Actualités Météo Paris

Formation de tornades de type Landspout, ce vendredi 17 et samedi 18 mai en France ()
Depuis hier, de nombreux tubas sont observés en France. Certains, particulièrement développés, laissaient planer un doute sur la survenue de tornades. Aujourd'hui, c'est chose confirmée.   De nombreux tubas observés vendredi entre Bretagne et région Centre-Val-de-Loire...   Le Finistère et plus particulièrement la région de Brest ont été concernés par de très nombreux cas de tubas ce vendredi 17 mai. Certaines photos présentent un phénomène double.     Double tuba dans la région de Brest - Forums d'Infoclimat       Tuba très développé dans le Finistère - Forums d'Infoclimat       Tuba très développé (possible tornade) dans le Finistère - Forums d'Infoclimat       Probable tornade de type "landspout" observée à Marans en Charente-Maritime - page Facebook "Habitants de MARANS" par Charlotte PAJOT       Tuba observé près d'Avaray (41) vers la Beauce - Infoclimat     De nouveaux et nombreux phénomènes observés entre Bretagne et Île de France ce dimanche 18 mai     Cette journée, cette série de phénomènes tourbillonnaires s'est poursuivie. Le clou du spectacle s'est produit dans les plaines de Beauce entre Orgères-en-Beauce et Loigny-la-Bataille en fin d'après-midi avec la formation d'une magnifique tornade de type "landspout" dans un champ. Le vortex, couronné de poussière, est parfaitement visible. En voici quelques images vues sur des pages météo Facebook ou Twitter:     Image: Andrée-Anne Legourd - association Météo Centre       Image: Frederic Boutin - association Météo Centre     Image: Aurore Berthault - association Météo Centre     D'autres phénomènes tourbillonnaires se sont développés jusque dans le Sud de la Région Parisienne entraînant la formation de tubas parfois spectaculaires.     A la Ferté-Alais (91), un long tuba a retenu l'attention de la foule durant un meeting aérien       Autre tuba observé en Essonne (91) - @LalesAlexandre sur Twitter       Des phénomènes sans conséquences ou de très faible intensité   Bien qu'impressionnantes, ces photographies ne représentent pas de phénomènes excessivement dangereux. Bien que les tornades de type landspout (dite misocycloniques) puissent être impressionnantes, elles sont beaucoup plus réduites et faible que leurs soeurs mésocycloniques issues principalement d'orages supercellulaires. D'un point de vue vocabulaire, les mots existent en anglais comme en français. Pour la tornade mésocyclonique on parle de tornade (tornado) tandis que pour la tornade misocyclonique, on parle de trombe terrestre (landspout)   Une tornade se forme sous un mésocyclone qui mobilise d'immenses masses d'air en rotation généralisée (beaucoup d'énergie en jeu), tandis que la trombe terrestre se forme sous un misocyclone, qui mobilise une masse d'air beaucoup moins importante dans une rotation locale (peu d'énergie en jeu) d'où une différence considérable de puissance.     Différence entre la tornade "vraie" (mésocyclonique) et la trombe terrestre (tornade misocylonique ou landspout)     Pourquoi autant de tubas et des cas de tornades misocycloniques en France durant ces deux derniers jours?     Nous sommes en deuxième quinzaine de mai, et une goutte froide concerne la France. Au centre, il n'y a pas de flux d'altitude particulièrement fort.     La colonne d'air est plutôt sèche, ce qui permet un bon ensoleillement et donc un forçage thermique important au niveau du sol. Au sol, une vaste zone de convergence est observée (coeur d'un minimum dépressionnaire lié à la goutte froide). La convection se forme donc dans un contexte de convergence au niveau du sol avec un air froid en altitude et un fort ensoleillement de fin de printemps. Le flux ascendant n'est pas perturbé dans son mouvement vertical par des flux d'altitude importants qui pourraient le désorganiser. La convergence de surface induit la formation de tourbillons qui pourront être étirés par les courants ascendants et la convection. L'étirement du tourbillon ne change pas son moment cinétique (conservation du moment cinétique)   Un système dont le moment cinétique est constant est donc un système isolé. Sa quantité de mouvement est donc constante.   Ainsi, à l'image d'une patineuse qui resserre les bras le long de son corps, le tourbillon étiré va accélérer, entrainant une chute de la pression en son centre et la formation d'un vortex visible (baisse de la pression > baisse de la température > condensation). D'où l'apparence étroite, frêle et fragile des trombes terrestres/tornades misocycloniques/landspout.   Schéma simplifié des conditions favorables à la formation de trombes terrestres - MeteoVilles     Ainsi, nous retrouvons une excellente corrélation entre les conditions décrites (goutte froide en altitude, convergence de surface, forte convection, vents d'altitude faibles...) et la localisation des phénomènes tourbillonnaires de ces deux derniers jours. Le cas en Charente Maritime étant lié à une autre convergence due aux brises marines.         Quelques cas de tourbillons météorologiques à rapprocher ou éloigner des trombes terrestres     La trombe terrestre est à rapprocher de la trombe marine (ou lacustre sur un lac). Elles sont observées dans les mêmes conditions avec une convergence à 2 ou 3 vents et une convection qui étire les tourbillons de surface.     Trombe terrestre (Andrée-Anne LEGOURD) et trombe marine (Jérémie GAILLARD, prévisionniste pour MeteoVilles)       Un cas particulier de trombe marine est la trombe marine mésocyclonique. Il n'y a pas de mot spécifique pour ce phénomène. Comme la tornade classique, ce phénomène est beaucoup plus puissant que les trombes marines précédemment évoquées (présence d'un mésocyclone).     Tornade mésocyclonique (@JordanHallWX Twitter) et trombe marine mésocyclonique (Jérémie GAILLARD, prévisionniste pour MeteoVilles)       Quant au dust devil (diable de poussière), il est souvent confondu avec le landspout. Néanmoins, contrairement aux landspout, ceux ci ne sont pas formés par un nuage convectif. C'est le sol surchauffé par rapport à l'air ambiant qui donne l'énergie nécessaire au tourbillon pour accélérer. Le fort gradient de température se situe alors entre le sol et les premières dizaines de mètres d'air au maximum. Il est à rapprocher du steam devil (diable de brume) qui peuvent s'observer sur les lacs et mers principalement en automne et en hiver lors des premiers coups de froid quand l'eau est encore tiède.     Dust devil et steam devil  (Jérémie GAILLARD, prévisionniste pour MeteoVilles)         Jérémie GAILLARD - Prévisionniste pour MétéoVilles  
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Pourquoi des inondations dans le Nord-Est en cette saison ? ()
Un front actif apportant de fortes précipitations après plusieurs mois déjà très humides De façon similaire à ce que nous connaissons depuis maintenant plusieurs semaines, une goutte froide s'est de nouveau isolée sur l'Ouest de l'Europe et la France cette semaine. Celle-ci apporte un temps bien humide et instable sur la majorité du pays avec la formation de nombreuses averses et orages, notamment en seconde partie de journée.   Depuis la nuit dernière toutefois, un front ondulant actif circule sur le Nord-Est du pays en marge d'un creux dépressionnaire remontant du Sud vers le Nord du côté de l'Allemagne. Situation atmosphérique du 17 mai 2024 – Modèle Arpège via WX CHARTS   Ce front peu mobile apporte des précipitations parfois fortes sur ce secteur, persistant jusqu'en fin de journée de ce vendredi 17 mai avec des cumuls de ce fait très importants entre le Nord de l'Alsace et la Lorraine. Animation des cumuls de précipitations entre le 16 et le 17 mai 2024 sur le Nord-Est de la France – Modèle arome via WX CHARTS   Ces fortes précipitations se produisent sur des sols déjà gorgés d'eau suite à la succession de perturbations parfois actives concernant la France depuis la mi-octobre dernier. Sous l'influence d'un flux océanique persistant, la France a en effet connu sa deuxième période la plus pluvieuse depuis le début des relevés (65 ans) entre octobre 2023 et fin avril 2024 avec un cumul national moyen de 750mm.   Précipitations en Europe de novembre 2023 à mars 2024 - via climatereanalyzer.org   C'est notamment sur l'Est et le Sud-Ouest du pays que ces pluies ont été les plus fréquentes ces derniers mois avec des cumuls dépassant les 800-900mm sur ces régions entre novembre 2023 et mars 2024, généralement plus de 1100-1200mm près des reliefs, ce qui est énorme en un laps de temps aussi « court ». Le Nord-Est de la France fut très touché par ces précipitations excessives, notamment les abords des Vosges où les cumuls se sont montrés les plus importants. Dans le département du Bas-Rhin, l'excédent pluviométrique atteint par exemple +44% par rapport à la moyenne (1997-2022) avec des précipitations largement excédentaires depuis le début de l'année.   Évolution de l'indicateur de précipitations depuis le 1er janvier 2024 dans le Bas-Rhin – Via infoclimat.fr   Les sols sont donc gorgés d'eau et le niveau des cours d'eau est déjà bien supérieur à la normale sur ce secteur. Ainsi, les précipitations ne parviennent plus à s'infiltrer en profondeur et le moindre épisode pluvieux marqué peut de ce fait engendrer des réactions de cours d'eau notables et des inondations/ruissellements importants comme c'est le cas en cette fin de semaine.   État des nappes phréatiques et niveau des cours d'eau en France au 17 mai 2024 – Via Info-secheresse.fr   Inondations importantes sur le Nord-Est ce vendredi 17 mai 2024 Les fortes précipitations persistent sur le secteur depuis le début de nuit de jeudi 16 à vendredi 17 mai, apportant des cumuls parfois très importants, notamment près des Vosges, du Bas-Rhin et de la Moselle où on dépasse parfois les 80 voire 100mm depuis la nuit dernière. Cumuls de précipitations sur 24h glissantes (16h-16h) sur le Nord-Est de la France – Via infoclimat.fr   En conséquence de cet épisode pluvieux exceptionnel, 4 départements du Nord-Est de la France ont été placés en vigilance par Météo-France, dont le département de la Moselle en vigilance rouge jusqu'en soirée.    Carte de vigilance du 17 mai 2024 - Météo-France   En raison de ces importants cumuls, les inondations se multiplient depuis le début de matinée sur ces départements, se montrant parfois notables. 1 mètre d'eau dans les rues de Bouzonville (57) en milieu de matinée du 17 mai 2024 – Photographie : mairie de Bouzonville   D'autres secteurs sont également touchés par d'importants ruissellements depuis le début de journée, les sols ne pouvant pas absorber de telles quantités de précipitations, comme du côté de Boulay-Moselle (57).   Outre ces ruissellements et inondations en points bas, c'est également le risque de crue qui s'est accentué depuis le début de journée sous ces fortes pluies persistantes. De nombreux cours d'eau ont vu leurs niveaux rapidement augmenter au fil de la journée et ont de ce fait été placés en vigilance par Vigicrues.  Carte vigicrues du début d'après-midi du 17 mai 2024 - Vigicrues   La Nied Allemande en Moselle a par exemple dépassé les pics de crue de mai 2013 et janvier 2018 au niveau de Varize avec des débordements parfois importants de ce fait signalés sur ce tronçon. Le pic de crue devrait y être atteint en cours de nuit prochaine.  Evolution des niveaux de la Nied Allemande à Varize entre le 16 et le 17 mai 2024 - Vigicrues   D'autres cours d'eau observent également des crues significatives ce 17 mai, comme la Sarre et la Moder qui devraient également atteindre un pic de crue la nuit prochaine alors que les pluies perdront heureusement en intensité.  Evolution prévue de la Sarre et de la Moder dans les prochaines heures - Graphique Vigicrues et illustration Météo Suivi Alsace    Le niveau des cours d'eau devrait baisser progressivement en journée de demain samedi 18 mai, les pluies les plus fortes s'étend évacuées de la région, bien que de nouvelles averses parfois orageuses pourront de nouveau engendrer des inondations/ruissellements plus localisés.    Des inondations exceptionnelles pour la période  Des crues et inondations d'une si grande ampleur sont rares en cette période de l'année, celles-ci se produisant en général plutôt entre l'automne et l'hiver. Quelques évènements similaires ont toutefois pu être observés dans le passé, même si ceux-ci restent peu nombreux.  Mai 2013 : inondations notables sur le Nord-Est de la France Au début du mois de mai 2013, un important épisode pluvio-orageux touche une partie du Nord-Est de la France, apportant des cumuls notables sur des sols déjà saturés d'eau par les précipitations successives des semaines précédentes. Le 3 mai, 10 départements du Nord-est sont placés en vigilance orange aux fortes pluies et aux inondations. En 48h, on relève par exemple : 91 mm à Bessey-en-Chaume (21) 63 mm à Chaumont (52) 60 mm à Lyon-St-Exupéry (69) 57 mm à Arbois (39) 55 mm à Dijon (21) 53 mm à Fayl Billot (52) 51 mm à Juzennecourt (52) 51 mm à Lyon Bron (69) Ces importants cumuls entraînent des inondations parfois très importantes sur ces régions, notamment entre la Haute-Marne et la Haute-Saône où des dégâts notables sont observés.  Conséquences des inondations de début mai 2013 en Haute-Marne et en Haute-Saône - Météo-Villes   Les crues se sont ensuite propagées le long des cours d'eau issus du plateau de Langres (Armançon, Ouche, Serein, Marne amont) le 4 mai, qui ont eux aussi rapidement débordé. Dans l'Yonne, des opérations anti-crue ont été menées dans les villes et villages bordant le Serein et l’Armançon. En Côte d'Or, 250 personnes dont les habitations étaient situées à proximité du lac de Pont et Massène ont été évacuées à titre préventif. Enfin, les niveaux des grands cours d'eau et des fleuves tels la Loire, le Rhône ou la Saône ont également bien augmenté, provoquant des débordements en Val de Saône notamment.    9 et 10 avril 1983 :  Les mois d'avril et mai 1983 sont particulièrement frais et humides sur la France avec une succession de perturbations apportant d'importants cumuls de pluie successifs et des inondations sur de nombreuses régions. La Lorraine et l'Alsace furent particulièrement touchées avec des débordements de cours d'eau récurrents durant la première moitié du mois d'avril, atteignant un pic entre le 9 et le 10.    Les rues de Nancy sous les eaux durant le mois d'avril 1983 - Météo-Villes   Retrouvez d'autres évènements de ce type dans notre chronique depuis 1850 >>>     
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Pourquoi toutes ces averses et orages dans les prochains jours ? ()
Nous vivons une séquence rythmée par des averses et des orages quotidiens. Comment expliquer cette instabilité ? Pourquoi plus d'averses l'après-midi et pourquoi moins sur les côtes ? Explications.   Un contexte favorable aux averses et orages Depuis plusieurs jours, averses et orages s'enchaînent sur la France et cela n'est pas près de changer puisque ces conditions instables devraient se poursuivre durant encore 7 à 10 jours (au moins). Il faut dire que le contexte actuel est très propice à l'instabilité. En effet, nous sommes sous l'influence d'une goutte froide centrée sur le golfe de Gascogne. Il s'agit d'une zone dépressionnaire associée à de l'air froid en altitude. Ces dépressions de petite échelle déstabilisent fortement la masse d'air. Anomalie de géopotentiel ce jeudi 16 mai 2024 - via wxcharts.com     La présence d'air froid en altitude est un carburant pour les averses et les orages. En effet, cette situation crée un important contraste thermique entre l'air doux situé près du sol et l'air froid d'altitude. Cette différence génère de l'instabilité car l'air doux, moins dense, a tendance à s'élever et rencontrer l'air plus froid en altitude. Cette rencontre entre air doux et air froid provoque une condensation de la vapeur d'eau contenue dans l'atmosphère et le développement des nuages. En règle générale, plus la différence entre la température au sol et la température en altitude est importante et plus averses & orages pourront se multiplier et s'intensifier. Schéma du mécanisme de formation d'une averse – via l'avionnaire     Un casse-tête pour les prévisions météo Ces configurations instables compliquent la vie des météorologues. Dans ces situations, une multitude d'averses et d'orages se déclenchent et circulent de manière anarchique. Ces derniers ne font souvent que quelques kilomètres de large. Ainsi, les habitants d'une même région peuvent vivre une journée bien différente. Les plus chanceux peuvent passer au travers des averses et profiter de belles éclaircies tandis que les moins heureux peuvent subir plusieurs orages au cours de la même journée. D'une ville à une autre, l'impression générale de la journée peut donc être très différente. Modélisation des averses et des orages de ce jeudi 16 mai 2024 - via wxcharts.com     Ces différences locales voire ultra-locales touchent aux limites de la prévision. Nous ne pouvons bien évidemment pas prévoir quelles seront les communes les plus arrosées et quelles seront les communes épargnées. Ainsi, il est important de garder à l'esprit que les averses indiquées sur nos cartes ou dans nos tableaux de prévisions représentent un risque et non une certitude. Dans le doute, il est préférable de se munir de son parapluie et ce même si le soleil brille, car le temps peut changer très vite dans ce type de configuration. Risque d'averses presque partout ce week-end mais impossible d'être précis à échelle locale - Météo Villes     Pourquoi plus d'averses l'après-midi ? Dans ce type de situation, il n'est pas rare d'observer un début de journée calme avant que les averses et les orages ne se déclenchent dans le courant de l'après-midi. C'est d'ailleurs ce qu'il s'est passé ce jeudi 16 mai 2024 sur le nord-ouest de la France. Alors que la matinée fut très lumineuse du Centre à la Bretagne, les nuages ont rapidement pris en volume dès la mi-journée et les averses orageuses se sont multipliées durant l'après-midi. L'animation satellite ci-dessous est un cas d'école. Animation satellite au nord-ouest ce jeudi 16 mai 2024 de 09h à 18h - via meteologix.com     L'explication est simple. Comme nous l'avons évoqué plus haut, plus la différence de température entre le sol et l'altitude est importante et plus l'instabilité sera forte. Considérons un air froid en altitude avec une température de 5°C à 1500 mètres. Au petit matin, s'il fait 9°C au sol, il n'y a que peu de différence avec la masse d'air d'altitude et l'atmosphère est donc stable. En revanche, la température au sol progresse très vite en journée. Si elle atteint 22°C en après-midi, la différence passe de 4°C à 17°C entre l'aube et l'après-midi ! Ainsi, la masse d'air se déstabilise très nettement, les nuages bourgeonnent et aboutissent à des averses ou des orages. Avec l'approche de la nuit et la baisse des températures, l'instabilité décline généralement en soirée. Schéma montrant l'accentuation de l'instabilité au cours de la journée - Météo Villes     Pourquoi moins d'averses sur les côtes ? C'est un constat que l'on peut faire fréquemment dans ces situations : les averses sont plus discrètes sur les zones côtières que dans l'intérieur des terres. Ce fut d'ailleurs le cas ce jeudi 16 mai 2024, notamment en direction de l'Atlantique où le vent marin s'est affirmé en cours de journée. Ce dernier a permis de faire cesser les averses sur une large bande côtière allant du Pays Basque à la Vendée tandis qu'averses et orages circulaient du sud-ouest aux régions centrales ainsi que dans le sud-est. Radar de précipitations du jeudi 16 mai 2024 à 18h - Météo Villes     La différence d'instabilité entre les côtes et les terres s'explique facilement. Comme nous l'avons vu plus haut, plus le contraste entre la température au sol et la température en altitude est important et plus l'instabilité sera forte. Au dessus de l'eau de mer, l'air est frais (notamment à cette saison) et la différence avec l'air froid d'altitude est limitée. En revanche, l'air se réchauffe bien plus facilement au dessus des terres, ce qui engendre un fort contraste avec l'air froid d'altitude, favorisant le déclenchement d'averses et d'orages. Lorsque le vent vient de la mer, il amène l'air frais sur la frange côtière, limitant l'instabilité et permettant aux habitants du littoral d'échapper aux pluies. Schéma montrant les effets du vent de mer sur l'instabilité - Météo Villes   Notons que cette réduction de l'instabilité sur la frange côtière ne fonctionne pas si le vent vient de la terre. Par ailleurs, on observe plutôt la situation inverse en hiver car les contrastes thermiques sont opposés : la mer est douce et les terres plus froides. C'est alors avec l'air doux de la mer qu'il y a le plus fort contraste avec l'air froid d'altitude, donnant des averses plus nombreuses sur les zones côtières.  
