'étendre jusqu'à notre pays. Ce coup de douceur pourrait néanmoins rester temporaire avec une nouvelle baisse des températures attendue pour la fin de semaine.
Animation des températures à 850 hPa sur l'Europe du 20 au 27 janvier 2025 – Modèle GFS via WX CHARTS
Ainsi, la semaine du 20 au 26 janvier devrait s'avérer globalement douce sur notre pays avec des températures situées assez largement au-dessus des normales de saison, notamment à partir du
milieu de semaine. D'après les dernières modélisations, cette douceur pourrait d'ailleurs perdurer la semaine suivante, bien que cette tendance restera à confirmer.
Anomalies de températures à 2m sur l'Europe du 20 janvier au 2 février 2025 - ECMWF
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2024 a franchi le seuil des +1,5°C de réchauffement pour la première fois
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Pour la première fois, l'année 2024 a franchi le seuil des +1,5°C de réchauffement depuis l'ère pré-industrielle, et ce malgré la fin de l'épisode d'El Niño. Assiste-t-on à un emballement ?
La première année à franchir les +1,5°C
Pour la première fois durant l'ère moderne, le réchauffement climatique - comparativement à l'ère pré-industrielle (1850-1900) - a franchi le seuil symbolique des +1,5°C à
échelle planétaire. 2024 est devenue la première année à franchir ce seuil avec une anomalie de +1,6°C sur Terre. Nous semblions déjà en sursis car 2023 était passée tout près
avec une anomalie frôlant les +1,5°C.
Écart à la normale de la température mondiale par rapport à l'ère pré-industrielle (1850-1900) - BBC
Ce seuil de +1,5°C est hautement symbolique. En 2015, à la suite de la COP21, un accord avait été signé par près de 200 pays pour une réduction de 40% des émissions de
gaz à effet de serre d'ici 2030 (par rapport à 1990) et une limitation du réchauffement climatique à +1.5°C. Avec ce premier franchissement du seuil dès 2024, l'objectif semble
inatteignable car le taux de CO2 sur Terre continue d'augmenter et il semble plus que probable que d'autres années suivront les pas de 2024...
Signature de l'Accord de Paris en 2015 à la suite de la Conférence sur les Changements Climatiques COP21 - AFP
La fin d'El Niño n'a pas calmé le thermomètre
L'année 2023 avait été marquée par un épisode d'El Niño important. Ce phénomène est souvent associé à une augmentation de la température mondiale. Il avait contribué à faire de 2023 l'année la
plus chaude sur Terre avec une anomalie très proche de +1,5°C. El Niño s'est achevé dès début 2024 et la suite de l'année fut neutre. On pouvait alors s'attendre à un léger recul de la
température mondiale. Or, il n'en a rien été et 2024 a surpassé 2023.
Phases d'El Niño et de La Niña de 2013 à 2025 - NOAA
2024 a nettement dépassé 2023 avec une anomalie de +1,6°C à échelle mondiale, comme évoqué plus haut. Dans les faits, l'anomalie n'a pas du tout reculé au fil des mois de l'année, et ce malgré la
fin d'El Niño. Comme le montre le graphique ci-dessous, c'est même lors de l'automne que le température mondiale fut la plus élevée, dépassant de loin les années précédentes. La fin d'El Niño
n'aura donc pas calmé la température mondiale comme on aurait pu l'espérer...
Anomalie thermique mensuelle en 2024 et depuis 1900 - graphique NASA
Un emballement pour plusieurs causes
Chute des rejets d'oxydes de soufre
Au 1er janvier 2020, de nouvelles réglementations sont entrées en vigueur, visant à réduire drastiquement la pollution au soufre causée par le trafic maritime. La baisse des émissions fut
brutale sur tous les bassins du monde. Les rejets d'oxydes de soufre ont chuté de plus de 80% ! Une bonne nouvelle pour l'environnement et la qualité de l'air. Sauf qu'il pourrait y avoir un
revers de médaille. En effet, les oxydes de soufre agissent comme des aérosols réfléchissant une partie de la lumière du soleil. Avec 80% de soufre en moins dans l'atmosphère, il y a donc plus
d'énergie solaire atteignant les basses couches de l'atmosphère, pouvant induire un réchauffement.
Total des émissions des oxydes de soufre (SOx) selon les différents bassins - via EEA
Le GIEC considère qu’il y a des preuves solides indiquant un effet des aérosols sur le forçage radiatif ; autrement dit un effet refroidissant des oxydes de soufre dans l'atmosphère. D'ailleurs,
de récentes études ont mis en évidence que la part de radiation solaire absorbée a considérablement augmenté depuis 2020 dans le nord de l'Atlantique et le nord du Pacifique, ce qui coïncide avec
les zones où le trafic maritime est le plus fort et où - logiquement - les rejets de soufre étaient les plus importants. Dans les eaux de l'hémisphère sud, où le trafic maritime est moins dense,
cette augmentation d'absorption de la radiation solaire est beaucoup plus négligeable.
Augmentation de l'absorption de la radiation solaire des océans et zones des rejets d'oxydes de soufre - via Nature
Emballement du réchauffement en Arctique
Par ailleurs, le réchauffement global est tiré vers le haut par l'Arctique, dont le réchauffement est 4 fois plus rapide que dans le reste du monde ! La donne s'est particulièrement accentuée
depuis une décennie. En Arctique, les 9 années les plus chaudes sont les 9 dernières. En Sibérie, certains secteurs voient la température moyenne augmenter de 1,5°C chaque décennie, des chiffres
astronomiques et qui laissent craindre un emballement, entre fonte du permafrost et incendies toujours plus nombreux...
Évolution de la température et de la concentration en glace par décade en Arctique - via Nature
Il y a peu, la NOAA (Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique) a publié un rapport inquiétant indiquant que le Pôle Nord est désormais émetteur de CO2. Plus concrètement, de
très nombreuses zones (en violet) sont désormais émettrices de CO2 et les zones qui le stockent (en vert) ne parviennent désormais plus à compenser les émissions. La fonte du permafrost, ces sols
en permanence gelés et qui renferment d'importantes quantités de gaz à effet de serre, en est l'une des principales raisons.
Zones absorbant (en vert) et émettant (en violet) du CO2 en Arctique - NOAA
Même si nous avons fait de grands progrès dans la compréhension du climat, il demeure encore de nombreuses inconnues que l'homme ne maitrise pas. Ainsi, il est important de faire preuve
d'humilité face à nos prédictions du climat futur, bien que tous les voyants soient indéniablement au rouge...
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Le vent de Santa Ana est-il un mistral californien ?
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Les incendies californiens ont fait la une ces derniers temps, attisés par un vent particulièrement violent. Ce vent dit de Santa Ana possède des similitudes avec le mistral. Explications dans
notre article.
Vent de Santa Ana et mistral : ressemblances géographiques
Le mistral est bien connu des habitants du sud-est. Ce vent de nord s'écoule le long de la vallée du Rhône, généralement associé à un air froid glissant d'une part le long des pentes du
Massif Central (à l'ouest) et des pré-Alpes (à l'est). Ce vent est intimement lié à la géographie car il est fortement canalisé, s'engouffrant dans la vallée entre les reliefs et profitant ainsi
d'un effet venturi : une accélération de la vitesse du vent lorsque la vallée se rétrécit. Ce sont les reliefs qui font barrière au vent et le conduise à s'engouffrer dans la vallée du Rhône et à
s'y accélérer.