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Météo d'ici cet été : faut-il espérer une amélioration ou craindre une canicule ? ()
Même si le temps instable s'éternise, nous ne sommes plus qu'à une quinzaine de jours de l'été météo 2024. Quelles sont les dernières projections pour les mois de juin, juillet et août ?   Pas de retour au calme d'ici la fin mai ? Si les pressions seront moins basses la semaine prochaine qu'elles ne le sont cette semaine, le véritable retour de l'anticyclone ne semble pas pour autant à l'ordre du jour. En effet, les tendances pour la semaine du lundi 20 au dimanche 26 mai 2024 envisagent toujours des basses quelque peu inférieures aux normales de l'Atlantique à la Méditerranée en passant par l'ouest de l'Europe, dont la France. Cela maintiendrait un contexte favorable aux averses et aux orages sur nos régions. Anomalie de pression modélisée en semaine du 20 au 26 mai 2024 - via ECMWF     Cependant, il existe des incertitudes notables sur l'ampleur de l'instabilité au cours de la dernière décade du mois de mai 2024. En effet, plusieurs gouttes froides - des dépressions de petite échelle coupées de la circulation générale - pourront transiter sur l'ouest de l'Europe, dans les parages de la France. Or, ces phénomènes sont particulièrement difficile à anticiper pour les modèles de prévisions. Ainsi, certains scénarios présentent une forte instabilité avec des gouttes froides au dessus de l'hexagone tandis que d'autres les voient circuler plus loin de notre pays, résultant d'un temps sensiblement moins perturbé. Deux scénarios d'anomalie de géopotentiel pour le jeudi 23 mai 2024 - via wxcharts.com     Tendances pour juin 2024 Concernant les températures, c'est une anomalie chaude qui est modélisée pour le mois de juin 2024 selon les dernières tendances. Que ce soit le modèle européen ou son homologue américain, les températures seraient en moyenne 0,5 à 1°C supérieures aux normales de saison, donnant un mois globalement chaud malgré de probables fluctuations du thermomètre. Anomalie thermique en juin 2024 selon les modèles européen et américain - via ECMWF et NOAA     En ce qui concerne la pluviométrie, les modèles saisonniers envisagent la poursuite de la tendance instable au cours de ce mois de juin 2024. En effet, des anomalies dépressionnaires pourraient transiter dans les parages de la France et apporter de fréquentes séquences orageuses. C'est dans le sud et notamment des Pyrénées aux Alpes que sont modélisés les excédents pluviométriques les plus notables. En raison du caractère orageux des précipitations, les cumuls s'annoncent hétérogènes d'un secteur à un autre. Anomalie pluviométrique en juin 2024 selon les modèles européen et américain - via ECMWF et NOAA   En résumé : Juin 2024 serait globalement chaud mais également instable avec des orages possiblement fréquents, particulièrement dans la partie sud de la France.     Tendances pour juillet 2024 Concernant les températures, le mois de juillet 2024 serait également plus chaud que la normale en France. Toutefois, l'anomalie pourrait rester raisonnable, de l'ordre de +0,5°C voire +1°C sur la plupart des régions. Cela sous-entendrait d'éventuelles fluctuations du thermomètre au cours du mois. Certains scénarios envisagent un début de mois dans les normales avant que la chaleur ne s'affirme vers la fin de mois. Anomalie thermique en juillet 2024 selon les modèles européen et américain - via ECMWF et NOAA     En terme de pluviométrie, le mois de juillet 2024 pourrait retrouver la normale avec une instabilité en retrait progressif. De nombreux scénarios indiquent une première quinzaine épisodiquement orageuse avant une seconde quinzaine possiblement plus calme, si bien que le mois terminerait assez proches des normales. Toutefois, une tendance plus sèche que la norme semble se dégager dans le sud-ouest, en marge d'un temps anticyclonique sur l'Espagne. Anomalie pluviométrique en juillet 2024 selon les modèles européen et américain - via ECMWF et NOAA   En résumé : Juillet 2024 serait globalement estival malgré quelques séquences orageuses. La chaleur pourrait monter d'un cran à l'approche de la fin du mois, qui verrait aussi les précipitations se raréfier.     Tendances pour août 2024 Concernant les températures, le modèle européen maintient la tendance qu'il indique depuis le début de l'année, à savoir un mois d'août 2024 chaud et largement estival. L'anomalie mensuelle atteindrait +1 à +2°C, notamment dans le sud, avec un risque d'épisode de fortes chaleurs ou de canicule. Toutefois, les dernières tendances du modèle américain sont plus raisonnables, proposant un scénario à peine plus chaud que la norme. Anomalie thermique en août 2024 selon les modèles européen et américain - via ECMWF et NOAA     En terme de pluviométrie, les deux principaux modèles saisonniers s'opposent sur ce mois d'août 2024. Comme depuis plusieurs mois, le modèle européen insiste sur un mois dominé par les hautes pressions avec des précipitations très discrètes, notamment dans l'ouest et le sud de la France. À l'inverse, le modèle américain envisage des conditions plus instables et orageuses sur le pays. Anomalie pluviométrique en août 2024 selon les modèles européen et américain - via ECMWF et NOAA   En résumé : Août 2024 pourrait être le mois le plus chaud et le plus sec de l'été. Cependant, le scénario du modèle américain a récemment évolué vers des conditions moins chaudes et plus orageuses. Les incertitudes restent donc notables.     Échapper aux vagues de chaleur devient rare Entre 1947 et 2023, on a recensé 47 vagues de chaleur en France, dont la moitié (23) rien qu'entre 2010 et 2023 ! Il y a eu 4 fois plus de vagues de chaleur ces 38 dernières années que les 38 précédentes et le nombre de jours de vagues de chaleur a été multiplié par 9 ! Depuis 2009, seuls deux étés n'ont connu aucune vague de chaleur : l'été 2014 et l'été 2021. De plus, la moitié de ces étés ont connu au moins deux vagues de chaleur distinctes. Les étés 2017 et 2022 ont même été le théâtre de 4 vagues de chaleur différentes ! Dans ce contexte de réchauffement climatique, vivre un été sans aucune vague de chaleur en France devient de moins en moins probable... Nombre de vagues de chaleur par an en France de 1947 à 2023 - Météo Villes    
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Pourquoi les inondations-éclair sont-elles courantes à cette saison ? ()
Dimanche, des orages diluviens ont occasionné des inondations parfois importantes dans le nord de la France. Ce phénomène, bien qu'impressionnant, n'est pas rare à cette saison. Explications.   Orages diluviens et inondations dimanche 12 mai Dimanche 12 mai 2024, de forts orages ont éclaté dans le tiers nord de la France. Ces derniers ont adopté un caractère peu mobile, produisant notamment des précipitations diluviennes avec des cumuls importants sur de courts laps de temps, engendrant d'importants ruissellements et inondations dans plusieurs départements. Dans plusieurs communes, des torrents d'eau et de boue ont envahi les rues, comme l'illustre la photo ci-dessous, prise à Trélou-sur-Marne dans l'Aisne en fin de journée de dimanche. Inondations à Trélou-sur-Marne (02) après un orage le dimanche 12 mai 2024 - photo Quentin Oudinot     Dans certaines localités, il est tombé entre 4 et 6 semaines de pluie en seulement un à deux heures ! Le cumul le plus important mesuré par une station officielle fut de 99,7 mm à Saint-Loup-sur-Aujon en Haute-Marne ! Le Calvados a lui aussi été particulièrement touché. La station de Saint-Pierre-en-Auge a reçu 61,7 mm dont 43,9 mm entre 17h et 18h ! Le secteur de Lisieux a subi d'importantes inondations. À Saint-Martin-de-la-Lieue, la rivière Touques est sortie de son lit et certains quartiers ont été engloutis sous un mètre d’eau ! Importantes inondations à Saint-Martin-de-la-Lieue (14) le dimanche 12 mai 2024 - via Jérémie Patrier-Leitus     Des intensités pluviométriques importantes Si les inondations observées en Normandie ou en Picardie dimanche ont de quoi impressionner, elles n'en demeurent pas moins un phénomène assez fréquent à cette saison, et ce pour plusieurs raisons. La première étant que les orages se produisant à la saison chaude disposent d'un potentiel pluvieux plus important. En effet, plus une masse d'air est chaude et plus elle peut contenir d'humidité. D'ailleurs, le réchauffement climatique tend à amplifier le potentiel pluvieux des orages, même si les orages diluviens ont toujours existé. Arrivée de l'orage et des précipitations intenses à Lille (59) le dimanche 12 mai 2024 - via @PapsyrusI_     Cultures pas assez hautes et manque de haies Les zones péri-urbaines et les campagnes sont particulièrement exposées au risque d'inondations-éclair en cas d'orage diluvien à cette saison. Au mois de mai, de nombreuses cultures ne sont pas encore assez hautes, si bien qu'elles ne freinent que très peu les ruissellements. Pour ne rien arranger, de nombreux champs ne sont plus entourés de haies comme ce fut le cas dans le passé. En absence d'obstacle, l'eau n'a donc aucun mal à ruisseler et peut rapidement envahir les villages, inondant les rues et les habitations en amenant avec elle son lot de boue. Coulée de boue venues des champs à Héninel (62) le dimanche 12 mai 2024 - photo ArtoisDrones     Un réseau d'assainissement non adapté Par ailleurs, il faut souligner que le réseau d'assainissement n'est généralement pas adapté à des pluies d'une telle intensité, dans les grandes villes comme en campagne. En effet, augmenter les capacités du réseau serait très coûteux et surtout inutile 99,9% du temps, car les cumuls observés sous certains orages diluviens ont parfois une période de retour de plusieurs décennies. Ainsi, les égoûts peuvent rapidement déborder en cas d'orage diluvien, favorisant les ruissellements et les inondations. On peut aussi ajouter que des problèmes d'entretien du réseau (évacuations obstruées, etc) peuvent parfois aggraver le problème. Inondations sous l'orage diluvien près de Lyon en soirée du samedi 3 juin 2023 - via Javier Villagarcía     Sécheresse ou sols saturés : facteur aggravant Outre les raisons évoquées ci-dessus, l'état des sols peut aussi représenter un facteur aggravant dans certaines conditions. Ces derniers mois, la météo très humide a rendu les sols saturés (car gorgés en eau). Ne parvenant plus à absorber l'eau de pluie, celle-ci ruisselle dans de plus grandes quantités et favorise les inondations. Cependant, la situation inverse peut s'avérer tout aussi problématique. En cas de sécheresse marquée, la terre très sèche et dure peut devenir quasi-imperméable, si bien que la quasi-totalité des eaux de pluie ruisselle, favorisant également les inondations. Un sol sec est quasi-imperméable et favorise le ruissellement de l'eau de pluie - illustration Pixabay     Multiples cas par le passé De multiples orages diluviens aux conséquences parfois dramatiques ont été observés à cette saison par le passé. On peut citer la nuit du 31 mai au 1er juin 1992 où des orages stationnaires avaient notamment frappé l’Île-de-France. Des pluies records s'observent avec 192 mm à Paris (Parc des Batignolles), 145 mm à Groslay (95) et 144 mm à Saint-Ouen (93) ! Pour ne rien arranger, ces orages surviennent en pleine sécheresse. Rapidement, l'eau ruisselle et génère de graves inondations sous forme de coulées de boue. Dans le tunnel Diderot à Saint-Denis, 150 véhicules se retrouvent retrouvés piégés par près d'un mètre d'eau durant plusieurs heures et plus de 1.400 appels d’urgence sont recensés dans le seul département du Val-d’Oise. De nombreux habitants sont sinistrés. Coupures de presse relatant des inondations importantes à Sarcelles au matin du 1er juin 1992 – Chronique Météo-Villes     Le mois de mai 2000 avait également été le témoin d'orages diluviens et d'inondations parfois importantes. Le 10 mai 2000, la ville de Barentin - en Seine-Maritime - subit une véritable catastrophe sous un orage déversant environ 80 mm de pluie en à peine plus d'une heure ! Un torrent de boue envahit subitement les rues du centre-ville, qui sont complètement dévastées. Un véhicule est emporté par les flot, causant la mort de sa conductrice. Les dégâts sont considérables et de nombreuses habitations endommagées. Coulée de boue sous l'orage du 10 mai 2000 à Barentin (76) - Laurent Fabius, interviewé dans son fief après la catastrophe    
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Pourquoi des inondations catastrophiques au Brésil ? ()
Entre la fin du mois d'avril et le début du mois de mai, le Sud du Brésil et notamment l'État de Rio Grande do Sul a été concerné par des précipitations diluviennes entraînant des inondations catastrophiques et historiques, faisant malheureusement de nombreux dégâts et victimes. Des pluies diluviennes successives L'État de Rio Grande do Sul s'est en effet retrouvé au milieu d'un important contraste thermique entre de l'air chaud et humide venu de l'Amazonie et de l'air plus froid circulant plus au Sud, apportant une instabilité importante favorable à la formation de violents orages sur cette région.   Schéma de la situation atmosphérique sur le Sud de l'Amérique au début du mois de mai 2024 - Via TropicalTidBits   La situation n'évoluant que très peu en altitude durant plusieurs jours avec la circulation d'un front froid ondulant, les orages se sont de ce fait succédés sur la région, se montrant le plus souvent virulents en apportant des chutes de grêle, de puissantes rafales de vent et surtout d'intenses précipitations. Animation satellite montrant les violents orages successifs sur l'État de Rio Grande do Sul entre le 30 avril et le 3 mai 2024 – Via Meteo-Suisse   Ainsi, les secteurs les plus touchés par ces orages successifs ont enregistré des quantités astronomiques de précipitations en seulement quelques jours avec des cumuls dépassant parfois les 300 voire 500mm en moins d'une semaine, ce qui représente 2 à 3 fois la quantité de pluie moyenne en mai sur la région.   On a par exemple pu relever 214mm en 24h le 1er mai dans la ville de Santa Maria, un record pour cette station installée il y a 112 ans, le cumul a également atteint 417mm en seulement 72h sur ce secteur, ce qui équivaut à 3 mois de pluies en seulement 3 jours.   Cumuls relevés entre le 30 avril et le 2 mai sur le Brésil et moyenne mensuelle de précipitations – Via INMET   Malheureusement, d'autres orages et pluies parfois fortes ont de nouveau concerné la région depuis le début du mois et les prévisions ne sont pas rassurantes jusqu'à la fin du mois de mai. Le secteur reste en effet sous l'influence d'un conflit de masse d'air notable et de nouveau favorable à la formation d'orages parfois virulents pouvant apporter des cumuls de pluie localement très importants et donc de nouvelles inondations. Animation des cumuls de pluie sur le Sud de l'Amérique du 13 au 26 mai 2024 – Via TropicalTidBits   Un bilan humain et matériel catastrophique Les dégâts sont très importants sur ces régions suite à ces inondations catastrophiques. De nombreux cours d'eau sont en effet sortis de leur lit sur cet État majoritairement agricole, obligeant de nombreux habitants de plus de 250 localités à abandonner leur domicile et leur cultures. Des habitants quittent leur domicile à pied dans les rues inondées de Porto Alegre le 4 mai 2024 – Photo : Carlos Fabal / AFP   Au total, plus de 537 000 personnes on été contraintes d'évacuer les secteurs les plus touchés par ces inondations, celles-ci endommageant plus de 92 000 habitations. 81 000 personnes ont ainsi été placées dans des abris ouverts par les autorités le temps que les niveaux d'eau baissent enfin. Vue aérienne de la ville de Porto Alegre sous les eaux le 5 mai 2024 – Photo : Carlos Fabal / AFP   Le bilan humain est malheureusement particulièrement lourd. Ce dimanche 12 mai, le gouvernement annonçait un chiffre (provisoire) de 143 victimes des suites de ces inondations alors que 125 personnes sont encore portées disparues. 800 habitants ont été également blessés par ces intempéries et de nombreuses têtes de bétail ont aussi perdu la vie. Importants dégâts suite aux inondations dans le Sud du Brésil – Via Sudouest.fr   Une aide humanitaire importante a de ce fait été mise en place pour venir en aide aux nombreuses personnes sinistrées, que ce soit au niveau national mais également international. Si un calme relatif est temporairement revenu sur le secteur ces derniers jours, de nouveaux orages potentiellement violents et diluviens sont attendus d'ici la fin de semaine, pouvant se poursuivre la semaine suivante.   Un phénomène lié à El Niño ? Outre une situation météorologique favorable à la survenue de ces inondations catastrophiques, les experts des Nations Unies et le gouvernement brésilien associent également ces crues au changement climatique et à l'influence d'El Niño.   Ce phénomène climatique mondial, en place depuis l'année dernière, a en effet tendance à engendrer un temps plus humide sur cette région du globe, notamment durant l'été. Sous El Niño, le Sud du Brésil est en effet régulièrement concerné par des fronts froids quasi-stationnaires et de violents orages comme ceux ayant touché le secteur ces dernières semaines. Conséquences d'El Niño à travers le monde – Climate.gov   Le réchauffement climatique favorise également la survenue de ce type de catastrophe, une atmosphère plus chaude pouvant contenir plus d'humidité qu'une masse d'air plus froide apportant un potentiel précipitant encore plus accru en cas d'orages.   La bonne nouvelle est toutefois qu'El Niño touche actuellement à sa fin et pourrait laisser place à La Niña à l'échelle mondiale d'ici l'automne. Ceci devrait limiter le risque que de telles inondations se reproduisent sur le secteur, La Niña favorisant au contraire un temps plus sec sur cette partie du globe. Conséquences de La Niña à travers le monde – NOAA    
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Goutte froide : une semaine d'instabilité à venir entre fraîcheur et humidité ()
En cette fin de semaine, les températures ont effectué un bond, avec le retour temporaire de conditions très douces voire même estivales, notamment dans la moitié Sud de la France. "Temporaire", car cette situation ne va pas durer avec un changement sensible de temps envisagé pour la semaine prochaine.   Goutte froide : en route vers l'instabilité et la fraîcheur A partir de ce lundi, une dépression devrait venir s'isoler en s'approchant de notre pays par les Iles Britanniques. Cette poche "d'air froid" en altitude est ce que l'on appelle plus couramment une "goutte froide". Schéma du mécanisme de formation d'une goutte froide - via Info Météo   Il s'agit d'une petite dépression d'un diamètre faisant généralement quelques centaines de kilomètres. Cette dépression étant totalement détachée de la circulation atmosphérique générale, elle n'est dirigée par aucun flux et son comportement est parfois très aléatoire. Dans le cas présent, cette goutte froide ne va se déplacer que très lentement voire faire du surplace durant la quasi-totalité de la semaine prochaine, à proximité du pays. Situation générale prévue - semaine du 13 au 19 mai 2024 - Modèle CFS via TropicalTidbits   Près de cette goutte froide, le temps va se montrer perturbé car l'air plus froid en altitude contribue à déstabiliser la masse d'air. Dès lors, après un front qui devrait balayer la moitié Ouest de la France ce lundi puis la moitié Est pour mardi, nous devrions assister à des journées rythmées par la formation de nombreuses averses parfois orageuses sur un très grand nombre des régions françaises (hormis villes situées près de la Méditerranée). Ce risque d'averses devrait se manifester quotidiennement jusqu'au week-end prochain inclus selon les scénarios les plus fiables. Cumul journalier (sur 24h) des pluies prévues du dimanche 12 au dimanche 19 mai inclus - Modèle GFS via WXCharts   Et sous ces averses (bien plus nombreuses l'après-midi), les températures devraient peiner à grimper. A partir de mardi, nous devrions redescendre sous la barre des 20°C sur la plupart du pays au meilleur de l'après-midi, et temporairement sous les 15°C lorsque les averses les plus actives surviendront. Des températures qui basculeront donc sous les moyennes de saison, avec un ressenti très loin d'être estival.   Températures maximales prévues - mardi 14 (gauche) et mercredi 15 mai 2024 (droite) - Météo-Villes   Températures maximales prévues - jeudi 16 (gauche) et vendredi 17 mai 2024 (droite) - Météo-Villes   Retour de conditions plus clémentes seulement après la Pentecôte ? Une semaine complète de temps maussade, frais et humide... Qu'en est-il pour la fin du mois ? Devrions-nous retrouver un temps plus sec et plus estival ? S'il est encore difficile de dégager une tendance certaine pour cette échéance, il semblerait que cette goutte froide parvienne progressivement à se combler à partir de la Pentecôte et pas avant !   Selon les scénarios émis par le modèle Européen CEP (ECMWF), les températures pourraient retrouver des niveaux plus typiquement de saison pour la semaine du 20 au 26 mai, signifiant une douceur agréable vers les régions du Nord (21-24°C), et une chaleur sans excès pour la moitié Sud (24-28°C) à l'instar de ce que nous venons de vivre ces derniers jours. Prévision de l'anomalie des températures - semaines du 13 au 19 et du 20 au 26 mai 2024 - ECMWF   Du côté des précipitations, le comblement de cette goutte froide pourrait aussi provoquer un assèchement de la masse d'air. L'instabilité pourrait reculer sensiblement, avec le retour d'un temps plus sec et plus lumineux sur tout le pays pour la semaine suivante. Combiné avec la hausse des températures, c'est donc un temps pleinement printanier (voire pré-estival) qui pourrait revenir mais seulement après le 20 mai. Prévision de l'anomalie des précipitations - semaines du 13 au 19 et du 20 au 26 mai 2024 - ECMWF   Bien évidemment, cette tendance reste à confirmer (la trajectoire de cette goutte froide pouvant évoluer favorablement comme défavorablement). Pour cette raison, nous vous invitons à consulter régulièrement nos prévisions expertisées et actualisées quotidiennement sur Météo-Villes !
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Aurores boréales en France et tempête solaire exceptionnelle ()
Une météorologie spatiale extrêmement agitée concerne notre planète actuellement, produisant des perturbation géomagnétiques majeures et des aurores boréales visibles jusqu'aux environs des tropiques. Retour sur cette folle nuit du 10 au 11 mai 2024.   Une tempête solaire exceptionnelle   Durant la nuit du 10 au 11 mai 2024, une tempête solaire a frappé la Terre engendrant un tempête géomagnétique extrême. Une tempête de classe G n'a plus été atteinte depuis Octobre 2003 soit plus de 20ans.   La page du SWPC en ébullition devant les conditions de météorologie spatiale le 11 mai 2024     Ces conditions exceptionnelles sont dues à la présence d'une tâche solaire particulièrement active et étendue qui a donné plusieurs éruptions de très haute intensité (classe X+) en direction de notre planète.  Ces éruptions ont entrainé des éjections de masse coronale (CME) à grande vitesse. Bien visibles sur les satellites, elles formaient un anneau complet autour du coronographe du satellite STEREO A (éjection dans l'axe Soleil - Satellite - Terre).   L'une des CME ayant provoqué la tempête solaire extrême du 10-11 mai 2024 - Satellite LASCO C2       Des aurores boréales visibles dans toute la France métropolitaine   Nul besoin d'habiter dans l'extrême Nord du pays pour observer les aurores boréales durant cette tempête. Son intensité exceptionnelle a permis de les voir de partout, du Nord au Sud. Bien visibles à l'oeil nu, elles auront été photographiées par des centaines voire milliers de personnes au milieu de la nuit. Il s'agit très probablement des aurores boréales françaises les plus observées de tous les temps (population importante et prévision grand public de la météo spatiale).   Tout au Nord, un spectacle féérique s'est emparé du ciel, les draperies de l'ovale auroral principal se trouvant au zénith de ces régions. Une magnifique palette de couleurs s'est emparée de l'ensemble du ciel. Les aurores boréales à Avesnes-Sur-Helpe (59) par Guillaume LOUYS-JUPITER - Infoclimat     A mi-latitude du pays, les aurores boréales présentaient un arc de piliers spectaculaire. Les phénomènes auroraux les plus éloignés du Pôle se trouvaient encore au Sud, baignant le paysage dans une lumière rougeâtre.     Les aurores boréales à La Tremblade (17) par Florian BIGAND - Infoclimat     Le Sud se trouvait à la limite des aurores boréales, au niveau de l'arc SAR. De grandes draperies étaient visibles du Nord Ouest au Nord Est, avec une lueur rouge emplissant la moitié du ciel. Sur la moitié Sud de la voûte céleste, le ciel est resté noir.     Horizon Nord empli d'aurores boréales au Mont Saint Baudille (34) par Baptiste MONTERROSO - Infoclimat     Si le phénomène était évidemment plus impressionnant hors de toute pollution lumineuse, les grandes villes ont également eu le droit au spectacle. Ainsi, il était possible de voir l'aurore boréale à l’œil nu depuis le centre de Paris, et de la photographier avec un simple téléphone!     Aurore boréale photographiée à Paris, pour meteo-paris.com     Pourquoi les aurores boréales ont été aussi visibles en France?     - Une tempête géomagnétique exceptionnelle a concerné la France. De façon simpliste, il est possible de résumer les chances de voir des aurores boréales au Kp. Un Kp de 7-8 engendrera des aurores boréales bien visibles uniquement sur les appareils photo. Un Kp de 9 les rendra facilement visibles à l'oeil nu. Ainsi, des photos d'aurores boréales en France sont relativement communes (plusieurs fois par an lors des pics d'activité solaire). Un Kp 9 par contre n'arrive que 1 à 2 fois par pic d'activité solaire... tous les 11 ans!     Kp estimé par pas de 3h, les deux premiers pics à 9 se sont produits pendant la nuit en France - SWPC     - Les conditions météorologiques étaient idéales. En effet, une vaste zone anticyclonique était présente sur la France, donnant un temps calme, clair et sec sur la totalité du pays. En effet, même le simple fait d'un air humide peut gêner l'observation (absorption atmosphérique). - Il faisait nuit! Oui, ce paramètre est à lui seul responsable de l'exclusion d'une occurrence sur deux de l'apparition d'aurores boréales en France... Surtout en été où les jours sont plus longs. - Une nuit sans lune. La Lune ne présentait qu'un très fin croissant en début de nuit. Son éclairage n'a pas perturbé les observations.   Ces aurores boréales auront été visibles jusqu'en Floride, près du tropique du Cancer! Le caractère exceptionnel de cette tempête est résolument exceptionnel.   Aurores sur fond de Palmier de Cuba en Floride - Spaceweathergallery     Plusieurs types d'aurores boréales observés en France     Les aurores boréales sont un phénomène bien plus complexe qu'il n'y paraît. La vision des personnes souvent émerveillées devant ce phénomène ne se résume en effet pas à de simple draperies. Voici un petit florilège de ce qu'il était possible d'observer durant cette nuit du 10 au 11 mai 2024 en Provence.   - Des aurores polaires similaires à celles observées habituellement sous le cercle polaire. Aurore polaire, nuit du 10 au 11 mai 2024 en Provence - Jérémie GAILLARD prévisionniste pour MétéoVilles     - Des aurores de protons. Comme leur nom l'indique, ce type d'aurores est formé par l'arrivée de protons dans l'atmosphère. Celles-ci se manifestent par l'apparition de tâches globulaires vertes à courte durée de vie (10-20s en moyenne), très lumineuses.   Aurore de protons (tâche verte au centre), nuit du 10 au 11 mai 2024 en Provence - Jérémie GAILLARD prévisionniste pour MétéoVilles       - L'Arc SAR (Stable Auroral Red arc) est un arc rouge présent au Sud de l'ovale auroral principal, il est formé par des électrons piégés près de l'équateur et redirigés vers les latitudes moyennes lors des tempêtes solaires importantes.   Arc SAR situé à la verticale (vue Sud-Ouest), nuit du 10 au 11 mai 2024 en Provence - Jérémie GAILLARD prévisionniste pour MétéoVilles     Différence entre l'arc SAR et les aurores polaires (ovale auroral principal) - MeteoVIlles       - Le STEVE (Strong Thermal Emission Velocity Enhancement) est un phénomène également externe aux aurores polaires, se produisant au niveau de l'arc SAR. Il s'agirait de rubans de plasma chaud formant des piliers ou draperies similaires aux aurores (recherches scientifiques en cours).   STEVE (pilier clair au 1er plan) se développant dans l'arc SAR, nuit du 10 au 11 mai 2024 en Provence - Jérémie GAILLARD prévisionniste pour MétéoVilles   STEVE (piliers clairs au 1er plan) se développant dans l'arc SAR. Les aurores polaires sont au second plan, beaucoup plus loin, nuit du 10 au 11 mai 2024 en Provence - Jérémie GAILLARD prévisionniste pour MétéoVilles     Vers de nouvelles aurores boréales en France durant les prochains jours?   De nouvelles aurores boréales devraient avoir lieu suite aux restes de la tempête du 10-11 mai, et aux nouvelles éruptions solaires de classe X observées dans la journée. Néanmoins, il n'y a, à l'heure actuelle, pas de signes d'une tempête aussi forte. Le Kp ne devrait pas dépasser les 7 durant les prochains jours donc les aurores boréales se limiteront aux capteurs des appareils photo voire très occasionnellement sous forme d'une vague lueur au Nord.   Prévision du Kp pour les 3 prochains jours. Si des tempêtes sont encore prévues, nous serons loin du G5 - Aurora-Maniacs     Jérémie GAILLARD - Prévisionniste pour MétéoVilles  
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Déjà la fin du beau temps et le retour des orages ? ()