Schéma du mistral en vallée du Rhône - Météo Villes
Le vent de Santa Ana en Californie fonctionne un peu sur le même principal. Lorsque le flux vient du nord-est, le vent se heurte aux hautes montagnes de la Sierra Nevada et il plonge alors vers
le sud, en direction de la côte et de Los Angeles. Il se produit alors une accélération du flux. De plus, ce flux de nord atteint de nouvelles montagnes situées au nord de Los Angeles, ce qui
provoque alors une accélération supplémentaire par effet de foehn, lorsque le vent redescend des pentes vers la plaine littorale.
Schéma du vent de Santa Ana en Californie - Météo Villes
Des différences non-négligeables
Si le mistral tout comme le vent de Santa Ana sont déviés puis accentués par la présence de reliefs dans la région, il existe tout de même une spécificité californienne que l'on ne retrouve pas
aux abords du golfe du Lion. En effet, des déserts se situent au nord de la région et contribuent à assécher davantage l'air. De plus, d'autres sommets culminant à plus de 2000 mètres se situent
à quelques kilomètres au nord de Los Angeles. Cela génère un effet de foehn lorsque l'air redescendant dans les canyons, réchauffant le vent qui atteint Los Angeles, ce qui est loin d'être le cas
du mistral (un vent froid).
Schéma du vent de Santa Ana atteignant Los Angeles - Météo Villes
Du fait de ces particularités géographiques, le vent de Santa Ana est pire que le mistral lorsqu'il s'agit de sécheresse car il s'accompagne généralement de taux d'humidité encore plus bas et de
températures plus élevées, ce qui accentue considérablement l'assèchement des sols. La région de Los Angeles peut donc subir des sécheresses plus répétées et plus graves que la région de
Marseille, par exemple. En cas d'incendie, le vent de Santa Ana constitue le scénario du pire car ce vent chaud et sec est idéal pour entretenir le feu et répandre les braises.
Braises emportées par le vent lors des incendies de la semaine dernière à Los Angeles – via Twitter @stuartpalley
Los Angeles et Marseille : des climats aux différences notables
La comparaison entre les climats de Los Angeles et de Marseille confirme que les climats ne sont pas tout à fait comparables. Los Angeles connaît un climat plus chaud que Marseille puisque le
mois le plus "froid" de l'année (décembre) affiche une moyenne de plus de 20°C, loin des 12°C de Marseille. L'hiver californien est globalement très doux. En revanche, Marseille est légèrement
plus chaude en été. En moyenne sur l'année, il fait plus de 3°C de plus à Los Angeles qu'à Marseille.
Comparaison des températures moyennes à Los Angeles (à gauche) et à Marseille (à droite)
La pluviométrie n'est également pas la même. Il tombe en moyenne 360 mm de pluie par an à Los Angeles contre plus de 500 mm à Marseille (pour 34 jours de pluie contre 53). Le climat de Los
Angeles est donc plus sec que celui de Marseille. Surtout, Los Angeles connaît une saison sèche beaucoup plus tranchée. Il ne pleut quasiment pas de la fin mai jusqu'à la fin septembre.
L'essentiel des pluies tombe entre décembre et mars. À Marseille, c'est en automne qu'il pleut le plus.
Comparaison de la pluviométrie moyenne à Los Angeles (à gauche) et à Marseille (à droite)
L'ensoleillement des deux villes est plus similaire, bien qu'on remarque que l'hiver californien est plus ensoleillé que l'hiver dans les Bouches-du-Rhône. À Los Angeles, aucun des mois de
l'année n'enregistre moins de 215 heures de soleil tandis que le minimum est de 135h à Marseille. En moyenne sur l'année, on dénombre près de 400 heures de soleil de plus à Los Angeles qu'à
Marseille, bien que les deux villes peuvent être considérées comme des villes baignées de soleil.
Comparaison de l'ensoleillement moyen à Los Angeles (à gauche) et à Marseille (à droite)
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Ce matin du 14 janvier fut le plus froid en France depuis 7 ans !
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Les gelées ont été marquées et quasi-généralisées ce matin du mardi 14 janvier 2025. À échelle nationale, il s'agissait de la matinée la plus froide depuis celle du 28 février 2018 !
Plusieurs plaines sous les -10°C
Les températures ont été particulièrement basses la nuit dernière. Comme le montre la carte ci-dessous, le gel concernait la quasi-totalité de la France ce matin du mardi 14 janvier 2025,
n'épargnant que les îles du Finistère, la côte d'Azur et la Corse. Dans de nombreux secteurs, le thermomètre est descendu entre -5 et -10°C avec quelques pics en dessous des
-10°C dans les régions de plaine. Sur le réseau principal, c'est à Rodez qu'il a fait le plus froid avec -10,2°C. On a aussi relevé -9,8°C à Luxeuil
(70) et -9,6°C à Saint-Étienne (42).
Températures minimales du mardi 14 janvier 2025 - Météo Villes
Comme mentionné, plusieurs stations situées en secteur de plaine (ici sous 500m) ont franchi le seuil symbolique des -10°C ce mardi 14 janvier 2025. C’est dans la Marne qu’il a fait le plus
froid avec -11,5°C à Mourmelon-le-Grand ! Le sud-ouest n’était pas en reste avec une minimale de -10,7°C mesurée à Blars
et -10,4°C à Livernon dans le Lot. En Haute-Marne, on a relevé -10,5°C à Chaumont. Enfin, on peut noter
les -10,6°C de Menant dans le Puy-de-Dôme ou les -10°C de Saint-Julien dans le Jura.
Températures égales ou inférieures à -10°C ce mardi 14 janvier 2025 - Météo Villes
Les fortes gelées ont également concerné les départements méditerranéens, notamment l'arrière-pays. Dans les Bouches-du-Rhône, la station de l'aéroport de Marseille-Marignane a mesuré -3,9°C. Un
peu plus au nord, on a mesuré -7,6°C à Salon-de-Provence. Dans l'Hérault, la station située au domaine de la Courtade a mesuré -8,6°C et le thermomètre
a chuté jusqu'à -9,3°C à Saint-Martin-de-Londres !
-8,6°C mesurés à Béziers-Courtade (34) ce mardi 14 janvier 2025 - Météo France
Le matin le plus froid depuis 7 ans !
L'indicateur thermique national se calcule sur la base des mesures de stations météo anciennes réparties équitablement aux quatre coins de la France. Ce matin du mardi 14 janvier 2025, ce dernier
affichait une valeur de -4,6°C ! Il s'agit tout simplement de la valeur la plus basse depuis les -7,7°C mesurés lors de la matinée du 28 février 2018, soit il y a près de
7 ans ! Autant dire qu'un gel aussi marqué et généralisé n'arrive pas tous les jours, surtout ces dernières années.
L'indicateur thermique national a atteint son plus bas niveau depuis le 28 février 2018 - Météo Villes
Cette statistique est d'autant plus significative que la dernière matinée plus froide que celle du jour s'était déroulée lors de la dernière vague de froid ayant touché la France >>> En effet, les seuils de vague de
froid avaient été atteints du 26 au 28 février 2018. Il avait fait jusqu'à -14°C à Luxeuil, Saint-Étienne et Aurillac. Toutefois, les -7,7°C du matin du 28/02/2018
restent loin des -4,6°C de ce jour. De plus, nous ne vivons pas de vague de froid pour la simple et bonne raison qu'il dégèle assez largement sur la quasi-totalité du pays. Les valeurs diurnes ne
sont pas assez basses.
Bords du lac Léman figés dans la glace à Versoix (Suisse) le 28 février 2018 - Benjamin
Daujat / Planète Météo
(Presque) toutes les conditions étaient réunies
Il faut dire que la nuit dernière offrait des conditions particulièrement propices à la baisse des températures et aux fortes gelées. Nous sommes actuellement concernés par un gel de rayonnement
(ou gel radiatif), induit par une inversion thermique. Cela signifie que les basses couches de l'atmosphère sont plus froides que les couches supérieures. Ceci est dû à la perte de chaleur
terrestre par irradiation pendant la nuit, qui se produit généralement sous les anticyclones. Or, les pressions sont actuellement très élevées, grimpant jusqu'à 1036 hPa au nord-ouest.
Pression atmosphérique ce mardi 14 janvier 2025 - Météo Villes
Ce gel radiatif a également besoin d'une couverture nuageuse absente pour se produire. En effet, cette condition est primordiale pour autoriser la perte de chaleur terrestre par irradiation.
Or, les conditions étaient presque optimales en France la nuit dernière. Comme le montre l'image satellite de ce mardi 14 janvier 2025, une grande partie du territoire français s'est réveillée
sous un ciel dégagé. Cette absence de couverture nuageuse, couplée à un vent souvent très faible, a considérablement accentué le rayonnement et le refroidissement près du sol.
Image satellite du mardi 14 janvier 2025 en matinée - EUMETSAT
La seule condition qui n'était pas présente pour amplifier le gel était la présence de neige au sol. En dehors de certaines zones du Nord-Pas-de-Calais et de Belgique, aucune région de plaine
n'est actuellement enneigée. Si cela avait été le cas, nous aurions eu droit à des valeurs encore plus basses car la neige au sol amplifie le rayonnement nocturne et le refroidissement de la
couche d'air située près du sol.
>> Lire la suite
Pourquoi les médias ont-ils insisté sur Dikeledi à Mayotte ?
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Bilan du passage de Dikeledi sur Mayotte
Ce week-end des 11 et 12 janvier 2024, l'île de Mayotte fut de nouveau affectée par un système tropical, un peu plus d'un mois après le passage du cyclone Chido, ayant directement impacté l'île
le décembre.
Après avoir adopté une trajectoire similaire au cyclone Chido jusqu'au Nord de Madagascar, le cyclone Dikeledi s'est dirigé heureusement plus au Sud que son prédécesseur, se montrant également
bien moins puissant et perdant en plus en intensité en approchant de l'archipel.
Trajectoires de Chido et Dikeledi sur l'océan Indien – Météo-Villes
Dikeledi a ainsi circulé en journée du dimanche 12 janvier au Sud de l'archipel en temps que tempête tropicale modérée, son centre passant au plus près à environ 100km au Sud de Mayotte en milieu
de journée. L'île avait tout de même été placée en vigilance rouge par Météo-France en raison du risque de très fortes pluies et d'inondations.
Évolution de Dikeledi en journée du 12 janvier 2025 – EUMETSAT
Bien heureusement, l'impact de cette tempête tropicale est resté relativement limité avec des rafales de vent ne dépassant que rarement et localement les 80-90km/h, localement un peu plus sur les
secteurs exposés. Au final, ce sont surtout les fortes précipitations orageuses qui ont engendré le plus de difficultés sur le secteur, engendrant des inondations parfois notables sur le Sud et
le Centre de l'île, comme au village de Mbouini où on a pu relever jusqu'à 94 mm en seulement 3 heures avec de nombreuses habitations sinistrées.
Sur les quelques stations restantes suite au passage de Chido, on a pu relever :
Bandrele : 180mm en 12h dont 120mm en 3h
Mbouini : 94mm en 3h
Vahibe : 65 mm
Pamandzi : 45 mm - rafales à 88 km/h
Trevani : 26 mm
Inondations au village de Mbouini le 12 janvier 2025 – Via Twitter @Mayottela1ere
Bien heureusement, aucune victime n'est à signaler sur Mayotte site au passage de cette tempête tropicale et les dégâts matériels sont restées relativement limités. Il est important de noter que
80 centres d’hébergements d'urgence avaient été ouverts et ont accueilli 15 000 personnes, auxquelles s'ajoutent 5 000 habitants accueillies dans des mosquées.
Inondations à Ouangani sur le centre de l'île de Mayotte suite aux fortes pluies ce 12 janvier 2024 - Via Twitter @S2de2021
De plus, la population avait été confinée depuis le samedi 11 janvier au soir pour limiter les risques liés au passage de Dikeledi. La vigilance rouge était d'ailleurs encore en vigueur jusqu'à
ce lundi après-midi, de fortes précipitations orageuses liées au flux de « Kashkasi » touchant encore l'archipel en ce début de semaine et pouvant encore entraîner des inondations et/ou
glissements de terrains. Néanmoins, ce phénomène reste assez habituel en cette saison.
Pourquoi une telle médiatisation pour Dikeledi ?
En temps normal, la plupart des médias n'auraient pas ou très peu parlé du passage d'une tempête tropicale modérée à plusieurs dizaines de kilomètres au Sud de Mayotte.
Néanmoins, il est important de noter que l'île est encore très fragilisée par le passage du cyclone Chido au début du mois de décembre 2024, ayant dévasté le secteur et fait au moins 39 victimes
et plusieurs milliers de blessés.
Dégâts majeurs sur Mayotte suite au passage de Chido le 5 décembre 2024 – AFP
Or, le passage d'une tempête tropicale, même si celle-ci n'était pas prévue d'impacter directement Mayotte, et les fortes pluies/rafales de vent associées, pouvaient engendrer d'importantes
difficultés sur le secteur, la moindre inondation pouvant avoir de lourdes conséquences sur un territoire qui ne s'est pas encore remis du passage d'un cyclone majeur quelques semaines plus
tôt.
C'est d'ailleurs en partie pour cela que la vigilance rouge fut déclenchée par Météo-France sur Mayotte même si les phénomènes associés au passage de Dikeledi ne furent pas extrêmement intenses
(excepté de façon localisée) et que celle-ci fut maintenue jusqu'à 15h en cette journée du 13 janvier alors que le cyclone s'est éloigné vers le Mozambique tout en gagnant de nouveau en
intensité.
Le cyclone Dikeledi touche le Mozambique ce 13 janvier 2025 – UW-CIMSS
Une activité cyclonique inhabituelle sur Mayotte ?
En seulement 5 semaines, Mayotte fut donc touchée par deux systèmes tropicaux, dont un cyclone majeur, une récurrence qui semble importante pour ce secteur qui ne semblait pas soumis à un risque
cyclonique très important jusque là.
Pourtant, Mayotte se situe bien dans la zone de formation des systèmes tropicaux de l'océan Indien et est chaque année soumis à un risque cyclonique, notamment entre le 15 novembre et le 30
avril, période officielle de la saison cyclonique dans cette partie du globe.
Répartition des zones de formation des systèmes tropicaux à travers le monde – Via lagon-plages
Néanmoins, en règle générale, l'archipel de Mayotte est assez «protégé » par l'île de Madagascar, les cyclones débordant de l'océan Indien ayant plutôt tendance à venir s'échouer sur l'Est
de l'île et y perdre rapidement en intensité. Toutefois, il arrive que certains systèmes arrivent à circuler juste au Nord de Madagascar avant de s'étendre sur le canal du Mozambique en affectant
plus ou moins Mayotte, en témoigne la carte des trajectoires des systèmes tropicaux sur l'océan Indien entre 1980 et 2005.