Retour des orages sur de nombreuses régions durant le week-end Après un pont de l'Ascension très printanier sur la grande majorité du pays, parfois même assez estival sur le Sud du pays, le temps se dégrade de nouveau dès la fin du week-end sur la France.   En effet, les hautes pressions nous ayant concerné ces derniers jours s'éloignent vers le Nord-Est de l'Europe, laissant de ce fait place à une nouvelle zone dépressionnaire venant s'isoler sur l'Ouest du continent la semaine prochaine. Animation des géopotentiels sur l'Europe du 10 au 17 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS   Ainsi, le beau temps calme prendra fin dès ce dimanche 12 mai sur de nombreuses régions avec le retour de l'instabilité. L'arrivée d'air plus frais en altitude sur des basses couches chauffées par le soleil et la douceur/chaleur de ces derniers jours sera en effet favorable à la survenue d'une dégradation orageuse concernant une large partie de la France pour la fin du week-end. Animation du risque de précipitations sur la France du 11 au 13 mai 2024 – Modèle ICON-EU via WX CHARTS   Cette dégradation orageuse débutera dès la fin de journée de samedi sur le Sud-Ouest du pays alors que le reste de la France conservera un temps sec et printanier. Sur l'Aquitaine, des orages parfois actifs devraient remonter d'Espagne en cours de soirée, s'accompagnant de fortes intensités pluvieuses temporaires, parfois de grêle et d'un risque de puissantes rafales de vent. Ces orages s'étendront ensuite vers le Nord durant la nuit tout en perdant peu à peu en intensité, atteignant les abords de l'embouchure de la Loire avant l'aube. Risque orageux sur la France entre la fin de journée de samedi 11 mai et la nuit suivante – Météo-Villes   Le lendemain, le risque orageux s'étendra bien plus franchement vers le Nord de la France, tout en concernant encore une partie du Sud-Ouest du pays. Ceux-ci devraient débuter dès le matin sur une partie de l'Ouest et du Nord en se déplaçant peu à peu au fil de la journée vers les frontières du Nord-Est et en adoptant localement de fortes intensités, notamment du Centre au Nord. Ces orages pourront s'accompagner d'averses soudaines et violentes, parfois de grêle et à nouveau d'un risque de fortes rafales de vent (loc. >80km/h).   Ce risque orageux se tassera en cours de soirée sur la plupart des régions, plus tardivement durant la nuit sur le Nord-Est du pays.   Risque orageux sur la France pour la journée du dimanche 12 mai – Météo-Villes   Lundi le risque d'orage se montrera déjà moins franc, de l'air plus frais et plus stable s'avançant rapidement par le Nord-Ouest de la France. Seul un risque orageux persistera en seconde partie de journée à l'avant dans l'air encore doux sur une partie de l'Est et du Sud de la France avec des orages moins forts que la veille, pouvant tout de même apporter de fortes intensités pluvieuses temporaires, localement un peu de grêle et quelques rafales de vent soudaines jusqu'au soir.   Risque orageux sur la France pour la journée du lundi 13 mai – Météo-Villes   Vers une semaine du 13 au 19 mai de nouveau bien perturbée Après cette dégradation orageuse temporaire mais parfois active, le temps va rester humide et perturbé sur notre pays, de façon similaire à ce que nous connaissons depuis maintenant plusieurs mois. Nous resterons en effet sous l'influence d'une zone dépressionnaire venant s'isoler près des îles britanniques durant une bonne partie de la semaine.   Schéma de la situation atmosphérique attendue sur l'Europe en milieu de semaine du 13 au 19 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHATYS   Cette influence dépressionnaire assurera un temps de nouveau humide et perturbé sur notre pays avec des cumuls de pluie devenant de nouveau importants d'ici la fin de semaine, notamment sur l'Ouest et le Sud de la France. Animation des cumuls de précipitations sur la France du 10 au 19 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS   Ce retour d'un temps perturbé sera également accompagné d'une nouvelle chute des températures sur la totalité du pays, celles-ci repassant de nouveau sous les normales de la période au moins jusqu'au week-end. Animation des anomalies de températures à 2m sur l'Europe du 10 au 19 mai 2024 – Via TropicalTidBits   Cet épisode de temps calme, sec et printanier ne restera donc que très temporaire, l'instabilité, l'humidité et la fraîcheur faisant leur retour dès la fin du week-end sur notre pays.    
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En mai, ne fais pas toujours ce qu'il te plaît ! ()
Si le dicton est célèbre, il est loin d'être une vérité météo. Il n'est pas rare que le mois de mai nous offre des conditions très défavorables, entre pluie, fraîcheur et même neige. Retour sur les épisodes marquants.   Mai : un mois très contrasté Mois printanier, mai est caractérisé par une météo changeante avec une forte variabilité entre les années. Ainsi, le mois de mai le plus chaud jamais enregistré fut celui de 2022 avec une moyenne de 17,76°C ! À l'inverse, le mois de mai 2021 avait été nettement plus frais avec une moyenne 5°C plus basse de 13,77°C ! On restait cependant loin des mois de mai froids des années 1970 et 1980. Après 1950, le plus froid fut mai 1984 avec une moyenne de seulement 11,70°C en France ! Écart à la normale 1991-2020 des températures en mai de 1900 à 2022 - via Météo France     Comme pour les températures, le mois de mai présente une forte variabilité interannuelle en terme de pluviométrie. Notons qu'il est pour certaines régions le mois le plus arrosé de l'année (instabilité orageuse grandissante). Cela ne s'était absolument pas vérifié en 2022 avec une sécheresse record en mai, qui n'avait enregistré que 29 mm à échelle du pays ! À l'inverse, le mois de mai 2021 avait été bien arrosé avec près de 110 mm en moyenne nationale. Au XXIème siècle, le mois de mai le plus arrosé en France fut 2013 avec près de 130 mm de moyenne ! Des valeurs semblables avaient été mesurées en mai 1981, mai 1983 et mai 1984. Cumul moyen de pluie en France au mois de mai et écart à la normale de 1961 à 2022 - via Météo France     Mai 2013 S'il y a bien un mois où il n'était pas possible de faire ce qu'il nous plaît, c'est bien celui de mai 2013 ! Au XXIème siècle, aucun mois de mai ne fut aussi arrosé et frais en France. Avec une température moyenne de 12,75°C, il figure parmi les 12 mois de mai les plus froids depuis 1900 ! Il était tombé en moyenne près de 130 mm de pluie à échelle nationale au cours du mois, soit un excédent de 50% ! Preuve du temps agité mais aussi très frais, la neige s'était même invitée dès 500 mètres d'altitude sur les reliefs de l'est le 25 mai 2013, à quelques jours de l'été météorologique... Comparaison de nébulosité pour l'après-midi du mercredi 8 mai 2024 entre le modèle et la réalité - via meteociel.fr   Le premier semestre de l'année 2013 présentait quelques similitudes avec celui de cette année 2024, notamment en terme de pluviométrie. En effet, la première moitié de 2013 avait été très instable et copieusement arrosée. Après des mois de pluie, les précipitations abondantes de mai 2013 avaient eu des conséquences dramatiques, causant de nombreuses crues et d'importantes inondations, en particulier dans le nord-est de la France. Alors qu'une décrue s'amorce dans la plupart des départements, l'Aube connaît au contraire une dégradation et la région de Troyes est à son tour inondée.     Début mai 2010 Les 4 et 5 mai 2010 avaient connu des températures excessivement basses sur presque toute la France. Le 4 mai, une perturbation très active engendre des vents très violents sur le Roussillon (140 km/h au Barcarès) mais aussi et surtout de la neige en plaine dans l'Aude et dans le Lauragais, jusqu'à Carcassonne ! Plusieurs records de froid diurne sont battus : on ne dépasse pas 6,0°C à Carcassonne, 6,6°C à Toulouse, 6,9°C à Perpignan ou encore 7,6°C à Auch. Le 5 mai, il neige sur le Limousin dès 400 à 500 mètres seulement. En Auvergne, les températures ne dépassent pas 3 à 5°C en plaine ! Neige le 4 mai 2010 à Esperce (Haute-Garonne, 320m d'altitude) - photo Clémence Mir via infoclimat.fr     7 et 8 mai 1997 Après un début mai 1997 excessivement chaud, une coulée d'air polaire fait s'effondrer les températures sur l'ensemble de la France les 7 et 8 mai 1997. La baisse des températures est telle que la neige se met à tomber en plaine dans plusieurs régions du nord et de l'ouest. Les flocons sont observés en Vendée, en Touraine, sur la côte d’Opale, dans le Limousin, le Poitou et les Yvelines. On mesure même jusqu'à 5 cm de neige au sol à Tours le 7 mai 1997 ! Ce matin là, des gelées sont parfois observées. On mesuré -1,3°C à Saint-Quentin et Cambrai, -0,9°C à Beauvais, -0,6°C à Alençon et -0,4°C à Chartres. Neige le 7 mai 1997 en Tourraine (37) - photo AFP / Daniel Janin     Du 3 au 5 mai 1987 Le début du mois de mai 1987 se montre hivernal en France. Du 3 au 5 mai, de la neige fondante est observée jusqu'en plaine sur la moitié nord et les températures peinent à dépasser les 5°C au meilleur de la journée. L'après-midi du 4 mai 1987 est même le plus froid sur la France depuis l'après-guerre avec une moyenne nationale de 10,1°C. Les maximales ne dépassent pas les 4°C à Saint-Étienne, 5°C à Clermont-Ferrand et 6°C à Lyon ! La neige rend la circulation très difficile dès basse altitude, notamment sur l'autoroute entre Lyon et Saint-Étienne. Neige sur les routes entre Lyon et Saint-Étienne début mai 1987 - Chronique Météo Villes     Du 6 au 14 mai 1985 Le 6 mai 1985, l'hiver refait surface de façon brutale dans le sud du Massif-Central. Une couche de 12 centimètres de neige recouvre alors la ville de Millau dans l'Aveyron à seulement 600 mètres d'altitude. Ce jour là, il n'y fait pas plus de 1,9°C. Du 6 au 14 mai 1985, on compte jusqu'à 6 jours de neige à Grandrieu, 7 jours à Saint-Chély-d'Apcher et 8 jours à Nasbinals dans le département de la Lozère ! La pluie est aussi très abondante en plaine. Les 8 et 9 mai 1985, des inondations se produisent dans le Lyonnais et le Dauphiné après des cumuls de 90 mm à Grenoble et 86 mm à Lyon ! Neige le 6 mai 1985 à Millau (Aveyron) - Le Journal de Millau     Mai 1984 Avec une température moyenne d'à peine 11,70°C en France et un cumul de pluie moyen proche de 130 mm, le mois de mai 1984 est tout simplement le pire en terme de température et pluviométrie combinées depuis le siècle dernier ! Les coulées d'air froid s'enchaînent notamment durant les deuxième et troisième décades du mois, associées à des perturbations pluvieuses actives. Le 29 mai 1984, à quelques jours de l'été météo, il ne fait pas plus de 8°C à Aurillac ou 9°C à Rouen, Paris et Nevers... Cette impressionnante anomalie froide de mai 1984 avait atteint des niveaux remarquables sur tout le sud-ouest de l'Europe. L'écart thermique aux normales 1991-2020 atteignait parfois les -5°C dans le sud-ouest de la France ! Anomalie thermique (normale 1991-2020) en Europe au mois de mai 1984 - via NOAA     Mai 1983 Un an plus tôt, la France avait déjà vécu un mois de mai pourri. Bien qu'un peu moins basses, les températures avaient tout de même été particulièrement fraîches avec une moyenne de 12,99°C, le classant dans le top 5 des mois de mai les plus frais depuis 1963. La pluviométrie de mai 1983 fut très semblable à celle de mai 1984 avec environ 130 mm à échelle nationale. Ces pluies abondantes faisaient suite à un mois d'avril 1983 déjà remarquablement pluvieux. Ainsi, d'importantes inondations ont été observées, notamment au nord-est. Ci-dessous, une photo des rues de Nancy inondées en mai 1983. Les rues de Nancy sous les eaux durant le mois de mai 1983 - Pascal Champion via Chronique Météo Villes     Du 2 au 8 mai 1979 La première décade du mois de mai 1979 avait pris des allures hivernales en France. Les 2 et 3 mai, des averses de neige sont observées sur toute la moitié nord de l'hexagone. Cette neige tient localement au sol avec 2 cm mesurés à Alençon et 1 cm à Langres. On observe même des pluies verglaçantes à Metz. Le 2 mai 1979, on ne dépasse pas 7,1°C à Paris. Par la suite, les gelées sont fréquentes et causent beaucoup de tort aux cultures, notamment le 7 mai où il gèle sur plus de la moitié du pays. On mesure alors -2,3°C à Nancy, -2,2°C à Vichy, -2,0°C à Alençon et à Clermont-Ferrand, -1,7°C au Mans ou -1,0°C à Évreux... Chutes de neige le 2 mai 1979 en Normandie - Chronique Météo Villes     Fin mai 1961 Le mois de mai 1961 est marqué par de fréquentes gelées. Celles-ci s'observent jusqu'aux derniers jours du mois. Entre le 28 et le 30 mai 1961, les températures descendent autour de 0° sur la moitié de la France: il fait très localement jusqu’à -8°C dans le Limousin (Creuse) et lors des accords d’Évian (négociations pour mettre fin à la guerre d'Algérie), la neige tombe quasiment aux portes de la ville. On relève par exemple -2,2°C à Romorantin (Loir-et-Cher), -2,0°C à Nevers, -1,9°C au Mans, -1,0°C à Caen, Vichy ou encore Alençon. Article de presse du 30 mai 1961 et températures minimales du 29 mai 1961 - Chronique Météo Villes & infoclimat.fr     Du 4 au 7 mai 1957 Du 4 au 7 mai 1957, le temps est particulièrement froid pour la saison. Le 6 mai 1957, des giboulées de neige touchent le Nord-Pas-de-Calais. Il gèle un peu partout durant cette période - notamment dans la moitié nord - et les vignes sont gravement endommagées. Le 7 mai 1957 est d'ailleurs le jour de mai le plus froid à l'échelle nationale ! On mesure -4,8°C à Nevers, -4,2°C à Romorantin, -3,9°C à Vichy, -3,7°C au Mans, -3,1°C à Nancy, -3,0°C à Orléans, -2,7°C à Bourges, -2,0°C à Melun, -1,3°C à Orly ou encore -0,9°C à Strasbourg. Températures minimales des 6 et 7 mai 1957 - via infoclimat.fr     Du 8 au 13 mai 1953 Du 8 au 13 mai 1953, les températures s'enfoncent à des niveaux très bas pour la saison et de fortes gelées causent des dégâts considérables dans les vignobles du nord-est et du Beaujolais. Le 11 mai 1953, on mesure des températures de -6 à -7°C dans la plaine du Forez (près de Roanne) et -4°C à Nancy ainsi qu’à Nevers. On note aussi -2,4°C à Strasbourg en Alsace. Température minimale du 12 mai 1953 - Météo-France     Du 1er au 12 mai 1949 Les 12 premières journées du mois de mai 1949 sont marquées par une météo anormalement froide en France. Le 11 mai 1949, les gelées se généralisent au quart nord-est et la température atteint même -5,6°C à Luxeuil (Haute-Saône), un record en plaine si tard dans la saison ! Après des chaleurs précoces au mois d’avril 1949, la végétation qui est alors très en avance subit de plein fouet ces gelées tardives et les arbres perdent de nouveau leurs feuilles. Températures minimales du 11 mai 1949 - Météo-France     Début mai 1945 Les premiers jours de mai 1945 sont tout à fait exceptionnels avec des chutes de neige abondantes en plaine. Le 1er mai 1945, il neige sur presque tout le pays, jusqu’à Brest, Bordeaux, Pau ou Montélimar ! La couche de neige est parfois épaisse puisque l’on mesure 10 cm en banlieue parisienne et 6 cm dans Paris (où la température chute jusqu'à 0,2°C au parc Montsouris) ! Le gel fait aussi des ravages : on mesure -6°C vers Gap, -3°C au Mans, Orléans, Alençon et Mont-de-Marsan, -2°C à Montélimar, -1°C à Pau, Chartes, Rouen, Lille et Nantes, 0°C à Brest. Les feuilles des arbres tombent dans certaines régions. Pommes de terre, fraisiers et haricots gèlent. Températures minimales observées début mai 1945 - Chronique Météo-Villes     Du 14 au 20 mai 1935 Du 14 au 20 mai 1935 est survenu un épisode tardif exceptionnel en France. Des gelées destructrices et des chutes de neige ont lieu sur de nombreuses régions, notamment dans le Nord-Ouest et sur toute l’Angleterre. La journée la plus remarquable est le 18 mai 1935. Il tombe alors 4 cm de neige à Paris (chute de neige la plus tardive jamais observée dans la capitale) et on relève jusqu'à 20 cm de neige au sol en Normandie, plus exactement à Lisieux, où de nombreux vergers subissent de gros dégâts. Neige le 18 mai 1935 en Normandie et en Angleterre - Chronique Météo-Villes   Cette liste est non-exhaustive. Nous avons cité quelques uns des épisodes les plus marquants. Vous pouvez vous replonger dans les épisodes météo du passé via notre chronique >>>    
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Pourquoi un 8 mai plus gris que prévu dans le nord et en Île-de-France ? ()