Trajectoires des cyclones sur l'océan Indien de 1980 à 2005 – via Wikipedia
Ce fut justement le cas pour Chido et Dikeldi, ces deux systèmes s'étant formé plus à l'Est et ayant adopté une trajectoire assez similaire, frôlant le Nord de Madagascar avant de plonger vers le
canal du Mozambique.
Ainsi, même si ce phénomène reste fréquent, il n'est pas exceptionnel que Mayotte soit touchée par des systèmes tropicaux. Entre 1976 et 2002 par exemple, l'île a été touchée par 4 cyclones et 10
tempêtes tropicales. Autre exemple, en 2022 5 systèmes tropicaux ont influencé l'archipel, dont le cyclone Gombe, ayant heureusement circulé un peu plus de 200km au Sud de l'île.
Depuis 2019, ce sont en général entre 1 et 5 systèmes tropicaux qui affectent plus ou moins franchement l'archipel chaque année, la plupart ayant perdu en intensité en circulant à proximité ou
sur Madagascar.
Trajectoires des systèmes tropicaux sur l'océan Indien durant la saison 2021-2022 – Wikipedia
Les impacts directs restent cependant rares, notamment en raison de la très petite taille de l'île de Mayotte (environ 35km de large) et de la « protection » de Madagascar. Comme évoqué
précédemment, les cyclones venus de l'océan Indien ont bien plus tendance à venir s'échouer sur Madagascar que d'éviter l'île pour finalement concerner Mayotte.
Ainsi, deux systèmes tropicaux touchant Mayotte en moins de deux mois n'est pas un événement si inhabituel en soit. Ce qui fut en revanche véritablement exceptionnel fut l'impact direct du
cyclone intense Chido sur l'archipel au début du mois de décembre 2024, avec malheureusement de très lourdes conséquences humaines et matérielles sur l'île.
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Froid : installation de gelées généralisées pour la semaine prochaine !
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Ces derniers jours, la neige et le verglas ont fait parler d'eux sur l'extrême Nord du pays. Une offensive hivernale sur ces régions qui n'a pas empêché les températures d'atteindre des niveaux
de saison voire même bien au-delà sur le reste de la France. Mais cette situation devrait évoluer pour toute la semaine à venir.
VERS UNE SEMAINE SOUS LES MOYENNES DE SAISON
En effet, nous assistons au retour des hautes pressions depuis les Iles Britanniques, et ceci dès ce week-end. Avec la présence d'un système dépressionnaire vers la Méditerranée et les Balkans,
notre pays sera positionné dans un flux continental, apportant un air temporairement plus froid en directeur de l'Europe Centrale et même de l'Europe de l'Est.
Situation générale prévue - lundi 13 janvier 2025 - ECMWF
Mais si la masse d'air devrait ensuite se radoucir en altitude, la présence de l'anticyclone devrait emprisonner l'air froid près du sol durant plusieurs jours consécutifs. Cette
situation en plein hiver est donc propice à une baisse sensible des températures. C'est en effet une bonne partie de l'Europe de l'Ouest qui devrait renouer avec des températures
en-dessous des moyennes de saison pour les jours à venir. La France pourrait même être parmi les pays Européens possédant l'anomalie la plus froide pour la semaine prochaine !
Anomalie de température - prévision du 11 au 17 janvier 2025 - modèle GFS via Karsten Haustein
LE RETOUR DES GELÉES GÉNÉRALISÉES
Si ce froid l'après-midi restera des plus classiques (températures faiblement positives, bien que souvent inférieures à +5°C sur un grand nombre de régions en première partie de
semaine), c'est durant la nuit et en matinée que cette séquence froide sera la plus notable. Il faudra compter sur l'installation de gelées, et ceci sur 95% du pays
environ à partir de ce dimanche et jusqu'au milieu de semaine à venir. Seule la frange littorale Méditerranéenne devrait y échapper (ceci de façon partielle puisque les gelées seront
bien présentes dans l'arrière-pays Méditerranéen).
Probabilité de gelées - matinées du dimanche 12 au mercredi 15 janvier 2025 - Modèle PE-ARPEGE via Meteociel
Déjà installées ce dimanche, ces gelées s'étendront ce lundi à la totalité des régions, notamment à la faveur de nuits au ciel clair et dégagé. Des gelées qui devraient même petit à petit
s'accentuer, devenant fortes : des valeurs inférieures à -5°C seront plausibles localement en plaine dès lundi en Auvergne et près des frontières de l'Est, avant de
concerner une grande moitié Est de la France pour la matinée de mardi qui s'annonce la plus froide de la semaine (localement, des valeurs de -6 à -8°C ne sont pas exclues en
plaine dans le Nord-Est).
Ces gelées commenceront ensuite à régresser par les côtes de la Manche mercredi matin à la faveur du retour de la nébulosité sur ces régions...
Températures minimales prévues - matinées du dimanche 12 au mercredi 15 janvier 2025 - Weather Online
DURABLEMENT SEC SOUS L'ANTICYCLONE
Du froid oui... mais un temps sec ! Après les précipitations abondantes observées en ce début d'année, occasionnant des crues généralisées sur la moitié Nord, l'anticyclone
devrait lui aussi s'installer durablement. Les pressions seront même très élevées en début de semaine avec jusqu'à 1040hPa au Nord, et devraient rester au-delà des
1030hPa sur la totalité de la semaine.
Pression atmosphérique - prévision sur la semaine du 13 au 19 janvier 2025 - ECMWF
Avec de telles valeurs de pression, aucune perturbation se pourra s'aventurer aux abords du pays. Les quelques précipitations encore observées ce samedi seront les dernières
avant près d'une dizaine de jours sur la France. Toute la semaine à venir devrait donc être intégralement sèche, ou du moins jusqu'au week-end prochain a minima... de quoi
orienter à la baisse le niveau de nos cours d'eau, et interrompre les crues actuelles !
Accumulation des précipitations - prévision du 11 au 19 janvier 2025 inclus - Modèle GFS via WxCharts
Si la situation semble assez stable et fiable, quelques incertitudes demeurent quant à la présence de brouillards et nuages bas. N'hésitez pas à consulter nos prévisions expertisées et
actualisées quotidiennement sur notre site Météo-Villes.
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Comment expliquer de tels incendies à Los Angeles ?
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Des incendies dévastateurs et meurtriers
Depuis maintenant plusieurs jours, de virulents incendies concernent la région de Los Angeles aux États-Unis, concernant notamment des quartiers très prisés et aisés de la cité des Anges. En
milieu de semaine, ce fut notamment le secteur de Pacific Palisades qui fut particulièrement touché par un feu s'étant très rapidement propagé depuis les montagnes environnantes, brûlant plus de
7 000 hectares de végétation mais surtout plus de 1000 habitations, en faisant d'ailleurs l'un des incendies les plus virulents de l'histoire de Los Angeles.
Selon les autorités plus de 75% de ce quartier particulièrement prisé serait parti en fumée.
Pacific Palisades presque entièrement rasé par les flammes en ce milieu de semaine – Photographie : Kit Karzen
En parallèle de cet incendie particulièrement virulent, d'autres feux se sont également déclenchés de façon quasi simultanée sur les reliefs au Nord-Ouest de la ville de Los Angeles, comme
l'incendie d'Eaton, ayant déjà brûlé plus de 4000 hectares de végétation ou encore l'incendie des collines d'Hollywood, s'étant déclenché au beau milieu d'un quartier très résidentiel.
Incendie sur les collines d'Hollywood dans la nuit du 8 au 9 janvier 2025 – Via Twitter @abc7chriscristi
D'après les forces d'intervention californiennes, plus de 2 000 habitations sont pour le moment parties en fumée près des reliefs bordant le Nord et le Nord-Ouest de Los Angeles alors que la
plupart des feux sont encore loin d'être maîtrisés à ce jour. Même si plus de 130 000 personnes ont été évacuées en raison de la menace des flammes, 5 victimes ont été signalées par les
autorités.
Lever de soleil sous un épais nuage de fumées à Los Angeles ce 8 janvier 2025 – Photographie : Andrew Kimmel
Comment expliquer de tels incendies en plein hiver ?
Les incendies ne sont malheureusement pas rares en Californie, cette région étant réputée pour ses feux dévastateurs se produisant quasiment chaque année. Néanmoins, la saison des feux se déroule
en général entre juin et octobre sur cette région des États-Unis, ce qui rend les feux concernant Los Angeles en ce début janvier d'autant plus atypiques.
Nombre d'incendies moyen en fonction du mois de l'année en Californie – Via Weather.com
Plusieurs facteurs ont néanmoins favorisé le déclenchement de ces incendies dévastateurs en ce début d'année 2025.
D'une part, les derniers mois se sont montrés particulièrement secs sur la région. En effet, la station de Los Angeles n'a enregistré aucune précipitation significative depuis le 5 mai 2024
(3.3mm) alors que le mois de décembre est censé être le mois le plus humide de l'année sur le secteur, marquant d'ailleurs le début de la saison humide sur le Sud de la Californie. Notez
également que le taux d'humidité est particulièrement bas depuis quelques jours sur la région... (souvent 25 à 30%).
Le cumul de pluies annuel de Los Angeles n'est que de 362mm avec des pluies se retrouvant principalement durant la saison froide, ce qui est typique des irrégularités d'un climat méditerranéen.
Néanmoins, ce régime de pluies plus important entre novembre et mars est également très irrégulier et certains hivers peuvent également de montrer très secs, comme c'est le cas
actuellement. Ce type de sécheresse extrêmement marqué débordant jusqu'en début de saison humide a par exemple déjà pu être observé sur le secteur en 1956, 1958, 1962, et plus récemment en 2017,
2020 et cette année.
Cumuls de précipitations en 2024 à Los Angeles et comparaison avec la moyenne annuelle de la ville - Infoclimat et Wikipedia
Selon les météorologues américains, ce début de saison humide est parmi les 10 plus secs depuis le début des relevés météorologiques sur la région, ce qui fait que la sécheresse s'accentue peu à
peu ces dernières semaines, notamment autour de Los Angeles où celle-ci était considérée comme "sévère" au début du mois de janvier 2025.
Évolution de la sécheresse en Californie entre la fin décembre 2024 et le début du mois de janvier 2025 - LA Times
Cette sécheresse marquée intervient également après deux hivers exceptionnellement humides sous l'influence du phénomène planétaire El Niño. Paradoxalement, le début d'année 2024 avait au
contraire été marqué par des inondations parfois catastrophiques du côté de Los Angeles avant que la tendance ne s'inverse complètement au printemps.
Inondations à Los Angeles au début du mois de février 2024 – Via The Weather Channel
Ces deux hivers très humides successifs ont permis à la végétation de se développer fortement sur la région, végétation qui s'est ensuite nettement asséchée depuis l'été dernier en raison du
manque de pluie et des vagues de chaleur successives. Ainsi, le « combustible » disponible pour de potentiels incendies se montrait très important depuis maintenant plusieurs mois sur
le secteur.
Néanmoins, c'est notamment la levée des vent de Santa Ana qui a favorisé le déclenchement de ces virulents incendies en ce début janvier 2025. Ces vents sont des vents chauds typiques de l'hiver
californien, nommés d'après le canyon de Santa Ana dans le Sud de la Californie.
Ceux-ci se forment lorsqu'une zone de hautes pressions s'établit du Grand Bassin, secteur comprenant une partie du Nevada, de l'Utah, de l'Idaho et du Sud-Est de l'Oregon alors qu'une zone
dépressionnaire s'isole sur le Nord du Mexique. Le gradient de pression entre ceux deux zones induit un renforcement du vent sur la Californie, notamment sur le Sud de l'État et la région de Los
Angeles, un mode de formation similaire à celui du mistral du côté de la France lorsqu'une zone dépressionnaire plonge vers le Golfe de Gênes ou l'Italie.
Situation favorisant la formation des vents de Santa Ana sur la Californie en ce milieu de semaine – Via WX CHARTS
En traversant les zones désertiques et les reliefs, ces vents se renforcent et se réchauffent, tout en asséchant drastiquement la masse d'air sur les régions touchées. Une situation classique
d'effet de foehn se met alors en place sur la région de Los Angeles avec de puissantes rafales de vent dans un air doux pour la période mais surtout très sec, un élément favorisant nettement le
déclenchement et la propagation rapide d'incendies.
Explication des vents de Santa Anna et de l'effet de foehn associé – WPXI, traduit par Météo-Villes
Ces derniers jours, les vents de Santa Ana se montraient particulièrement puissants sur la région, dépassant parfois les 150km/h en rafales sur les reliefs bordant Los Angeles, le tout donc sous
un air très sec et doux. En ajoutant à ce cocktail à haut risque une végétation asséchée par le temps durablement sec et régulièrement chaud de ces derniers mois, tous les éléments étaient réunis
pour que des feux virulents se déclenchent autour de la cité des anges en ce début janvier 2025.
Selon de nombreux témoignages, les principaux incendies auraient été déclenchés par des courts circuits provoqués par l'entrechoquement de câbles électriques consécutifs aux violentes rafales.
Ceux-ci auraient mis le feu à la végétation environnante et les vents violents auraient ensuite permis aux incendies de se propager très rapidement jusqu'à des zones densément peuplées, celles-ci
étant orientées dans la direction du vent.
Courts circuits provoqué par des câbles électriques poussés par le vent le 8 janvier 2025 à Los Angeles – via Twitter @JohnCremeansUSA
Par la suite, les incendies se seraient propagés sur de plus nombreux secteurs à cause de braises soufflées par les rafales, permettant à de nouveaux foyers de se déclencher sur des secteurs
parfois très éloignés des feux principaux. Néanmoins, d'autres hypothèses envisagent des déclenchement criminels sur les collines de Los Angeles, hypothèses qui resteront à confirmer par les
autorités compétentes.
Braises emportées par le vent lors des incendies de ce milieu de semaine à Los Angeles – Via Twitter @stuartpalley
En cette fin de semaine, les vents de Santa Anna se calment heureusement sur la région, permettant aux pompiers, présents par milliers sur le secteur, de lutter plus efficacement contre les
flammes et éviter que le bilan de ces incendies exceptionnels ne s'alourdisse encore.
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Encore de la neige ce vendredi, notamment sur les hauteurs
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Après les chutes de neige observées mercredi 8 et jeudi 9 janvier 2025 dans le nord de la France et en Belgique, un nouvel épisode pluvio-neigeux est prévu au cours de la journée du vendredi 10
janvier 2025.
Un cas d'école de conflit de masses d'air
L'animation ci-dessous est particulièrement évocatrice. La France se trouve actuellement au sein d'un véritable cas d'école de conflit de masses d'air. Alors que l'air doux d'origine subtropicale
remonte sur les deux tiers sud de l'hexagone, l'air froid présent sur les Îles Britanniques concerne les régions les plus septentrionales et s'enfoncera de nouveau sur un bon quart nord-est ce
vendredi 10 janvier 2025. Cette configuration favorise des épisodes pluvio-neigeux au niveau de la zone de contact entre les deux masses d'air.