Si l'anticyclone est bel et bien de retour, cette journée du mercredi 8 mai 2024 est restée automnale entre la Belgique et l'Île-de-France. La faute à des nuages bas plus tenaces que prévu. Explications.   Un 8 mai automnal dans le nord Si la grisaille matinale avait été annoncée sur le nord de la France, de la Belgique jusqu'à l'Île-de-France, il était question qu'elle se dissipe en cours de journée pour laisser place à de belles éclaircies en après-midi. Or, il n'en a rien été. Sur les Hauts-de-France, la Haute-Normandie, l'Île-de-France, la Champagne et l'Yonne, une grande partie de cette journée du mercredi 8 mai 2024 s'est déroulée sous un ciel gris en raison d'une grisaille plus tenace qu'initialement prévu. Image satellite du mercredi 8 mai 2024 en début d'après-midi - via NASA     Ainsi, l'amélioration espérée en ce jour férié du 8 mai 2024 n'a pas eu lieu dans le nord du territoire. À Paris, la grisaille est arrivée peu avant 7 heures du matin et a perduré durant une bonne partie de la journée, apportant une ambiance automnale. Tout le nord de l'hexagone a connu le même sort. Les habitants des Hauts-de-France et de l'Île-de-France, qui sont tout de même plus de 18 millions, ont vécu un 8 mai bien moins agréable qu'envisagé. Arrivée de la grisaille sur Paris dès 7 heures du matin ce mercredi 8 mai 2024 - webcam Météo Paris     Outre l'absence de soleil, cette grisaille tenace a considérablement freiné la progression des températures en cours de journée. Alors que la barre des 20°C devait être atteinte selon les modélisations, grâce au retour des éclaircies, le ciel bâché n'a même pas permis au thermomètre atteindre celle des 15°C. Sur les Hauts-de-France et l'Île-de-France, les températures ont souvent plafonné entre 12 et 14°C, des niveaux 4 à 5°C inférieurs aux normales. Avec les nuages et la fraîcheur, l'ambiance était plus automnale que printanière. Températures mesurées ce mercredi 8 mai 2024 à 16 heures - Météo Paris     Pourquoi cette erreur de prévision ? La prévision des nuages de bas étage est l'une des plus délicates et il n'est pas rare que les modèles s'y trompent. Ce fut le cas pour ce mercredi 8 mai 2024. Si la plupart des scénarios avaient envisagé la présence de cette grisaille en matinée, elle devait se dissiper en cours d'après-midi, sauf sur l'extrême nord (notamment en Flandre). Or, l'air est resté plus humide que prévu dans les basses couches tout au long de la journée, permettant à la grisaille de résister entre la Belgique et le nord de la Bourgogne, en incluant Hauts-de-France et Île-de-France. Comparaison de nébulosité pour l'après-midi du mercredi 8 mai 2024 entre le modèle et la réalité - via meteociel.fr     L'explication réside dans le positionnement de l'anticyclone. Regonflant actuellement sur les Îles Britanniques, ce dernier dirigeait un flux de secteur nord sur les régions septentrionales ce 8 mai. Ainsi, c'est un air humide venu de Mer du Nord qui s'infiltrait sur le nord de l'hexagone. Cette humidité - qui avait été sous-estimée par les modèles - a entretenu la grisaille, lui permettant de se maintenir durant une grande partie de la journée. D'ailleurs, on observe bien sur l'image satellite que la zone concernée par la grisaille tenace est littéralement celle alimentée par le flux de nord humide, droite comme un i entre la Flandre et l'Yonne. Situation météo en Europe ce mercredi 8 mai 2024 - Météo Villes     L'intérêt des prévisions expertisées sur Météo Villes Les nuages bas figurent parmi les plus difficiles à prévoir, même à très courte échéance. Là est tout l'intérêt de Météo Villes. Nos prévisions sont vérifiées et constamment réévaluées par nos prévisionnistes, au contraire des prévisions automatiques consultables sur 99% des sites et applications. Cela nous a permis de modifier nos prévisions dès ce mercredi matin et d'annoncer une journée bien plus nuageuse (et donc plus fraîche) que prévu pour les 12 millions d'habitants de Paris et de l'Île-de-France, tandis que la météo des applications mobiles continuait d'annoncer un temps ensoleillé et doux, dicté par le modèle de prévisions. Comparaison des prévisions automatiques de l'appli sur iPhone et de nos prévisions expertisées sur Météo Paris   La météorologie n'a jamais été, n'est pas et ne sera sans doute jamais une science exacte, tant un minuscule grain de sable dans l'équation peut changer la donne. L'expertise humaine joue un rôle primordial car seul l'œil humain est en capacité de comprendre les erreurs des modèles et de s'y adapter en corrigeant le tir si besoin.  
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Réchauffement climatique : du tout et du n'importe quoi ()
Avec la séquence fraîche et humide entre la mi-avril et le début du mois de mai 2024, certains en ont profité pour remettre en cause le réchauffement climatique. Il est important de remettre l'église au centre du village.   Nombreux commentaires climato-sceptiques Entre la mi-avril et le début de ce mois de mai 2024, les conditions météorologiques souvent très fraîches et humides ont réveillé les climato-sceptiques. Nous avons reçu des commentaires ironisant sur le réchauffement climatique sous de nombreuses publications évoquant la fraîcheur, la pluie ou la neige en montagne. Certains commentaires sont simplement moqueurs quand d'autres sont plus virulents. Dans les faits, nous sommes habitués à lire ces réactions dès que les températures passent en dessous des normales de saison. De nombreux commentaires ironisent sur le réchauffement climatique - compte X Météo Villes     Juger l'évolution du climat à courte échéance La première erreur que commettent ceux qui remettent en cause le réchauffement climatique est de juger le climat sur une courte échéance. En effet, l'évolution du climat ne se juge qu'au travers de longues périodes, a minima sur plusieurs années mais surtout sur plusieurs décennies. Même avec un climat qui se réchauffe, rien n'empêche de vivre des séquences très fraîches comme ce fut le cas entre la mi-avril et le début du mois de mai 2024. Il suffit de prendre un peu de recul pour se rendre compte que les anomalies fraîches sont largement minoritaires comparativement aux anomalies chaudes. Rien qu'en 2024, les températures ont été bien plus souvent au dessus de la norme comme en témoigne le graphique ci-dessous... Quelques jours de fraîcheur ne sont pas une tendance de fond. Indicateur thermique national par rapport à la normale en 2024 - via infoclimat.fr     Se focaliser sur une seule région Si l'évolution du climat ne se juge pas sur une courte échéance, elle ne se juge pas non plus en ne se focalisant que sur une région en particulier. Or, c'est une erreur que commettent souvent les climato-sceptiques. L'année 2023 en est un très bon exemple puisqu'elle fut fraîche entre l'Islande et la Scandinavie où certaines régions ont même connu un léger déficit thermique. Islandais ou Norvégiens pourraient donc être tentés de remettre en cause le réchauffement climatique. Pourtant, lorsque l'on considère l'ensemble de l'Europe, on constate une vaste anomalie chaude qui a d'ailleurs concerné une grande partie du globe puisque 2023 fut l'année la plus chaude sur Terre ! Là aussi, une anomalie fraîche locale n'est pas un constat général. Écart à la normale des températures en seconde quinzaine d'avril 2024 - via JMA     Ne pas considérer l'intensité des anomalies Dans un climat qui se réchauffe, nous sommes devenus de plus en plus exigeants vis à vis des conditions météorologiques, notamment au printemps lorsque nous aspirons à sortir. Ainsi, la moindre anomalie fraîche est particulièrement mal perçue, même si elle n'est pas exceptionnelle. C'est un fait : les records de froid sont infiniment plus rares que les records de chaleur. D'ailleurs, la deuxième quinzaine d'avril 2024 fut un bon exemple de cette différence d'intensité entre les anomalies. Concerné par une météo très fraîche, l'ouest de l'Europe a enregistré un déficit thermique de 2 à 4°C "seulement" tandis que l'est du continent et l'ouest de la Russie battaient records sur records avec des valeurs 6 à 10°C supérieures aux normales sur 15 jours ! L'anomalie fraîche fut assez banale lorsque l'anomalie chaude fut exceptionnelle. Écart à la normale des températures en seconde quinzaine d'avril 2024 - via JMA     Une mauvaise compréhension de notre climat Pour beaucoup, qui dit printemps dit soleil et températures douces. Or, cette perception très réductrice de ce qu'est la saison printanière en France est fausse. Sous notre climat tempéré, le printemps a toujours été une saison de transition et de contrastes thermiques. En cette saison, il est normal d'assister à une alternance de périodes de douceur et de coups de fraîcheur (voire de froid). De plus, le réchauffement climatique nous rend de plus en plus exigeant. À force de vivre des périodes estivales précoces durant la saison printanière, les amateurs de temps chaud finissent par croire qu'elles sont la norme, accueillant avec beaucoup de négativité les séquences fraîches survenant à cette période de l'année. Une météo fraîche et humide au printemps engendre d'importantes frustrations - image d'illustration     Le rôle des médias qui mélangent tout Il faut admettre que les médias peuvent participer - malgré eux - à une forme de défiance vis à vis du réchauffement climatique. En effet, il n'est pas rare de les voir attribuer n'importe quel phénomène météo au réchauffement, même lorsqu'il n'y a aucun lien établi. Au printemps dernier, on pouvait lire qu'une avalanche meurtrière dans les Alpes avait été provoquée par le réchauffement, alors que ce phénomène a toujours fait partie des aléas climatiques du printemps. C'est aussi régulièrement le cas avec les tempêtes et les orages, que l'on dit de plus en plus nombreux. Or, aucune étude climatologique n'a pour l'instant permis de démontrer que la fréquence de ces phénomènes augmente avec le réchauffement climatique. S'il est important d'alerter sur le réchauffement, il faut aussi veiller à rester factuel et ne pas exagérer afin d'éviter d'alimenter la défiance. Une météo fraîche et humide au printemps engendre d'importantes frustrations - image d'illustration     Non, il ne faisait pas plus chaud lors de l'optimum médiéval C'est un argument climato-sceptique qui revient souvent : il aurait fait plus chaud lors de l'optimum médiéval entre l'an 900 et l'an 1300 après Jésus Christ. Sauf que les plus récentes études montrent le contraire. Comme l'illustre le graphique ci-dessous, les températures enregistrées lors de l'optimum médiéval étaient - au mieux - légèrement au dessus des normales de la période 1961-1990. Cela veut donc dire que lors des décennies les plus chaudes du Moyen-Âge, les températures étaient semblables à celles observées dans les années 1990. Or, la température mondiale a considérablement augmenté depuis le début du XXIème siècle. Depuis une vingtaine d'années, nous sommes désormais bien au dessus de l'optimum médiéval et la différence s'accroît à grande vitesse. Reconstitution des températures de l'hémisphère nord depuis l'an 700 après Jésus Christ - via GIEC     S'ils se servent de l'optimum médiéval pour nier le réchauffement climatique ou affirmer qu'il n'a aucune origine humaine, les climato-sceptiques oublient de se pencher sur les échelles. En effet, il suffit de regarder la vitesse inédite avec laquelle la température mondiale grimpe ces dernières décennies pour comprendre le rôle de l'activité humaine sur l'évolution du climat. Le réchauffement de l'optimum médiéval fut nettement moins fort mais également beaucoup plus lent, s'étalant sur plusieurs siècles. La rapidité à laquelle augmente la température mondiale est la différence majeure entre un cycle naturel et un dérèglement d'origine anthropique. Évolution de la température de l'hémisphère nord depuis 2000 ans - via Olivier Berruyer / www.les-crises.fr    
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Météo enfin plus agréable pour ce pont de l'Ascension, mais pour combien de temps ? ()
Retour du beau temps pour le pont de l'Ascension :  Après un week-end de nouveau humide et instable sur la France et un début de semaine encore perturbé, le beau temps va faire son retour dans les prochains jours sur notre pays. Les hautes pressions vont en effet s'affirmer d'ici le milieu de semaine par l'Atlantique, s'imposant sur une large partie de l'Ouest de l'Europe, dont la France, en seconde partie de semaine. Animation des geopotentiels sur l'Ouest de l'Europe du 6 au 12 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS   Ainsi, les pluies et averses, encore fréquentes en ce début de semaine vont peu à peu s'éloigner, assurant enfin le retour d'un temps plus sec et ensoleillé à partir de mercredi sur la quasi-totalité de la France. Ce temps calme et sec devrait ensuite perdurer jusqu'au week-end, même si on surveillera un risque d'instabilité près des reliefs à partir de samedi. Animation des cumuls de précipitations en 24h sur la France du 6 au 12 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS   Outre le retour d'un temps plus ensoleillé, les températures vont également repartir à la hausse et la fraîcheur de ce début de semaine laissera place à un ressenti bien plus doux dès mercredi/jeudi, parfois même chaud en fin de semaine sur le Sud et notamment le Sud-Ouest du pays. Animation des anomalies de températures à 2m sur l'Europe du 6 au 13 mai 2024 – Via TropicalTidits   Un pic de douceur/chaleur est en effet attendu en fin de semaine sur la France avec des maximales dépassant régulièrement les 21 à 23°C au Nord, parfois plus de 25-26 voire 27°C au Sud, notamment durant le week-end.   Températures maximales envisagées pour la fin de semaine du 6 au 12 mai 2024 – Météo-Villes   Une période de répit après plusieurs mois très humides et perturbés Ce pic de douceur ne s'annonce pas véritablement exceptionnel sur notre pays, notamment pour la période. Toutefois, celui-ci contrastera fortement avec la fraîcheur récurrente que nous connaissons depuis la mi-avril. Evolution de l'indicateur thermique national depuis le 1er mars 2024 – Infoclimat.fr De plus, le retour d'un temps enfin plus calme et surtout ensoleillé durant plusieurs jours est également notable, de nombreux français étant impatients de voir le printemps s'installer après des mois de temps très perturbé.   Le manque de soleil se fait en effet sentir depuis le début du printemps météorologiques et les mois de mars et avril ont tout deux été déficitaires à ce niveau sur la majorité de la France, respectivement -13 et -7%.   Ensoleillement en France en mars et avril 2024 - Météo-Villes   Concernant la pluie, la France subit une succession impressionnante de perturbations plus ou moins actives apportant des pluies récurrentes et même des inondations parfois notables depuis l'automne 2023. La faute à un flux océanique ne voulant pas se stopper durablement sur l'Ouest de l'Europe et des hautes pressions restant soit trop au Nord, soit trop au Sud de notre pays. Anomalie de pressions en Europe de novembre 2023 à mars 2024 - via climatereanalyzer.org   Ainsi, la situation contraste fortement avec les années précédentes pour ce printemps 2024. Depuis 2019, les hautes pressions se montraient en effet bien plus récurrentes durant cette période avec des séquences sèches et calmes bien plus durables alors que c'est l'inverse qui se produit cette année.   Pluviométrie moyenne en France du 1er janvier au 30 avril de 2019 à 2024 - graphique infoclimat.fr   Un répit temporaire ? Toutefois, il est important de noter que ce retour du beau temps devrait une nouvelle-fois s'avérer trop temporaire. Les principaux modèles de prévisions envisagent en effet le retour de l'influence océanique dès la fin du week-end avec une dégradation orageuse sur notre pays en journée de dimanche suivie par un temps de nouveau bien plus humide et de températures repartant à la baisse sous l'influence océanique. Situation atmosphérique envisagée pour le lundi 13 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS   Ainsi, la semaine du 13 au 19 mai pourrait de nouveau se montrer humide et instable sur notre pays, en témoignent les anomalies de précipitations envisagées par le modèle européen sur cette période.   Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe pour la semaine du 13 au 19 mai 2024 – ECMWF   Pas de retour durable d'un temps printanier donc sur notre pays. Si la seconde partie de semaine s'annonce très agréable et calme sur la totalité de la France, un temps plus humide pourrait de nouveau rapidement reprendre le dessus dès la semaine prochaine, à l'image de ces derniers mois excessivement perturbés.      
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Suivi des orages du dimanche 05 mai 2024 en France ()
Ce dimanche 05 mai 2024, des orages parfois forts sont attendus dans le pays. Nous vous proposons ici une prévision des orages accompagnée d'un suivi de la situation.   Une dépression approche de la France par l'Ouest et entraîne à l'avant une remontée d'air chaud et humide. Ces conditions, arrivés en mai, sont favorables au développement d'orages plus estivaux. Une activité électrique parfois forte et de la grêle sont attendus dans un axe allant du Sud-Ouest au Nord-Est et plus particulièrement de l'Occitanie à la Bourgogne.     Risque orageux global ce 05 mai 2024 en France - MeteoVilles     Les prévisions brutes voient particulièrement bien le risque orageux sur le pays avec comme ici, la carte des réflectivités radar maximales, les orages apparaissent en orange et rouge.     Prévisions brutes Arome, réflectivité radar maximale - Meteociel     Les orages sont également visibles sur la simulation d'image satellite IR colorisée. Plus les sommets sont froids, plus ils tendent vers le rouge. Cela fait apparaître les sommets des nuages de type "cumulonimbus" sous forme de boules rouges. Ces nuages sont porteurs d'orages.     Simulation image satellite IR colorisée Arome - Meteociel     Deux zones orageuses principales sont à surveiller     La Bourgogne   En Bourgogne, principalement dans une zone située de part et d'autres d'une ligne Moulins - Dijon, les conditions sont favorables à l'apparition d'orages dits "supercellulaires". En effet, 3 vents différents se rencontrent sur cette zone. - Un vent de Sud-Sud-Est chargé d'humidité depuis la Méditerranée, canalisé par le Val de Saône. - Un vent de Sud-Ouest chaud et plus sec, issu du foehn du Massif  Central. - Un vent de Nord-Nord-Ouest venu de la Manche, plus frais. La rencontre de ces 3 vents favorise la mise en rotation des orages qui se produiront dans cette zone, plus particulièrement en début d'épisode sous les premiers déclenchements (entre 15h et 18h) quand l'énergie et l'espace disponibles seront à leur maximum. L'organisation interne de ces orages permet le développement localisé de phénomènes plus virulents que des orages classiques en terme d'activité électrique, grêle, rafales...     Convergence des vents favorables aux orages supercellulaires - Meteologix - Edition MeteoVilles       Réaction du SCP (Supercell Composite Parameter) illustrant le risque de développement d'orages supercellulaires - Meteologix       De l'Occitanie au Sud Auvergne   Dans cette zone, le contexte météorologique est moins complexe. Il s'agit du passage d'un front froid arrivant sur le vent d'Autan plus doux entraînant une convergence de deux vents. Les orages devraient prendre un caractère de grappes ou ligne de grains. Localement, une cellule orageuse plus isolée et alimentée pourrait produire des phénomènes orageux sévères mais le risque semble plus diffus (mais aussi sur une zone plus vaste) qu'en Bourgogne.       Convergence des vents favorables aux orages linéaires / clusters. Un faible risque supercellulaire est présent sur le Sud de la Haute Garonne principalement - Meteologix - Edition MeteoVilles     Suivi   14h15: Développement des premières cellules orageuses à l'Est de Bordeaux et dans la région de Nancy. De fortes averses convectives sont aussi observées sur le Nord de l'Auvergne (Montluçon) et sur les hauts plateaux de la Loire jusqu'à Saint-Etienne.   Image radar - Meteociel   15h00: - Des orages isolés modérés se forment en Allier en prennent la trajectoire de la Bourgogne. Aucune circulation n'est encore observée à ce stade. L'évolution sera rapide durant la prochaine heure.   Suivi des cellules orageuses en Allier à 15h - Meteologix   - Dans le Sud-Ouest, les cellules orageuses se multiplient de façon anarchique. L'activité électrique y est plus importante à l'heure actuelle. Un risque de grêle commence à apparaître sous les cellules orageuses les plus actives.   Suivi des cellules orageuses dans le Sud-Ouest à 15h - Meteologix     16h00:   Des orages localement forts concernent le Sud Ouest, notamment deux cellules entre Bergerac et Villeneuve sur Lot. Dans l'ensemble, la dégradation orageuse reste relativement désorganisée et aucun phénomène violent n'a encore été relevé.   Image radar - Meteociel   Les cellules orageuses entre Bergerac et Villeneuve sur Lot dévient légèrement du flux principal, ce qui leur permet de bénéficier d'un meilleur apport d'énergie.   Suivi des cellules orageuses dans le Sud-Ouest à 16h10 - Meteologix     Suivi des cellules orageuses à l'échelle nationale à 16h10 - Meteologix     16h30:   Au Sud-Est de Bourges, une première cellule orageuse présentant une rotation est apparue. Elle apparaît sous la forme d'un dipôle rouge et vert au radar doppler   Localisation de la cellule orageuse en rotation à 16h35   Animation de l'image doppler à la formation de cette cellule orageuse en rotation (16h05-16h30) - Meteologix   16h50   Structure supercellulaire observée à Nérondres (18) au Sud-Est de Blois sous la réflectivité sus-mentionnée.   Image >>> Etienne Farget @EtienneFargetMC (Twitter)   Un nouvel orage supercellulaire est probablement en cours dans le Sud de la Nièvre (58).   Avis d'orage fort sur le Sud de la Nièvre (58) - Meteologix   L'orage, vu depuis le Nord Est de l'Allier présente une rotation très marquée   Video accélérée à retrouver  >>>ICI Image doppler associée présentant ce même dipôle caractéristique. Image doppler de la Nièvre à 16h55 - le dipôle se trouve au Sud du département - Meteologix       Dans le Sud-Ouest, des orages forts sont présents et s'apprêtent à aborder la région Occitanie par l'Ouest.   Suivi des cellules orageuses dans le Sud-Ouest à 16h55 - Meteologix     17h15     Premier report d'orage violent en France, sous la nouvelle probable supercellule dans le Sud de la Nièvre. Une autre des caractéristiques notables de ces orages est leur déviation par rapport au flux directeur (en blanc). La flèche rouge indique la direction de cet orage. La flèche orange, celle de l'orage précédent (déviation moins marquée).     Suivi des cellules orageuses en Bourgogne à 17h05 - Meteologix   Suivi des cellules orageuses à l'échelle nationale à 17h05 - Meteologix     18h00:   Les orages les plus forts concernent toujours la Bourgogne avec quelques cellules au potentiel greligène élevé. Dans le Sud-Ouest, la zone orageuse principale se décale vers le Massif Central. Une nouvelle salve orageuse aborde ce secteur par le Pays Basque, ces orages devraient concerner l'ensemble de l'ancienne région Midi-Pyrénées et Toulouse dans les prochaines heures.   Suivi des cellules orageuses à l'échelle nationale à 18h00 - Meteologix     Dans l'ensemble, le risque de phénomènes violents diminue, les orages commencent à se faire envelopper dans les pluies (moins de chaleur et donc d'énergie disponible).     20h   La dégradation perd en intensité dans le Nord Est et se noie dans les pluies, tout comme en Bourgogne ou en Auvergne. Seul le Sud-Ouest conserve une activité importante avec une ligne d'orages forts qui prend la direction de Toulouse.   Toutefois, au niveau de la frontière Franco-Allemande, une supercellule particulièrement esthétique est observée avec une base nuageuse caractéristique. Source des images: Meteo Suivi Alsace       Suivi des cellules orageuses en Haute Garonne à 20h - Meteologix     Suivi des cellules orageuses à l'échelle nationale à 20h00 - Meteologix   Jérémie GAILLARD - Prévisionniste pour MétéoVilles  
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Bilan météo et climatique d'avril 2024 : un mois de contrastes, entre fraîcheur et chaleur ()
Comme à chaque début de mois, nous vous proposons un bilan climatologique du mois écoulé. Place donc au bilan cartographié du mois d'AVRIL 2024 en termes de température, pluviométrie et ensoleillement sur un panel de 73 stations*. Les statistiques sont calculées sous la moyenne climatique officielle de la période 1991-2020.   Le bilan de ce mois d'avril 2024 est à nouveau excédentaire. Avec un indicateur thermique d'environ 12.3°C (soit une anomalie de +0.6°C par rapport à la moyenne 1991-2020), il s'agit déjà du 27e mois consécutif sans repasser sous les moyennes de saison. Cette série entamée au début de l'année 2022 se poursuit donc de manière inédite. Des températures bien éloignées du trio de tête constituée des années 2007 (+3.1°C), 2011 (+2.8°C) et 2020 (+2.2°C). Moyenne de l'indicateur thermique national en avril depuis 1946 - Infoclimat   Toutefois, ce bilan cache un énorme contraste. Car en effet, si ce mois semble doux de prime abord via cette statistique, les écarts ont été saisissants entre la première et la seconde partie du mois. La première moitié a été très printanière voire même par moment pleinement estivale. Du 1er au 15 avril, l'anomalie thermique a atteint +3.5°C à l'échelle nationale. Deux coups de chaud ont été observés durant le week-end du 6-7 avril (>>) et les 13-14 avril (>>). Des centaines de records ont été battus avec le seuil des 30°C dépassés sur plusieurs régions. Avec 33.9°C à Navarrenx (Pyrénées-Atlantiques), le record de chaleur national pour un mois d'avril a même été amélioré.   Mais la seconde partie du mois a été d'un tout autre acabit avec le retour d'un temps nettement plus frais, parfois froid selon les secteurs. Entre le 16 et le 30 avril, l'anomalie thermique a chuté cette fois -2.2°C sous les moyennes saisonnières. Avec au programme de la neige jusqu'à basse altitude, et malheureusement le retour de gelées en plaine (>>), ayant occasionné des dégâts sur l'agriculture, la végétation ayant été trop en avance à la suite de la chaleur du début de mois (>>). Anomalie de la température quotidienne en avril 2024 en France - écart à la moyenne 1991-2020 - Infoclimat   Malgré ces importants contrastes, l'ensemble des stations de notre panel ont terminé ce mois d'avril en excédent thermique (ou pile dans leurs moyennes), la période de chaleur ayant trop fortement pesé dans la balance. En Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne- Rhône-Alpes, Languedoc, sud du Massif-Central ou encore dans le sud de la Bretagne, les excédents ont été globalement faibles, terminant entre 0 et +0.5°C (0.0°C à Besançon, +0.1°C à Mâcon, +0.2°C à Lyon, +0.4°C à Millau et Lorient). Il faut regarder au niveau du réseau secondaire pour retrouver des stations en déficit, avec -1.3°C à Altier (Lozère), -1.1°C au ballon de Servance (Haute-Saône), -1.0°C à Belmont (Bas-Rhin).   Sur une large bande s'étendant des Pyrénées aux Hauts-de-France en passant par l'Aquitaine ou le Centre-Val-de-Loire, cet excédent est un peu plus prononcé, fluctuant autour de +1°C (jusqu'à +1.3°C à Brive et Poitiers, +1.4°C à Calais). La Côte Provençale, une partie des Côtes d'Armor, ainsi que la Corse occidentale ont aussi bénéficié de températures clémentes avec +1.4°C à Hyères et +1.5°C à Ajaccio. Les maximums sur le réseau secondaire sont de +1.9°C à Valbonne (Alpes-Maritimes) et de +2.2°C à Pommerit-Jaudy (Côtes d'Armor).     Après un mois de mars excessivement arrosé (près de deux fois plus de pluie qu'un mois de mars habituel), avril 2024 a été comme pour les températures bien plus contrasté. Un contraste qui se traduit par un bilan assez proche de la moyenne : un léger déficit de -5% sur notre panel national.   Après un week-end de Pâques très humide et marqué par des crues majeures (plusieurs tronçons en vigilance rouge >>), la première moitié du mois a été globalement calme. Sous la chaleur, la journée du 8 a toutefois été le témoin d'une dégradation orageuse de type "estivale" particulièrement active aussi tôt dans la saison (>>). La toute fin du mois a également été arrosée, notamment à partir du 27 avril avec une nouvelle situation orageuse suivie d'un épisode cévenol et Méditerranéen (>>)   Globalement, la France a été coupée en deux avec une pluviométrie dans l'ensemble excédentaire sur le nord de la France, où seules une portion de la Normandie, la Bourgogne ou encore l'Alsace ont récolté des pluies déficitaires (-37% à Dijon, -48% à Caen, -54% à Colmar). En Ile-de-France, Hauts-de-France, dans les Ardennes ou en Moselle, l'excédent à dépassé les +30 à +50% (+39% à Paris, +40% à Nancy, +57% à Saint-Quentin). C'est toutefois dans le sud du Massif-Central, sur la Côte d'Azur ainsi que dans Centre-Est où les pluies ont été les plus significatives avec un épisode en fin de mois ayant abouti à un record de précipitations sur 24h à Lyon, amenant à un excédent de +110%. A noter que les pluies ont ENFIN concerné le Roussillon lors des derniers jours du mois. Perpignan termine dès lors sur une note positive avec un excédent de +30% !   Du côté des régions déficitaires, le quart Sud-Ouest, le Languedoc, l'intérieur provençal ainsi que la Corse ont terminé très loin de leurs normes pluviométriques mensuelles avec -30 à -60% selon les villes, voire localement -70 à -80% près de la Méditerranée (-79% à Ajaccio, -80% à Marseille-Marignane). Sur le réseau secondaire, les extremums vont de +130% à Nielles-les-Blequin (Pas-de-Calais) jusqu'à -83% à Cassis (Bouches-du-Rhône).   En termes de cumuls, les principaux excédents pluviométriques allant du Sud du Massif-Central à la Franche-Comté se sont traduits par des cumuls supérieurs à 100mm. Des précipitations qui ont touché ces secteurs notamment durant la journée du 28 avril, avec un record pour la ville de Lyon où il est tombé 98mm en l'espace de 24 heures, portant le cumul mensuel à 145mm (>>). Les nouvelles séquences pluvieuses en Cévennes durant Pâques mais aussi en fin de mois ont toutefois apporté les cumuls les plus marqués de métropole sur le réseau secondaire : jusqu'à 324mm à La Souche (Ardèche) où il était déjà tombé plus de 900mm le mois précédent.   Pour les régions les moins arrosées, il fallait notamment se situer dans le Calvados (28mm à Caen), en Alsace (20mm à Colmar), en plaine Languedocienne ou l'intérieur provençal (25mm à Nîmes, 22mm à Montpellier, 10mm à Marseille-Marignane), en Champagne et Bourgogne (36mm à Dijon, 32mm à Troyes) ou encore en Corse (11mm à Ajaccio). Le cumul le plus faible sur le réseau secondaire est pour la ville de Marseille, avec 8mm au palais Longchamp.   Bouclons ce bilan par l'ensoleillement. A l'échelle nationale, ce mois d'avril se termine sur une note légèrement déficitaire de -7% sur notre panel de stations. Mais comme pour les deux autres paramètres décrits précédemment, l'ensoleillement n'a pas échappé à la règle de ces grands contrastes.   Car en effet, toutes les régions n'ont pas été logées à la même enseigne, avec une France à nouveau coupée en deux de manière notable. Sur la moitié Nord, c'est bien la grisaille qui a souvent dominé, avec des déficits parfois très marqués proches de -30% dans le Grand-Est et en Bourgogne-France-Comté (-29% à Dijon, -31% à Charleville-Mézières, -33% à Besançon). La région Rhône-Alpes n'a pas non plus bénéficié d'un ensoleillement optimal, avec un déficit supérieur à -20% en région Lyonnaise et sur le nord de la chaîne Alpine.   C'est sur le littoral Provençal, en Corse, au pied des Pyrénées et sur l'Aquitaine qu'il fallait se rendre pour retrouver un ensoleillement excédentaire durant ce mois d'avril, dépassant par endroit la moyenne de +10% à +20% (jusqu'à +18% à Tarbes, +19% à Ajaccio, +20% à Biarritz).   Du côté des régions déficitaires, ceci s'est traduit par un ensoleillement inférieur à 150 heures sur la quasi-totalité des villes situées au nord de la Seine (140h à Paris, 133h à Rouen, 121h à Charleville-Mézières). Le dégradé Nord-Sud est ensuite progressif, et la barre des 200 heures a été atteinte (où approchée à quelques heures près) sur l'Aquitaine, l'Occitanie, la région PACA et la Corse.   C'est une nouvelle fois près de la Méditerranée où vous avez pu profiter de l'ensoleillement le plus généreux, dépassant même les 250 heures (251h à Bastia, 252h à Nice, 275h à Marseille-Marignane et à Ajaccio pour les deux stations les plus ensoleillées du pays en ce mois de mars 2024   Récapitulatif :    * PANEL DE 73 STATIONS Température – pluviométrie – ensoleillement : Agen, Ajaccio, Albi, Alençon, Angers, Aurillac, Bastia, Beauvais, Bergerac, Besançon, Biarritz, Bordeaux, Bourg-Saint-Maurice, Bourges, Brest, Brive, Caen, Calais, Carcassonne, Charleville-Mézières, Chartres, Châteauroux, Cherbourg, Clermont-Ferrand, Cognac, Colmar, Dijon, Embrun, La-Roche-sur-Yon, Langres, Le Mans, Le-Puy-en-Velay, Le Touquet, Limoges, Lorient, Luxeuil, Lyon-Bron, Mâcon, Marseille-Marignane, Melun, Millau, Mont-de-Marsan, Montélimar, Montpellier, Nancy-Essey, Nantes, Nevers, Nice, Nîmes-Courbessac, Niort, Orléans, Paris-Montsouris, Perpignan, Poitiers, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Etienne, Saint-Dizier, Saint-Auban, Saint-Geoirs (Grenoble), Saint-Girons, Saint-Quentin, Strasbourg, Rouen, Tarbes, Toulouse-Blagnac, Tours, Troyes.   Température – pluviométrie (absence partielle ou totale de données d’ensoleillement) : Abbeville, Hyères, Lille, Metz, Romorantin.  