Anomalie thermique de la masse d'air du mercredi 8 au samedi 11 janvier 2025 - tropicaltidbits.com
Certaines régions du nord ont été concernées par plusieurs changements brutaux de masses d'air au cours des deux derniers jours. C'est par exemple le cas de l'Île-de-France. Après une domination
du froid le mercredi 8 janvier 2025, Paris a brutalement basculé dans l'air doux en soirée avec une température passant de 5 à 14°C en quelques heures ! Après une nuit très douce, l'air froid est
revenu brutalement (occlusion) en milieu de matinée du jeudi 9 janvier 2025 avec une baisse de 8,5°C en 1h30 (et quelques flocons mêlés à la pluie) !
Température mesurée dans le centre de Paris les mercredi 8 et jeudi 9 janvier 2025 - Météo Paris
L'extrême nord les pieds dans la neige
En après-midi du mercredi 8 janvier 2025, un épisode neigeux a débuté sur la Seine-Maritime. Sur les hauteurs du pays de Caux, il est parfois tombé 3 centimètres durant l'après-midi, rendant les
conditions de circulation très délicates comme le montre le cliché ci-dessous. Les chutes de neige sont tombées par des températures faiblement positives, si bien que la tenue fut facilitée sur
les hauteurs mais difficile aux altitudes les plus basses.
Neige dans le pays de Caux (76) le mercredi 8 janvier 2025 - photo Véronique Queval
Plus tardivement, ce fut au tour de la Somme et du Nord-Pas-de-Calais d'être concernés par cet épisode neigeux. Le département le plus touché fut le Pas-de-Calais où les chutes de neige ont
perduré durant une bonne partie de la nuit et jusqu'en matinée du jeudi 9 janvier 2025. C'est sur les hauteurs de l'Artois que les cumuls furent les plus importants avec parfois une
dizaine de centimètres vers 200 mètres d'altitude, comme l'illustre la photo ci-dessous à Cassel.
Plus de 10 cm de neige à Cassel (59) le jeudi 9 janvier 2025 - photo Daf Né Royer Charbonnier
Toutefois, cet épisode s'est joué au degré près. Aux altitudes les plus basses et dans le centre des villes, où il faisait généralement un degré de plus que sur les hauteurs, la tenue de la neige
fut plus délicate avec des cumuls finalement modestes. Par exemple, la station de l'aéroport de Lille-Lesquin a totalisé 4 cm de neige au sol en matinée du jeudi 9 janvier 2025 mais la neige
était beaucoup moins présente dans le centre-ville de Lille, où la tenue fut plus difficile.
Couche de neige modeste dans le centre de Lille (59) le jeudi 9 janvier 2025 - webcam
Neige et pluies copieuses ce vendredi
Ce vendredi 10 janvier 2025, une nouvelle perturbation océanique va circuler sur la France. Entre l'air froid au nord et l'air doux au sud, un nouveau conflit pluvio-neigeux est attendu. Dès le
matin, la pluie pourra se changer en neige du nord de la Bretagne au Centre puis ce risque se décalera vers la Bourgogne-Franche-Comté en après-midi. Toutefois, les températures seront souvent
faiblement positives ce qui rendra la tenue aléatoire aux altitudes les plus basses. Il pourrait tomber 2 à 5 cm sur les hauteurs des Côtes-d'Armor, du sud de la Normandie, du
nord des Pays de la Loire et de la Bourgogne.
Risque de neige pour ce vendredi 10 janvier 2025 - Météo Villes
Des régions de l'ouest vers le centre, il faudra surveiller de nouvelles précipitations copieuses. On attend souvent 10 à 20 mm, ponctuellement 30 mm, venant s'ajouter aux pluies abondantes des
derniers jours (parfois plus d'un mois de pluie en quelques jours). Ces cumuls vont aggraver la situation hydrologique, qui est devenue critique ce jeudi 9 janvier 2025 dans le nord-ouest de la
France.
Cumuls de pluie prévus ce vendredi 10 janvier 2025 - meteologix.com
Avec les précipitations copieuses observées ces derniers jours, de nombreux cours d'eau du nord et de l'ouest de la France réagissent et affichent des niveaux élevés. Dans le nord-ouest, de
nombreux tronçons ont été placés en vigilance orange par les services de Vigicrues : Orne, Dives, Touques, Calonne, Orbiquet, Epte, Meu, Vilaine, Seiche & Sèvre nantaise.
Carte de vigilance des cours d'eau ce jeudi 9 janvier 2025 - Vigicrues
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Nouveaux épisodes de neige entre mercredi et vendredi
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Des épisodes neigeux sont prévus en plaine entre le mercredi 8 et le vendredi 10 janvier 2025. Météo Villes fait le point sur les dernières prévisions et les régions menacées.
Imposant conflit de masses d'air en cause
Il suffit de regarder l'animation ci-dessous pour comprendre les raisons de cette menace neigeuse. La France se trouve actuellement au sein d'un véritable cas d'école de conflit de masses d'air.
Alors que l'air doux d'origine subtropicale remonte sur les deux tiers sud de l'hexagone, l'air froid présent sur les Îles Britanniques concerne les régions les plus septentrionales et
s'enfoncera sur un bon quart nord-est d'ici à la fin de la semaine. Cette configuration favorise des épisodes pluvio-neigeux au niveau de la zone de contact entre les deux masses d'air.
Anomalie thermique de la masse d'air du mercredi 8 au samedi 11 janvier 2025 - tropicaltidbits.com
Ce choc de masses d'air se fait particulièrement sentir au sol. Ce mercredi 8 janvier 2025, les températures maximales vont généralement plafonner entre 1 et 3°C au nord de la Seine tandis
qu'elles dépasseront aisément les 10°C au sud de celle-ci. Au sud de la Loire, on prévoit des maximales souvent comprises entre 14 et 17°C, des niveaux particulièrement doux pour un début
janvier. Le contraste nord-sud restera marqué jeudi 9 janvier avec seulement 2 à 5°C au nord de la Seine contre 13 à 20°C sur la moitié sud.
Températures maximales prévues ces mercredi 8 et jeudi 9 janvier 2025 - Météo Villes
Neige sur l'extrême nord jusqu'à jeudi matin
L'épisode neigeux qui débutera ce mercredi 8 janvier 2025 en après-midi va concerner les régions les plus septentrionales du pays. Alors que la douceur remontera jusqu'en région parisienne, l'air
froid restera ancré sur le Benelux et la pluie se changera en neige à partir de la Seine-Maritime, du nord de l'Oise et de la Somme, gagnant ensuite le Nord-Pas-de-Calais et la Belgique en
soirée. L'épisode neigeux se poursuivra une partie de la nuit et jusqu'en matinée du jeudi 9 janvier avant une accalmie.
Nature des précipitations du mercredi 8 janvier 2025 à 13h au jeudi 9 janvier 2025 à 16h (neige en violet) - wxcharts.com
Selon les toutes dernières modélisations, les sols vont blanchir au nord d'un axe reliant Le Havre à Metz. Il tombera souvent entre 2 et 5 centimètres d'ici jeudi matin de l'est
de la Seine-Maritime vers la Belgique mais des cumuls de 10 cm seront possibles localement, notamment sur les collines de l'Artois. Cette neige s'annonce lourde et collante car
elle tombera par des températures avoisinant le zéro durant la majeure partie de l'épisode. Sur le restant d'une large moitié nord, des pluies copieuses sont au programme.