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À quand le retour d'un vrai beau temps durable ? ()
Encore de l'humidité dans les prochains jours : Le temps humide et perturbé ne semble pas vouloir quitter durablement notre pays depuis la seconde moitié de l'automne 2023 avec des perturbations s'enchaînant à un rythme effréné, apportant d'abondantes précipitations et même parfois des inondations majeures.   Ce type de temps persiste en ce début mai 2024 sur notre pays avec là encore des pluies, averses et orages fréquents sur de nombreuses régions, entraînant parfois des inondations une nouvelle-fois, le tout accompagné d'une fraîcheur indigne de la période depuis les environs de la mi-avril. Crue de la Vie à Vimoutiers (61) au matin du jeudi 2 mai 2024 - photo Gilles Boivent   Notre pays reste en effet sous l'influence de petits creux dépressionnaires et gouttes froides stagnant sur l'Ouest de l'Europe cette semaine, une situation qui devrait perdurer au moins jusqu'en début de semaine prochaine. Animation des géopotentiels sur l'Ouest de l'Europe du 3 au 8 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS   Ainsi, les pluies et averses vont rester fréquentes dans les prochains jours sur notre pays, notamment entre dimanche et lundi avec le passage d'un front actif entre le Sud-Ouest et le Nord-Est du pays, apportant des précipitations parfois fortes et des cumuls de nouveau notables sur ces secteurs. Animation des cumuls de précipitations sur la France du 3 au 8 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS   Pas d'amélioration à attendre durant ce laps de temps donc avec un temps restant humide et perturbé sur la France, de façon similaire à ce que nous avons connu ces derniers mois.   Vers le retour du beau temps la semaine prochaine ? Une lueur d'espoir pour le retour du beau temps semble toutefois se présenter à partir du milieu de semaine prochaine. En effet, les hautes pressions devraient se propager de l'Atlantique vers l'Ouest de l'Europe en passant par la France, assurant le retour d'un temps plus calme et surtout plus sec sur notre pays.   Animation des géopotentiels sur l'Ouest de l'Europe du 8 au 12 mai 2024 – Modèle GFS via WX CHARTS   Cette hausse des pressions devrait d'ailleurs être accompagnée d'une hausse des températures sur notre pays, le flux s'orientant en effet plus au Sud/Sud-Ouest en altitude, repoussant de ce fait l'air frais plus à l'Est du continent. Ainsi, les températures devraient nettement se radoucir en seconde partie de semaine prochaine, repassant de nouveau au-dessus des normales de saison sur la majorité du pays. Animation des anomalies de températures à 2m sur l'Europe du 8 au 12 mai 2024 – Via TropicalTidBits   La semaine prochaine devrait donc se dérouler en deux phases. En première partie de semaine, le temps resterait généralement humide et instable sur de nombreuses régions avant le retour d'un temps plus sec, calme et progressivement plus doux sur la totalité du pays à partir de mercredi (plutôt à partir de jeudi sur l'extrême Sud-Est).   Le beau temps va-t-il persister par la suite ? Les hautes pressions vont donc s'imposer sur notre pays à partir du milieu de semaine prochaine, persistant au moins jusqu'en début de semaine du 13 au 19 mai, en témoignent les anomalies de précipitations durant la période du 9 au 16 mai envisagées par le modèle de prévisions à long terme CFS. Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe sur la période du 9 au 16 mai 2024 – Modèle CFS via TropicalTidBits   Toutefois, la situation semble plus indécise à partir de la mi-mai. En effet, le modèle américain entrevoit le retour d'une influence océanique plus humide après le 15 mai sur la France avec de ce fait des conditions devenant de nouveau plus perturbées sur notre pays.   Selon ce modèle, ce retour de l'influence océanique serait précédé par une possible dégradation orageuse en début d'échéance avant un temps de nouveau plus humide et perturbé par la suite, accompagné d'une baisse des températures. Ce type de temps pourrait d'ailleurs perdurer jusqu'à la fin du mois selon le scénario de ce modèle.   Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe sur la période du 16 au 30 mai 2024 – Modèle CFS via TropicalTidBits   Cette tendance restera toutefois à confirmer car son compère européen est bien moins humide sur notre pays, notamment durant la semaine du 13 au 19 mai sur le Nord et l'Est de la France. Aucune tendance véritablement très humide ne se dégage d'ailleurs jusqu'à la fin du mois sur ce modèle, même si le temps ne se montrerait pas totalement sec et anticyclonique pour autant selon ce scénario avec un risque d'averses ou d'orages plus ou moins franc selon les jours, un temps de saison somme toute.   Anomalies de précipitations sur l'Ouest de l'Europe sur la période du 13 au 27 mai 2024 – Modèle ECMWF   Dans tous les cas, même si un temps plus perturbé reprendrait le dessus sur notre pays à partir de la mi-mai, la fraîcheur marquée que nous connaissons ces derniers jours ne serait toutefois plus d'actualité, les principaux modèles de prévision à long terme n'envisageant pas d'anomalies fraîches jusqu'à la fin du mois sur notre pays.   Anomalies de températures à 2m sur l'Ouest de l'Europe sur la période du 13 au 27 mai 2024 – Modèle ECMWF   Ainsi , le retour du beau temps printanier attendu à partir du milieu de semaine prochaine sur la France devrait rester assez temporaire avec la probable mise en place d'un temps de nouveau plus instable et/ou perturbé à partir de la mi-mai. Toutefois, l'ampleur de ce temps perturbé/instable restera à confirmer dans les prochains jours, tout comme sa durée.  
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Violents orages du 1er mai 2024 : 1 victime, de la grêle et des dégâts ()
La soirée du mercredi 1er mai 2024 fut très électrique entre la Bourgogne et la Picardie avec des orages producteurs de chutes de grêle parfois dommageables. Une personne a perdu la vie.   Conflit de masses d'air et orages très électriques Dans un contexte dépressionnaire, un important conflit de masses d'air s'est produit au dessus de la France ce mercredi 1er mai 2024. Dans l'ouest, un air océanique très frais s'est installé, propulsé par un flux d'ouest à nord-ouest. À l'avant de cette dégradation, un flux de sud-est chaud concernait l'Europe Centrale et débordait sur le nord-est de la France où la température de la masse d'air en altitude était 15°C supérieure à celle observée dans le sud-ouest ! Au sol, le contraste fut encore plus impressionnant avec une maximale de 28,6°C à Strasbourg contre 9,6°C à Tarbes ! Température de la masse d'air vers 1500 mètres ce mercredi 1er mai 2024 - via wxcharts.com     Avec un tel conflit de masses d'air, tous les ingrédients étaient réunis pour l'éclosion de violents orages au niveau de la zone de rencontre entre les deux masses d'air. Ces puissants orages ont éclaté sur un axe allant du nord de la Bourgogne jusqu'à la Seine-Maritime en passant par le sud-ouest de la Champagne, le nord et l'est de l'Île-de-France et le sud de la Picardie. Plus de 23.000 éclairs ont été détectés en l'espace de quelques heures ! Cette vague orageuse a ensuite traversé la Manche et terminé sa course en Angleterre. Éclairs détectés en soirée du mercredi 1er mai 2024 et nuit suivante - via blitzortung.org     Le choc des masses d'air a entraîné une forte instabilité responsable d'une activité électrique particulièrement soutenue au passage des orages. Si Paris a été épargnée par les phénomènes les plus violents, de nombreux éclairs ont tout de même zébré le ciel de la capitale en fin de soirée de mercredi. La foudre a frappé le paratonnerre situé au sommet de la Tour Eiffel, comme le montre cette superbe photo de Lauriane Galtier. La Seine-et-Marne et l'Oise ont été les départements les plus électriques avec respectivement 4.100 et 4.256 éclairs ! Impact de foudre sur la Tour Eiffel en soirée du mercredi 1er mai 2024 et nuit suivante - photo Lauriane Galtier @GalLaurianeoff     Grêle dévastatrice dans les vignes de l'Yonne Plusieurs orages de nature supercellulaire se sont déclenchés en soirée du mercredi 1er mai 2024 dans le nord de la Bourgogne. Ils ont notamment affecté l'ouest de la Côte-d'Or et le nord-est de l'Yonne. Ces supercellules orageuses ont produit d'importantes chutes de grêle, dont le diamètre a pu atteindre 4 à 5 centimètres dans certaines localités. Ce fut notamment le cas au nord de Pouilly-en-Auxois (Côte-d'Or) où a été prise la photo ci-dessous. Quelques dizaines de minutes plus tard, ce fut au tour du département de l'Yonne d'être frappé par ces violentes chutes de grêle. Gros grêlons à quelques kilomètres de Pouilly-en-Auxois (21) ce mercredi 1er mai 2024 - photo Isabelle Lauti via OrMeteo     La photo ci-dessous témoigne de la virulence des orages qui ont affecté une partie de la Bourgogne en soirée du 1er mai 2024. L'orage ci-dessous est une supercellule, identifiable par sa bande nuageuse en forme de queue de castor et qui est associée au courant ascendant alimentant l'orage. Par ailleurs, les teintes verdâtres visibles dans le ciel sur la droite de la photo sont caractéristiques de la présence de grêle. Supercellule dans le secteur de Chablis (Yonne) ce mercredi 1er mai 2024 - photo Yannick Devesvre @chasseur_dorage     Malheureusement, ces orages supercellulaires ont transité au dessus des vignobles de la région. La carte ci-dessous montre l'estimation du diamètre des grêlons au passage des orages. On constate qu'ils ont pu atteindre 3 à 5 centimètres dans certains secteurs, parfois directement au dessus du vignoble de Tonnerre et du vignoble de Chablis, qui ont été fortement impactés. Estimation de la taille des grêlons dans l'Yonne ce mercredi 1er mai 2024 - carte meteologix.com via Serge Zaka     L'heure était à la constatation des dégâts ce jeudi 2 mai 2024 et ces derniers s'avèrent lourds. Bien évidemment, toutes les parcelles n'ont pas été touchées de la même façon. Si les plus chanceuses ont été épargnées par la grêle, d'autres ont été littéralement hachées, induisant des pertes de 80 à 100% dans certains secteurs ! Les quantités de grêle ont parfois été si importantes qu'il en restait au sol jeudi matin, 12 heures après les orages ! Pour certains viticulteurs, la récolte 2024 est d'ores et déjà perdue... Les vignes de Chablis (Yonne) ravagées par la grêle en soirée du mercredi 1er mai 2024 - photo C. Poullet via Météo 89     Inondations locales en Île-de-France, Normandie et Picardie En plus de l'activité électrique soutenue et de la grêle, les orages se sont également accompagnés d'intenses pluies tombant en peu de temps. Des inondations ont été observées dans plusieurs localités. Dans la partie sud du département de l’Aisne, une coulée de boue s’est produite à Courmelles. Sous la pression de l’eau, la façade d’une maison s’est effondrée et une femme de 57 ans (habitante de la maison) est morte après avoir été emportée par le courant. Son mari a été grièvement blessé. Coulée de boue meurtrière à Courmelles (Aisne) en soirée du mercredi 1er mai 2024 - via l'Union     Si Paris est restée en marge des orages les plus violents, une supercellule particulièrement vigoureuse a circulé à l'est et au nord de la capitale. La Seine-Saint-Denis a été particulièrement touchée avec d'importantes chutes de grêle et des précipitations diluviennes. Le secteur de Tremblay-en-France fut l'un des plus affecté avec des rues transformées en torrents et de nombreuses caves inondées. Les aéroports de Roissy et d'Orly ont aussi été touchés par la grêle et les inondations. Plusieurs vols ont dû être déroutés. Déluge de pluie et de grêle à Tremblay-en-France (93) le soir du mercredi 1er mai 2024 - via Thérèse Larock Valissant     En marge des orages, ce sont surtout les précipitations abondantes qui ont posé problème en Normandie. Il est souvent tombé entre 30 et 50 mm de pluie en moins de 24 heures. Dans un contexte durablement instable et avec des sols gorgés en eau, plusieurs cours d'eau de la région ont réagi et ont débordé durant la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 mai 2024. Ce jeudi matin, les secteurs de Livarot et de Vimoutiers (à la frontière entre l'Orne et le Calvados) se sont réveillés les pieds dans l'eau suite à la crue de la Vie. Les pompiers normands ont procédé à des évacuations. Crue de la Vie à Vimoutiers (61) ce matin du jeudi 2 mai 2024 - photo Gilles Boivent    
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Météo maussade : pourquoi une telle différence par rapport aux années précédentes ? ()
Depuis le début de l'année, les conditions dépressionnaires dominent largement et les périodes de temps stable se font discrètes. Comment expliquer une telle différence avec les années précédentes ?   Blocages anticycloniques à répétition ces dernières années Si les derniers mois ont été agités, il faut se souvenir que nous sortions de plusieurs années marquées par des périodes sèches répétées et parfois durables, responsables de sécheresse. Ci-dessous, une carte de la pression moyenne en Europe de janvier à décembre 2022. S'il est normal de voir des pressions moyennes supérieures à 1020 hPa vers les Açores, voir ce seuil être approché sur 12 mois sur une partie de la France et l'Europe Centrale l'est beaucoup moins. 2022 avait été marquée par l'extension récurrente de l'anticyclone des Açores vers la France, résultant d'une année beaucoup trop sèche. Pression moyenne enregistrée sur le continent européen en 2022 - via NOAA     Depuis 2015, on a pu constater une augmentation assez sensible des blocages anticycloniques concernant la France et plus particulièrement entre 2019 et 2022. Ainsi, les périodes sèches et ensoleillées avec ont été nombreuses durant ces dernières années. En témoigne les taux d'ensoleillement assez nettement supérieurs à la normale. En 2019 et en 2020, l'anomalie nationale était de +12%, très prononcée sur la moitié nord où elle dépassait parfois les 20% sur l'année (+25% à Paris en 2020) ! L'excédent national fut de +6% en 2021 avant une année 2022 remarquable avec un excédent national de +16%, atteignant localement les +30% sur 12 mois dans le nord du pays ! Nous nous sommes donc habitués à voir souvent le soleil... Anomalies annuelles d'ensoleillement en France de 2019 à 2022 - Météo Villes     Retour en force du courant océanique depuis l'automne 2023 Bien discret jusqu'en février 2023, le courant océanique perturbé s'est de nouveau montré plus franc au cours du mois de mars 2023. Après un printemps et un été 2023 encore trop peu arrosés, ce flux d'ouest dépressionnaire a repris du poil de la bête à compter de la mi-octobre 2023. Depuis, la France a connu une succession de périodes perturbées avec des basses pressions souvent positionnées entre les Îles Britanniques et l'Europe Centrale, ne laissant que peu de place aux hautes pressions. Anomalie de pressions en Europe de novembre 2023 à mars 2024 - via climatereanalyzer.org     Cette reprise du courant océanique dépressionnaire a marqué un véritable tournant dans la pluviométrie en France. Alors que nous ne comptions plus les mois beaucoup trop secs depuis août 2021, les précipitations ont souvent été abondantes depuis octobre 2023. Sur les trois dernières années, les trois seuls mois à avoir enregistré un excédent pluviométrique supérieur à 50% sont tous récents : novembre 2023 avec +51% puis février 2024 avec +68% et mars 2024 avec +98% ! Alors que nous étions habitués à de longues périodes sèches, nous voici soumis à une longue séquence copieusement arrosée. Anomalies pluviométriques mensuelles en France d'août 2021 à mars 2024 - Météo Villes     D'ailleurs, le contraste est encore plus marquant si l'on se focalise sur les quatre premiers mois de l'année. Entre janvier et avril, il tombe en moyenne 255 mm de pluie à échelle nationale. En cette année 2024, nous en sommes déjà à 323,5 mm, une valeur assez nettement supérieure à la normale. Si l'on se penche sur les 5 années précédentes, toutes avaient été plus sèches que la normale avec un manque d'eau atteignant son pic en 2022 où il n'était tombé que 176,8 mm en moyenne durant les quatre premiers mois de l'année. Difficile de vivre un printemps très arrosé après avoir enchaîné les printemps cléments... Pluviométrie moyenne en France du 1er janvier au 30 avril de 2019 à 2024 - graphique infoclimat.fr     D'un extrême à l'autre Le temps maussade au printemps est souvent très mal perçu, pour diverses raisons que nous évoquons dans notre article >>> Il faut dire que nous sommes littéralement passés d'un extrême à l'autre. Après s'est montré beaucoup trop discret, le courant océanique perturbé s'est montré très insistant depuis l'automne dernier. La bonne nouvelle est pour les nappes phréatiques. Au 1er mars 2024, près de la moitié des nappes phréatiques de France affichaient des niveaux supérieurs à la normale. Nous revenons de très loin : à la même date en 2023, la plupart des nappes étaient en déficit. Niveau des nappes phréatiques au 1er mars en 2023 et en 2024 - via BRGM     Si cette reprise de la circulation océanique dépressionnaire fut très bénéfique pour les nappes phréatiques, elle possède évidemment des inconvénients. Le premier étant les nombreuses inondations qui sont survenues au cours des derniers mois un peu partout en France. Certaines régions ont été sinistrées à plusieurs reprises et nous avons pu assister à de multiples épisodes méditerranéens en hiver et au printemps, des saisons où ils sont normalement rares. Bien évidemment, ce temps dépressionnaire va de paire avec un ensoleillement déficitaire qui dure. Après une succession d'années bien ensoleillées, le contraste est difficile à vivre... Crue de l'Ardèche à Saint-Martin-d'Ardèche ce dimanche 10 mars 2024 - photo Élisabeth Goussard     À quand l'amélioration ? Le temps instable va perdurer jusqu'au terme de cette semaine. Toutefois, des signaux vers une amélioration se dessinent pour la semaine prochaine. En effet, les projections pour la semaine du lundi 6 au dimanche 12 mai 2024 envisagent le retour de pressions plus élevées entre les Îles Britanniques et la Méditerranée, repoussant les basses pressions vers les Açores et la Russie. Si ces projections venaient à se vérifier, il faudrait donc patienter une petite semaine avant de profiter d'une amélioration bienvenue. Écart à la normale des pressions en semaine du 6 au 12 mai 2024 - via ECMWF     Toutefois, cette amélioration reste soumise à des incertitudes qu'il convient de ne pas négliger. Le graphique ci-dessous montre que la majorité des scénarios s'accordent sur une hausse nette des pressions autour des 7-8 mai 2024. En revanche, les scénarios divergent fortement dès le début de la deuxième décade de mai. Si certains se maintiennent à des niveaux anticycloniques, d'autres repartent à la baisse. L'inconnue principale reste d'éventuelles gouttes froides : de petites anomalies dépressionnaire de petite échelle qui pourraient transiter dans les parages de notre pays et venir gâcher la fête. Pour l'heure, une amélioration semble bien se dessiner mais il faudra la confirmer dans les prochains jours. Différents scénarios de pression atmosphérique à Paris du 1er au 17 mai 2024 - via meteociel.fr  
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Risques de forts orages ce 30 avril et pour le 1er mai ()
Au sein d'un conflit de masses d'air, de forts orages sont redoutés ces mardi 30 avril et mercredi 1er mai 2024. Les régions du quart nord-est sont les plus exposées.   Important conflit de masses d'air Les basses pressions centrées sur l'Irlande sont actuellement en train de s'étendre vers la Méditerranée. Ainsi, un flux de secteur sud-est se met en place avec la remontée d'une masse d'air très doux à chaud sur l'Europe Centrale, débordant sur le nord-est de la France et le Benelux, tandis que l'air océanique très frais s'apprête à plonger sur le Portugal et l'Espagne en concernant aussi l'ouest et le sud de l'hexagone. Ce choc de deux masses d'air va créer un contexte très instable, propice à des pluies copieuses et de forts orages. Écart à la normale de la température vers 1500m les 30 avril et 1er mai 2024 - via tropicaltidbits.com     La journée du mercredi 1er mai 2024 sera la plus contrastée à échelle de notre pays. Dans le quart nord-est de la France, les températures maximales atteindront souvent 21 à 24°C en après-midi de la Fête du travail et même 25 à 26°C en Alsace. À l'inverse, les températures plafonneront généralement entre 12 et 14°C dans toutes les régions de l'ouest et ne dépasseront pas 16 à 18°C en Méditerranée. Il y aura donc près de 15°C d'écart entre le sud-ouest et les frontières allemandes, d'où un fort risque orageux. Il faut s'attendre aussi à des pluies copieuses de la Méditerranée à la Normandie. Prévisions météo et températures maximale pour le mercredi 1er mai 2024 - Météo Villes     Risques d'orages forts mardi et mercredi En fin d'après-midi de ce mardi 30 avril 2024, des orages localement forts devraient se déclencher à partir de la Bourgogne avant de remonter vers la Champagne et la Belgique dans le courant de la soirée. Ils pourront circuler chez nos voisins belges jusqu'en cours de nuit de mardi à mercredi. Ces orages pourront être actifs, produisant d'intenses précipitations et des chutes de grêle par endroits. En marge, quelques averses orageuses pourront toucher une large bande centrale du territoire mais elles seront plus locales et moins virulentes. Carte du risque orageux pour ce mardi 30 avril 2024 - Météo Villes     La menace orageuse augmentera ce mercredi 1er mai 2024. En fin d'après-midi, de puissantes cellules orageuses devraient s'initier à partir de la Bourgogne en s'accompagnant d'un risque de fortes chutes de grêle (grêlons de diamètre parfois important) ! Ces orages devraient ensuite remonter en direction de la Picardie et de la Haute-Normandie en passant par l'Île-de-France et le sud de la Champagne. Là encore, de la grêle, des pluies intenses et de puissantes rafales de vent (localement 80-100 km/h) seront possibles jusque tard le soir. On ne peut exclure une tornade localisée. Au sud-est, il s'agira surtout de coups de tonnerre locaux sous les pluies. Carte du risque orageux pour ce mercredi 1er mai 2024 - Météo Villes     Comme l'illustre la carte ci-dessous, les orages attendus ces prochaines heures présenteront un potentiel grêligène notable. Ce sera particulièrement le cas en fin de journée du mercredi 1er mai 2024 dans le quart nord-est de la France où les probabilités d'observer des grêlons de 2 cm de diamètre ou plus atteignent souvent 30 à 40% dans un rayon de 40 kilomètres. Il s'agit de probabilités considérables, témoignant de l'intensité potentielle des cellules orageuses envisagées ce mercredi. Probabilité de chutes de grêle en Europe ce mercredi 1er mai 2024 - carte ESSL     De nouvelles pluies copieuses Outre la menace de forts orages, des précipitations copieuses vont également intéresser de nombreuses régions au cours des 36 prochaines heures. Entre l'après-midi du mardi 30 avril et la fin de journée du mercredi 1er mai 2024, il tombera en moyenne 20 à 40 mm de pluie des Pyrénées et du Languedoc-Roussillon en remontant jusqu'à la Normandie avec des pointes locales pouvant atteindre 50 voire 60 mm ! Des cumuls semblables concerneront les massifs frontaliers des Alpes (sous l'effet d'un retour d'est). Cumuls de pluie les mardi 30 avril et mercredi 1er mai 2024 - via meteologix.com   Les conditions météorologiques resteront instables jusqu'à la fin de la semaine. Nous vous recommandons de consulter régulièrement notre bulletin national de prévisions >>>  
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Pluie : record à Lyon et enfin de retour sur le Roussillon ! ()
Sous l'influence d'un flux de Sud faisant remonter beaucoup d'humidité de Méditerranée, un épisode pluvieux conséquent concerne depuis le week-end les régions situées entre la Franche-Comté, l'Est du Massif Central et le Languedoc.   Entre le week-end et le début de semaine, on a ainsi pu relever plus de 150-200mm près des Cévennes, parfois plus de 80-90mm sur la région lyonnaise et également plus de 40-50mm entre l'Ain et le Jura.   Cumuls de précipitations entre le 26 et le 29 avril 2024 sur le Sud de la France – Via Infoclimat.fr   C'est notamment durant la journée de dimanche 28 avril que les précipitations les plus notables ont été observées, un front ondulant apportant des pluies parfois fortes et continues sur ces régions.   Pluies records sur la région lyonnaise en journée du 28 avril Ce dimanche 28 avril, les pluies se sont donc montrées très abondantes sous l'influence du front ondulant des Cévennes au Jura. La région lyonnaise et la Loire/Haute-Loire furent particulièrement concernées avec des pluies débutant dès la nuit et persistant toute la journée, se montrant parfois fortes et apportant des cumuls très importants, parfois records.   Cumuls de pluie durant la journée du dimanche 28 avril 2024 sur le Centre-Est de la France – Fond de carte : infoclimat.fr   On a ainsi pu relever en 24h (de dimanche 28 avril 00h à lundi 29 avril 00h) : 119,4mm à Saint-Sauveur-en-Rue (42) 107,3mm à Bourg-Argental (42) 99mm à Pilat Graix (42) 98mm à Lyon-Bron (69) 96,2mm à Tence (43) 95,3mm à Lyon Tête d'Or (69) 89,9mm aux Estables (43) 88,4mm à Tarentaise (42)   Ainsi, les cumuls journaliers se sont montrés parfois records sur ces secteurs, comme à Lyon-Bron, qui relève 74,1mm sur la journée climatologique du 28 avril (6h TU – 6h TU), battant largement l'ancien record journalier de 56mm le 22 avril 1948, une valeur qui est également située au-dessus de la moyenne mensuelle de précipitations (69mm).   On peut également noter d'autres records journaliers de précipitations sur cette journée comme à Bourg-Argental (42) avec 68,6mm (ancien record de 52,5mm le 15/04/2005), Mazet-Volamont (43) avec 57,8mm (ancien record de 53,8mm le 28/04/2012) ou encore Saint-Romain-Lachalm (43) avec 54,8mm (ancien record de 52,5mm le 03/04/1987).   Ces importantes précipitations, se produisant sur des sols déjà saturés des pluies fréquentes de ces derniers mois se sont accompagnées de ruissellements parfois importants sur ces régions, engendrant des difficultés de circulation. Importants ruissellements du côté de Feyzin (69) le 28 avril 2024 – Capture vidéo : Aissatou Naomi Aaron Stephen   Des réactions et débordements de cours d'eau secondaires ont également été observés, comme le l'Ozon à Sérézin-sur-Rhône dont le débit a rapidement augmenté durant la journée pour dépasser celui d'une crue quinquennale. Évolution du débit de l'Ozon à Sérézin-sur-Rhône entre le 14 et le 28 avril 2024 – Hydroreel   Cumuls très importants près des Cévennes et retour de la pluie sur le Roussillon Outre ces pluies abondantes sur le Centre-Est de la France, un nouvel épisode de fortes précipitations concerne également les abords des Cévennes depuis le week-end. Alors que la région a déjà été très touchée par des épisodes pluvieux conséquents ces derniers mois, les cumuls se montrent de nouveau très importants sur ces secteurs sur les dernières 72h. Cumuls de précipitations en 72h sur le Sud de la France – Fond de carte : infoclimat.fr   On a ainsi pu relever jusqu'à : 261,6mm à Barnas (07) - dont 200mm sur la seule journée de dimanche 249mm à La Souche (07) 237,4mm à Mayres (07) 234,1mm à Villefort (48) 212,2mm au Vigan (30) 211mm au Mont-Aigoual (30) 207mm à Bassurels (48)   Ces pluies abondantes ne sont d'ailleurs pas terminées et devraient se succéder jusqu'en milieu de semaine sur ces secteurs, le flux restant orienté au Sud/Sud-Est et apportant encore beaucoup d'humidité venue de Méditerranée.   Animation des cumuls de précipitations en 24h du 29 avril au 3 mai 2024 - Modèle Arpège via WX CHARTS   Ainsi, on devrait relever encore 80 à 100mm supplémentaires d'ici jeudi sur ces secteurs, localement plus du côté des Cévennes, des cumuls particulièrement importants s'ajoutant à ceux déjà tombés ces derniers jours.  Alors que la région avait été largement épargnée par les épisodes pluvieux depuis de nombreux mois, la pluie fait également enfin son retour du côté du Roussillon. On attend en effet 50 à 70mm sur ce secteur d'ici le milieu de semaine, parfois plus près des reliefs pyrénéens.   Cumuls de précipitations du 29 avril au 2 mai 2024 sur le Sud de la France – Arpège via meteociel.fr   Une véritable aubaine pour ce secteur où la sécheresse ne cesse de s'accentuer depuis de nombreux mois, ce qui pourrait apporter un répit au moins temporaire d'ici l'été et permettre de recharger sensiblement les réserves en eau souterraines, qui sont actuellement au plus bas sur le Roussillon.    Etat des réserves en eau souterraine sur le Sud de la France au 29 avril 2024 - Via Info-secheresse.fr     
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