Cumuls de neige prévus du mercredi 8 janvier 2025 en après-midi au jeudi 9 janvier 2025 à midi - Météo Villes
Face à cet épisode, Météo France a placé 5 départements du nord du pays en vigilance orange neige & verglas. Il s'agit de l'Oise, de la Seine-Maritime, de la Somme, du Nord et du
Pas-de-Calais. La vigilance entre en vigueur ce mercredi 8 janvier 2025 à 14 heures et sera valable jusqu'au jeudi 9 janvier 2025 à 12h.
Carte de vigilance valable jusqu'au jeudi 9 janvier 2025 à 12h - Météo France
Nouveau risque de neige vendredi
Une nouvelle perturbation océanique entrera sur la France vendredi 10 janvier 2025. Avec un conflit de masses d'air toujours en place entre l'air froid sur le nord et l'air doux au sud, il faudra
surveiller attentivement une nouvelle menace d'épisode pluvio-neigeux. Pour l'heure, il existe encore des incertitudes quant à la trajectoire exacte de la perturbation mais il semblerait que la
zone la plus exposée aux précipitations neigeuses s'étire entre la Normandie et la Suisse.
Probabilité de précipitations neigeuses en Europe le vendredi 10 janvier 2025 -
wxcharts.com
Comme le montre l'animation ci-dessous, qui indique le scénario majoritaire en date du mercredi 8 janvier 2025, la zone propice à la neige semble s'étirer sur un axe allant de la Normandie à la
Bourgogne-Franche-Comté, tandis que la pluie dominerait de la Bretagne à l'Auvergne-Rhône-Alpes. On note toutefois que des incertitudes sont encore présentes quant à la nature exacte des
précipitations, souvent à la frontière entre neige fondante et neige susceptible de tenir au sol.
Nature des précipitations le vendredi 10 janvier 2025 (vert = pluie, orange = pluie/neige, bleu = neige) - meteologix.com
Pour l'heure, il reste prématuré d'apporter davantage de précisions quant aux régions concernées et aux cumuls au sol puisque les scénarios ne sont pas encore tous accordés et que la prévision se
joue au degré près quant à la nature des précipitations. Consultez régulièrement l'évolution de nos prévisions >>>
>> Lire la suite
Bilan météo et climatique de l'année 2024 : une année très arrosée et grise, mais une nouvelle fois douce !
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Toute l'équipe de Météo-Villes vous souhaite une très bonne année 2025 ! Et pour débuter cette nouvelle année, il est l'heure de faire les comptes de l'année écoulée. Place donc au bilan
météorologique et climatique complet de cette ANNÉE 2024 en termes de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations, (par rapport à la moyenne
climatique de référence 1991-2020)*.
De la douceur, encore et toujours... Avec un indicateur thermique national de 13.87°C pour 2024, nous venons de vivre en France la 5e année la plus chaude depuis
le début des mesures météorologiques. Nous nous situons exactement à +0.91°C au-dessus de la moyenne de référence de la période 1991-2020.
Les 5 années les plus chaudes en France ont été observées au cours des 7 dernières années (2018, 2020, 2022, 2023, 2024). Le record reste détenu par l'année 2022
(14.51°C, anomalie de +1.55°C), suivie de l'année 2023 (14.40°C, +1.44°C). Le podium est complété par l'année 2020 (14.10°C, +1.14°C).
Anomalies annuelles de températures en France entre 1947 et 2024 - écarts à la moyenne de la période 1991-2020 - Infoclimat
Au total, 10 des 12 mois ont été au-dessus des normales, avec en point d'orgue un incroyable mois de février (+3.6°C, 2e mois de février le + doux en un siècle).
Si le mois de juin a été parfaitement dans les moyennes, il a fallu attendre septembre (-0.4°C) pour passer en dessous et interrompre une série inédite de 31 mois sans
déficit thermique (il fallait remonter à janvier 2022). Au total, ce ne sont pas moins de 237 jours qui ont été plus chaud (65%) contre 129 jours en-dessous des normes
(35%).
Anomalies mensuelles de température en France sur l'année 2024 - écarts à la moyenne de la période 1991-2020
Après une brève séquence hivernale du 8 au 14 janvier, une longue séquence incroyablement douce a concerné tout le pays du 23 janvier au 22
février, suivi de nouveaux pics de douceurs jusqu'à la mi-avril. Il faudra attendre la seconde moitié d'avril pour trouver une seconde et déjà dernière
période froide avec des gelées printanières tardives.
A l'approche de l'été, un pic de fraîcheur a été observé autour de la mi-juin. S'en est suivi des températures fluctuantes jusqu'à la fin
juillet, date à laquelle deux vagues de chaleur se sont succédé (du 29 juillet au 2 août, puis du 6 au 13 août). L'été s'est bouclé par une ultime
bouffée de fortes chaleurs du 28 août au 2 septembre.
La première séquence automnale s'est manifestée autour de la mi-septembre avec les toutes premières gelées blanches. Ceci n'a pas empêché l'installation d'une
douceur durable durant la quasi-totalité du mois d'octobre. Novembre et décembre ont fait l'objet de variations de températures, tantôt douces, tantôt plus froides en fonction
des régions.
Indicateur thermique national (température moyenne) sur l'année 2024 et écarts à la moyenne 1991-2020 - Infoclimat
Tout comme les deux précédentes années, 2024 se démarque par un excédent thermique sur la totalité des villes de notre panel. L'excédent se montre encore plus marqué dans tout
l'Est de la France, dépassant la barre du +1°C à l'Est d'une ligne allant des Pyrénées centrales aux Hauts-de-France : nous grimpons jusqu'à +1.4°C à Brive, Colmar ou encore
Strasbourg, +1.5°C à Charleville-Mézières, et même +1.6°C à Ajaccio.
Sur l'Ouest du pays, cette anomalie est un peu moins franche, bien que compris entre +0.7 et +0.9°C dans le Sud-Ouest, en Normandie ou encore sur le bassin
Parisien (+0.8°C à Paris-Montsouris). C'est en Bretagne ainsi qu'en Pays-de-la-Loire où l'on observe les écarts les plus faibles, avec +0.5°C à
Brest, ou encore +0.4°C pour les stations de Nantes, Rennes et Lorient.
En termes de pluviométrie, nombreux d'entre vous ont été frappés par les pluies très excessives et les inondations régulièrement observées à travers toute la France. En effet,
cette année 2024 a été particulièrement arrosée avec un excédent pluviométrique national à hauteur de +15%. Il s'agit dès lors de la 7e année la plus arrosée en
métropole depuis le début de la série homogène en 1959.
Si janvier avait été quelques peu sec, la fin d'hiver a été incroyablement humide avec deux mois de février (+62%) et surtout de mars (+98%) abondamment
pluvieux. Mars 2024 se classe par ailleurs au 5e rang des mois de mars plus arrosés depuis le début des mesures en 1958. Le printemps n'a pas été en reste avec en point d'orgue
un mois de mai (+55%) lui aussi bien trop humide par rapport à la moyenne.
Si l'été a permis un répit du côté des précipitations (-7% en juillet, -23% en août), des inondations parfois majeures ont refait surface à l'automne à la faveur de deux
nouveaux mois excessifs (+61% en septembre et +39% en octobre). Il faudra attendre la toute fin d'année pour voir enfin cette série pluvieuse infernale s'interrompre plus durablement,
avec novembre et décembre se démarquant par des déficits de l'ordre de -30%.
Anomalies mensuelles de pluviométrie en France sur l'année 2024 - écarts à la moyenne de la période 1991-2020
Cet excédent pluviométrique est par ailleurs global, concernant la très grande majorité des régions. Sur le bassin Parisien et en Centre-Val-de-Loire, cette année 2024 a même été
exceptionnellement humide, avec un excédent allant de +30 à +50% : nous grimpons sur l'Ile-de-France à +42% à Paris-Montsouris, et même +51% à
Melun.
Quelques rares secteurs font toutefois exception. C'est notamment le cas des plaines de l'ex-région Languedoc-Roussillon avec un déficit de -5 à -10% voire même de -20%
sur l'Aude (-28% à Carcassonne). La Corse du Sud a vécue également une année plus sèche que la moyenne (-19% à Ajaccio), tout comme les
Côtes-d'Amor (-10% à Saint-Brieuc).
Le cumul pluviométrique agrégé au niveau national est d'environ 1070mm, contre une moyenne de 935mm. L'ensemble de l'Arc Atlantique, le Limousin, l'Ouest et le Sud du du
Massif-Central, les Pyrénées, la Franche-Comté, les Alpes, les Vosges, le Jura, les Ardennes ou encore la Côte d'Azur représentent une liste non exhaustive des régions avec des cumuls
ayant dépassé la barre des 1000mm au cours de cette année.
En Ile-de-France où l'on observe les excédent les plus forts, le cumul atteint 901.1mm à Paris-Montsouris, un nouveau record dépassant les 900.6mm de l'année 2000. Un record
également à Melun avec 998mm contre 879mm en 1999.
Sur notre panel de stations, les valeurs les plus élevées sont pour les villes de Limoges (1207mm), Aurillac (1282m), Besançon (1299mm), Brest (1437mm) et surtout Biarritz
(1819mm) comme souvent la station principale la plus arrosée de métropole. Sur le réseau secondaire, certaines stations des Cévennes Ardéchoises parviennent même à franchir les
3000mm (!) à la faveur de plusieurs épisodes cévenols, dont un remarquable à la mi-octobre ayant apporté jusqu'à 700mm en l'espace de 48 heures.
Si l'on se situe autour des 700mm sur le nord et l'Est de la Bretagne (691mm à Rennes, 685mm à Saint-Brieuc), dans le sud de l'Alsace (701mm à Colmar), en plaine
de la Limagne (715mm à Clermont-Ferrand) ou encore dans l'Aisne (689mm à Saint-Quentin), c'est comme bien souvent sur les villes du Languedoc-Roussillon,
de la Provence ou de la Corse occidentale où les pluies ont été moins abondantes. Plusieurs stations du panel descendent sous le seuil des 600mm annuels : 580mm à
Montpellier, 556mm à Marseille-Marignane, 518mm à Perpignan, 516mm à Ajaccio... et même 477mm seulement pour Carcassonne !
Du côté de l'ensoleillement, cette année 2024 s'est montrée bien triste. A l'échelle nationale, le bilan est déficitaire de l'ordre de -8% sur notre panel de stations,
proche des niveaux les plus bas observés en 1987 et durant le trio 1992-1993-1994 (-10 à -12%). Ceci contraste avec les 7 dernières années, plus ensoleillées que
la normale (près de +15% en 2022, année la plus ensoleillée depuis au moins 1959).
Mais si ce bilan de -8% ne semble pourtant pas aussi pessimiste qu'escompté, l'impression terriblement morose se démarque par la fréquence de ces périodes grises : 10 des 12 mois de cette
année 2024 ont été moins ensoleillés que la moyenne, seuls février (+12%) et août (+13%) sortant du lot (ainsi que novembre, dans la moyenne). 4 mois
ont vu un déficit d'ensoleillement au-delà des -10%, avec en point d'orgue un mois de septembre (-23%) particulièrement nuageux.
Anomalies mensuelles d'ensoleillement en France sur l'année 2024 - écarts à la moyenne de la période 1991-2020
C'est sur l'ensemble de la moitié Nord où cette année 2024 s'est montré la plus grise et maussade au niveau du ciel, avec un déficit d'ensoleillement souvent inférieur à
-10%. Des Pays-de-la-Loire à la Picardie en passant par la région Parisienne, ce déficit se creuse même jusqu'à -15% par endroit : -12% à Paris, -15% à Orléans
ou encore Tours, -16% à Chartres et du côté du Mans. Le Nord des Alpes, ou encore la Bourgogne-Franche-Comté ne sont pas en reste avec -14% pour
Bourg-Saint-Maurice, Dijon et Besançon.
Sur les villes les plus méridionales, le bilan est un peu plus proche des moyennes, de l'Occitanie à la Corse en passant par la Provence ou le sud du Massif-Central (entre 0 et
-5%). Seulement deux villes de notre panel ont réussi à attendre leur norme d'ensoleillement annuelle : il s'agit de Marseille-Marignane ainsi que d'Ajaccio,
terminant l'année avec une note de +2%.
Avec un tel déficit, les villes septentrionales n'ont en général pas observé plus de 1700 heures de soleil à quelques exceptions près (Colmar, La Roche-sur-Yon, Lorient). Du
Nord de la Bretagne aux Ardennes en passant par la Normandie, les Hauts-de-France et le secteur de la capitale, le soleil ne s'est manifesté que de 1400
à 1500 heures seulement (1509h pour Paris). En queue de peloton, les villes les moins ensoleillées sur panel sont Charleville-Mézières (1392h) et
surtout Brest (1363h) qui termine bon dernier.
Un ensoleillement un peu plus correct dans le Sud-Ouest ou encore en Auvergne-Rhône-Alpes, fluctuant selon les villes entre 1800 et 1950 heures,
parfois même aux alentours de la barre des 2000 heures (1991h à Grenoble-St-Geoirs, 2073h à Aurillac, 2086h à Albi).
Mais c'est bien sur dans le Sud-Est et près de la grande bleue où le soleil a été le plus présent cette année, dépassant même largement les 2500h : 2630h à
Nîmes, 2642h à St-Auban, 2732h à Nice, 2855h à Ajaccio... La palme revenant à la station de Marseille-Marignane et ses 2944 heures de soleil (soit près du double qu'à Paris !).
Récapitulatif :
Les bilans mensuels :
Janvier (>>)
Février (>>)
Mars (>>)
Avril (>>)
Mai (>>)
Juin (>>)
Juillet (>>)
Août (>>)
Septembre (>>)
Octobre (>>)
Novembre (>>)
Décembre (>>)
Les bilans saisonniers :
Hiver (décembre 2023 / janvier 2024 / février 2024) (>>)
Printemps (mars / avril / mai) (>>)
Été (juin / juillet / août) (>>)
Automne (septembre / octobre / novembre) (>>)
* PANEL DE 73 STATIONS
Température – pluviométrie – ensoleillement :
Agen, Ajaccio, Albi, Alençon, Angers, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Bourges, Bourg-Saint-Maurice, Brest, Brive, Caen, Calais, Carcassonne,
Charleville-Mézières, Chartres, Château-Arnoux-Saint-Auban, Châteauroux, Cherbourg, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Le
Touquet, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort,
Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Rouen, Saint-Brieuc, Saint-Dizier, Saint-Etienne, Saint-Geoirs (Grenoble), Saint-Girons, Saint-Quentin, Strasbourg, Tarbes,
Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.
Température – pluviométrie (pas de mesure ou absence d'une série de données complète d’ensoleillement) :
Abbeville, Hyères, Lille, Metz, Romorantin.
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